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Salle de presse

Les chocs récents offrent l’occasion d’entreprendre les réformes structurelles nécessaires pour améliorer les performances économiques à moyen et long terme

 

03/10/2023 - Les séquelles de la pandémie de COVID-19 et les conséquences de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine offrent aux pouvoirs publics l’occasion d’engager les réformes structurelles nécessaires pour asseoir une croissance forte et durable et promouvoir des économies plus concurrentielles, plus innovantes et plus résilientes à moyen et long terme : c’est ce qui ressort de l’édition 2023 d’Objectif croissance publiée par l’OCDE.

La réaction sans précédent des pouvoirs publics à ces chocs récents a contribué à sauver des vies et à préserver les moyens de subsistance pendant ces turbulences, mais des problèmes à long terme qui se posent de longue date restent à traiter. On observe toujours une faible croissance de la productivité et un déclin de la dynamique des entreprises dans de nombreux pays de l’OCDE. Des problèmes structurels perdurent sur les marchés du travail, et des phénomènes d’inadéquation des compétences continuent d’entraver une utilisation efficace des ressources. En outre, même si son urgence est largement admise, la question de la durabilité environnementale est souvent restée absente de la plupart des stratégies de croissance.

Le rapport Objectif croissance présente une analyse des priorités de réforme structurelle susceptibles d’aider les économies à rebondir après les chocs qu’elles ont subis, et propose aux responsables de l’action publique de chaque pays des conseils spécifiques sur les moyens de mettre en place les conditions d’une transition décisive.

« Pour assurer une croissance durable plus forte, relever les revenus et les niveaux de vie et, d’une manière générale, multiplier les chances offertes à toutes et tous, les responsables de l’action publique doivent s’attacher à la fois à apporter une réponse soigneusement calibrée aux tensions immédiates et à s’attaquer aux enjeux de réformes structurelles à plus longue échéance », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann lors du lancement du rapport aujourd’hui à Bruxelles. « Les priorités de réforme varient d’un pays à l’autre, mais tous gagneront à accroître le taux d’activité des femmes et des travailleurs âgés, à renforcer la concurrence, à permettre une réaffectation plus efficiente du travail et du capital au profit d’entreprises plus productives et à offrir des incitations plus fortes à innover et à garantir la transition énergétique nécessaire. »

L’édition 2023 d’Objectif croissance fournit un cadre dans lequel inscrire une réforme globale de l’action publique s’articulant autour de quatre grands axes.

Premièrement, il est suggéré aux pays d’améliorer la conception de leurs programmes de soutien budgétaire. À l’heure actuelle, dans les pays de l’OCDE, la part des transferts monétaires perçus par les 20 % les plus modestes de la population d’âge actif est en moyenne de 24 %, c’est-à-dire qu’elle n’est que très légèrement supérieure à la part perçue par les 20 % les plus riches, qui ressort à 20 %. Cela montre clairement que les aides budgétaires doivent être mieux ciblées. Des mesures peuvent aussi être prises pour améliorer l’efficience des systèmes de protection sociale et en limiter l’impact à long terme sur les finances publiques.

Deuxièmement, placer la croissance sur une trajectoire plus durable, plus résiliente et plus inclusive suppose, de la part des décideurs publics, des mesures structurelles visant à renforcer le taux d’activité de la main-d’œuvre, en particulier celui des femmes. En effet, le taux d’emploi des femmes reste inférieur de 10 points de pourcentage à celui des hommes dans les pays de l’OCDE, tandis que l’écart de rémunération entre les genres reste important dans nombre d’entre eux. Les écarts de taux d’activité entre les genres tiennent souvent à des obstacles, ou à des incitations, qui sont liés à l’offre de services de garde d’enfants et aux dispositifs de congé parental, ainsi qu’à la structure des systèmes de prélèvements et de prestations. Les pouvoirs publics devraient avoir pour priorité d’accroître l’accès aux services de garde d’enfants non parentaux et d’en réduire le coût, et s’efforcer parallèlement d’améliorer l’adéquation entre les emplois et les travailleurs.

Troisièmement, de nouvelles réformes de l’action publique sont recommandées pour faire en sorte que la transformation numérique débouche sur une meilleure productivité. Des améliorations s’imposent dans de nombreux domaines pour permettre aux entreprises et aux travailleurs de tirer le meilleur parti de la transformation numérique ; en particulier, il faut faciliter les investissements dans les connexions haut débit et développer l’accès à celles-ci, et renforcer les incitations offertes aux entreprises ainsi que leurs capacités à s’approprier les technologies numériques et à exploiter au mieux ces investissements. La rapidité des progrès accomplis dans le domaine de l’intelligence artificielle soulève également de nouveaux défis pour les pouvoirs publics et les sociétés, nécessitant une coopération entre les différentes parties prenantes et les décideurs publics — tant au niveau national qu’international — pour garantir que ces puissants outils soient utilisés au bénéfice de tous les citoyens, notamment des travailleurs.

Enfin, quatrièmement, les gouvernements sont exhortés à accélérer les progrès en matière de décarbonation de façon à pouvoir atteindre les objectifs climatiques. Les nouvelles mesures devraient reposer à la fois sur des incitations et sur des réglementations, afin d’assurer une efficacité totale et globale. Des améliorations s’imposent en particulier concernant la tarification du carbone, qui a un rôle important à jouer, parallèlement à des politiques propices au développement de l’investissement public et vert ainsi qu’au renforcement de la réglementation, des institutions et des normes visant la réduction des émissions.

Ces quatre axes se renforcent mutuellement. Des politiques climatiques et d’investissement cohérentes et des réformes structurelles efficaces peuvent conjuguer leurs effets pour faciliter la transition et favoriser la croissance, tout en protégeant les plus vulnérables. Il est essentiel de préparer la transition en amont, pour éviter qu’elle ne débouche sur des actifs échoués dans les secteurs à forte intensité de carbone ainsi que sur des personnes et des collectivités laissées pour compte.

L’édition 2023 d’Objectif croissance donne un coup de projecteur sur les difficultés qui se posent en matière de politique commerciale et qui risquent de réduire à néant certains des avantages induits par les échanges internationaux au cours des dernières décennies. La mondialisation a eu de nombreuses retombées positives, sous la forme d’un renforcement de la productivité, de baisses de prix, d’un élargissement de l’éventail de choix et de gains de prospérité dont ont bénéficié des milliards de personnes, en particulier dans les économies de marché émergentes. En particulier, les considérations d’ordre stratégique ou relevant de la sécurité nationale qui gagnent en importance dans la sphère des échanges créent des facteurs de risques qui pourraient venir fragmenter le système commercial multilatéral fondé sur des règles. Les décideurs publics peuvent, et devraient, jouer un rôle pour réduire ces risques sans compromettre les gains d’efficience générés par le commerce mondial.

Les principales recommandations et notes par pays consacrées aux pays membres de l’OCDE et à ses partenaires clés peuvent être consultées ici : https://www.oecd.org/fr/economie/objectif-croissance/. Vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles sur ce rapport.

Pour obtenir des informations complémentaires sur l’édition 2023 d’Objectif croissance ou pour organiser un entretien, les journalistes sont priés de s’adresser au Bureau des médias de l’OCDE (+33 (0)1 45 24 97 00).

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques propres à préserver les libertés individuelles et à améliorer le bien-être économique et social des populations du monde entier.

 

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