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Salle de presse

La croissance reste positive, mais fragile, et la persistance de l’inflation constitue un risque majeur

 

19/09/2023 -

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La croissance de l’économie mondiale a été plus vigoureuse que prévu au premier semestre de 2023, mais les perspectives sont peu encourageantes, l’inflation s’avérant persistante et les  risques à la baisse étant considérables, selon la dernière édition des Perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE.

Compte tenu de la matérialisation progressive des effets des politiques monétaires sur les économies et de la reprise plus faible que prévu observée en Chine, la croissance mondiale devrait s’établir à 3.0 % en 2023 et à 2.7 % en 2024.

L’inflation globale a reculé à mesure que les prix de l’énergie et des produits alimentaires ont diminué, mais elle reste supérieure aux objectifs retenus par les banques centrales dans de nombreux pays. Elle devrait continuer de refluer progressivement tout au long de l’année 2023 dans les pays du Groupe des Vingt (G20), passant de 7.8 % en 2022 à 6.0 % en 2023 puis à 4.8 % en 2024. L’inflation sous-jacente, alimentée par le secteur des services et par la situation encore relativement tendue des marchés du travail, demeure néanmoins persistante, ce qui imposera le maintien d’une orientation restrictive des politiques monétaires dans de nombreux pays.

 

 

Aux États-Unis, la croissance annuelle du PIB devrait s’établir à 2.2 % en 2023 puis à 1.3 % en 2024, du fait de la détente du marché du travail et, plus généralement, des effets du resserrement de la politique monétaire. Dans la zone euro, où la demande est déjà en demi-teinte, la croissance du PIB devrait refluer à 0.6 % en 2023 et se redresser légèrement pour atteindre 1.1 % en 2024, à mesure que les conséquences négatives de l’inflation élevée sur les revenus réels vont s’estomper. La Chine a pour sa part connu une reprise moins vigoureuse que prévu à la suite de sa réouverture consécutive à la pandémie, sachant qu’elle devrait enregistrer une croissance de 5.1 % cette année et de 4.6 % en 2024.

« Les projections que nous présentons aujourd’hui dans les Perspectives économiques intermédiaires sont globalement conformes à celles établies précédemment. Après les turbulences causées par les défaillances bancaires survenues plus tôt dans l’année, de nouvelles tensions notables ont été évitées jusqu’à présent sur les marchés financiers. Cela dit, l’économie mondiale reste en proie aux difficultés liées à une inflation élevée, à une croissance atone et à des échanges commerciaux relativement faibles », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann. « Les politiques macroéconomiques doivent viser en priorité à réduire l’inflation et à reconstituer des marges de manœuvre budgétaires. En parallèle, afin de jeter les bases d’une croissance plus forte et plus durable à long terme, les pouvoirs publics doivent agir pour stimuler la concurrence, accélérer l’investissement dans la recherche‑développement dans des technologies bas carbone et réduire plutôt que renforcer les obstacles aux échanges. »

Dans son rapport, l’OCDE met en évidence un certain nombre de risques de divergence à la baisse par rapport aux projections. L’inflation pourrait de nouveau s’avérer plus persistante que prévu, dans la mesure où les marchés de l’énergie et des produits alimentaires pourraient encore subir des perturbations. Un nouveau ralentissement de la croissance chinoise pourrait se répercuter sur les partenaires commerciaux aux quatre coins du monde et entamer la confiance des entreprises. La dette publique reste en outre élevée dans de nombreux pays, du fait des mesures de soutien budgétaire de grande ampleur mises en place face à la pandémie de COVID-19 et à la crise liée aux prix de l’énergie.

Pour lutter contre l’inflation, l’OCDE recommande de conserver l’orientation restrictive des politiques monétaires jusqu’à ce que l’on observe des signes clairs de réduction durable des tensions inflationnistes. À mesure que les effets des relèvements de taux d’intérêt opérés se matérialiseront, les autorités monétaires de nombreux pays devront probablement maintenir les taux aux niveaux actuels ou à des niveaux proches de ceux-ci au cours de l’année 2024.

Les pouvoirs publics doivent élaborer et mettre en œuvre des plans budgétaires à moyen terme crédibles qui tiennent compte des besoins futurs croissants en matière de dépenses et qui répondent à ces derniers, afin de faire face aux enjeux que représentent le vieillissement démographique, la défense, le changement climatique et l’alourdissement du fardeau de la dette. Tant que les politiques macroéconomiques demeurent restrictives, une meilleure affectation des ressources publiques permettrait de favoriser la transition climatique.

Des réformes structurelles s’imposent de toute urgence pour renforcer la croissance. Alors que les économies subissent des transformations structurelles, telles que les transitions climatique et numérique, il est nécessaire d’engager des réformes pour améliorer la résilience et l’innovation. Celles-ci devront notamment viser à lever les obstacles à l’entrée sur les marchés et aux échanges internationaux, à favoriser la concurrence et à adapter les politiques de ce domaine à l’ère du numérique, ainsi qu’à renforcer les compétences.

Pour lire le rapport dans son intégralité et obtenir de plus amples informations, vous pouvez consulter les Perspectives économiques de l’OCDE en ligne. Les journalistes souhaitant obtenir des informations sont invités à contacter la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 97 00).

 

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques propres à préserver les libertés individuelles et à améliorer le bien-être économique et social des populations du monde entier.

 

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