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Portugal

Le Portugal doit améliorer l’efficience de ses dépenses et investir davantage pour renforcer ses finances publiques et sa croissance

 

15/06/2023 - La reprise au Portugal a ralenti face aux coûts élevés de l'énergie et de la vie, ainsi qu’à l'incertitude mondiale. Des mesures décisives et des réformes structurelles sont nécessaires pour étayer les finances publiques, soutenir le niveau de vie et garantir que la croissance reste sur une trajectoire durable et résiliente, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

L’ampleur des recettes fiscales collectées pendant la reprise initialement vigoureuse qui a suivi la pandémie de COVID-19 a permis au gouvernement de prendre des mesures pour amortir l’impact de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, mais d’après la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée au Portugal, il faudrait maintenant réduire l’ampleur de ces aides et les cibler sur les personnes qui ne sont pas suffisamment couvertes par le système général de protection sociale.

De manière plus générale, une amélioration de l’efficience des dépenses publiques sera nécessaire pour contrebalancer les pressions exercées sur les dépenses par le vieillissement démographique, continuer de réduire la dette publique et créer des marges de manœuvre budgétaires afin de financer les investissements publics considérables requis pour permettre les transitions écologique et numérique. Investir dans l’innovation et les compétences de la main-d’œuvre contribuerait à rehausser la productivité, qui sera essentielle pour la croissance future compte tenu du déclin rapide de la population d’âge actif.

Après une reprise vigoureuse marquée par une augmentation du PIB de 6.7 % en 2022, la croissance du Portugal devrait, selon l’Étude, refluer à 2.5 % en 2023 puis 1.5 % en 2024, sur fond de faible confiance des consommateurs et des entreprises, de forte inflation et d’renchérissement des coûts de financement.

Les conditions financières restrictives et la forte incertitude freinant l’investissement privé, l’Étude indique que les fonds de l’Union européenne (UE) contribueront de manière fondamentale à renforcer l’investissement public. Le plan national pour la reprise et la résilience du Portugal et la Stratégie Portugal 2030 prévoient des réformes structurelles portant sur l’administration publique, la santé, l’enseignement et la concurrence, destinées à lever les obstacles à la croissance et à favoriser l’investissement dans une croissance verte et fondée sur le numérique. Néanmoins, pour que leur mise en œuvre soit couronnée de succès, il faudra que les autorités adoptent des mesures décisives et renforcent l’efficacité de l’administration publique.

Il est recommandé dans l’Étude au Portugal de prendre des mesures pour renforcer son cadre budgétaire et de revoir systématiquement ses priorités en matière de dépenses par le biais d’examens et d’évaluations, afin de veiller à trouver le meilleur équilibre entre, par exemple, les programmes sociaux et les investissements dans les infrastructures, l’éducation et la santé. Une autre priorité devrait consister à renforcer la productivité, notamment en réduisant les obstacles à l’entrée sur le marché dans les secteurs où la concurrence est faible, comme le commerce de détail et les services professionnels, via une simplification de la réglementation.

Le plan pour la reprise et la résilience intègre des investissements destinés à améliorer l’efficience et la réactivité du système de santé. Les réformes prévues visent à transformer le système de santé publique, qui est aujourd’hui en grande partie hospitalier, afin qu’il garantisse une meilleure intégration des soins primaires, de proximité et de longue durée. Les mesures des résultats du système de santé sont globalement bonnes – l’espérance de vie reste supérieure à la moyenne de l’OCDE – mais le Portugal pourrait bénéficier d’améliorations de l’accès aux soins et de leur qualité. Le système de santé est confronté à des tensions grandissantes liées au vieillissement démographique, ainsi qu’à des problèmes de sous‑investissement, de pénuries de personnel et de longues listes d’attente, qui se sont constitués pendant la pandémie.

Il est recommandé dans l’Étude de prendre des mesures pour améliorer l’efficience des pratiques budgétaires et de la gestion des ressources humaines. Renforcer les soins primaires et la prévention devrait être une urgente priorité. Enfin, accroître le nombre de médecins généralistes et rationaliser les différents mécanismes de paiement dans les centres de soins primaires permettraient d’améliorer à la fois l’accès aux soins et leur qualité.

 

Vous trouverez ici une Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).


Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Catherine Bremer à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 80 97).



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