Conférence internationale sur l’accès au nucléaire civil, remarques du Secrétaire général de l'OCDE

 

Remarques d'Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE, lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence internationale consacrée à l'accès à l'énergie nucléaire civile.

OCDE Paris, Centre de conférence, 8 mars 2010
 

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Président de la Commission européenne, Monsieur le Directeur général de l'AIEA, Monsieur le Directeur de l’AEN, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames, Messieurs,

C'est pour moi un grand honneur d'inaugurer aujourd'hui cette conférence internationale consacrée à l'accès à l'énergie nucléaire civile, organisée par la France avec le concours de l'Agence internationale de l’énergie atomique et en partenariat avec l'AEN de l’OCDE. Nous sommes réunis aujourd'hui pour œuvrer à la réalisation de notre objectif commun, aider les pays qui s'engagent dans des programmes nucléaires à s'assurer une exploitation continue, propre et pacifique de cette énergie.

 Voilà maintenant cinq décennies que l’OCDE est un centre de compétences et un lieu d'échange de connaissances, y compris pour ce qui concerne le nucléaire, grâce à l'Agence pour l’énergie nucléaire.
La crise mondiale nous force en quelque sorte à concevoir des politiques conduisant à une économie plus forte, plus saine et plus juste. Dans cette perspective, il est indispensable de disposer d’une énergie propre et bon marché. Avoir accès à une énergie nucléaire sûre et garantie peut en faire partie intégrante.

Aujourd'hui on parle couramment de « renaissance du nucléaire » pour évoquer la multiplication des projets nucléaires dans le monde. Assurément, les gouvernements sont nombreux à avoir changé de perception et d’orientation à cet égard. La présence aujourd'hui de 65 nations en témoigne de façon éloquente.

     

Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE
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Indeed, several good reasons justify the increased focus on the nuclear option. A major one is global warming.

Reducing emissions implies a global shift to a low carbon economy. And, as a matter of fact, the alternatives to nuclear energy are limited today.

Only three countries have nearly 60% of the world’s nuclear generating capacity. Meanwhile, roughly three-quarters of the increase in global primary energy needs between 2005 and 2030 will occur in developing countries.

In this context, I can only state that it seems crucial to reconsider the role of nuclear energy and to drop its exclusion from the Kyoto Protocol or its successor mechanisms.

The future of conventional resources is a second major rationale for the renewed interest in nuclear energy. Fuels may become less available in the forthcoming decades. For the sake of future generations, we need to control the depletion rate of natural resources, such as oil and gas.

Nuclear energy is fuelled by uranium. Currently identified resources, new exploration, wide geographic distribution, low cost and easy accumulation, future advanced nuclear systems multiplying by roughly 50 the amount of energy extracted from one kilogram of uranium. All this will eventually bring nuclear energy into the family of virtually renewable sources.

Last but not least, nuclear-generated electricity is very competitive in most countries. Moreover, its cost is very stable. In a couple of weeks, a new study by the IEA and the NEA will provide in-depth analysis on this subject. I can already hint that the report provides evidence about the competitiveness of nuclear power.

While the case for nuclear energy is clear, launching a nuclear programme is not an easy task.

It requires, inter alia, a qualified workforce of engineers and technicians. For a number of years, we have alerted governments on the need to retain and develop skills and qualified staff to run nuclear facilities. Today is the International Women’s day, may I stress that greater gender diversity would also benefit the nuclear renaissance.

Setting up the proper framework for safety and security regulation is also a strong initial requirement.

Nuclear plants have proven over the past decades that they can be operated safely; the IAEA and international conventions on nuclear safety have considerably improved the regulatory regimes, international co-operation and peer reviews. The World Association of Nuclear Operators has recently celebrated the fact that all nuclear plants world-wide have benefited from a peer review. This is worth underlying.

I call for the Multinational Evaluation of Design Programme (MDEP), which Secretariat is at the NEA, to be strengthened and its work to be disseminated. The NEA has also actively worked on regulatory frameworks, including on liability conventions. It is running an internationally recognised school of nuclear law.

Beyond safety and regulation, the financing of nuclear plants and fuel cycle facilities may actually prevent many countries from considering the nuclear option.

Nuclear reactors are very capital intensive and take a long time to build. This involves significant risks, especially in the current economic context.

Governments can ensure a stable regulatory regime and avoid undue licensing delays. Furthermore, they should also explore loan guarantees, public-private partnerships and other innovative means to finance nuclear facilities and to mitigate risks for developers of new technology.

The NEA has recently issued a study on this topic and Luis Echavarri, NEA Director General, will later today moderate a roundtable on financing nuclear programmes.

Mesdames, Messieurs,
Nous devons œuvrer ensemble à la mise en place d’un système d'approvisionnement énergétique ayant une intensité en carbone beaucoup plus faible. Il nous faut être pragmatiques et éviter de tout miser sur une technologie ou, au contraire, de la diaboliser.

L'énergie nucléaire peut occuper une place de premier plan dans le paysage énergétique du 21e siècle, à condition que les pays les plus avancés partagent leurs réalisations et expériences.

Il est vital d'unir nos forces pour faire bénéficier les nations d'un accès sûr et garanti à l'énergie nucléaire. La coopération bilatérale est bien sûr nécessaire, mais c’est principalement à l’AIEA qu’incombe la responsabilité des nouveaux venus.

Je souhaiterais aussi que l'Agence pour l'énergie nucléaire de l'OCDE puisse transmettre à ceux-ci l'expertise qu'elle a acquise ces cinquante dernières années et qu’elle tienne le rôle qui lui revient dans ces échanges de savoir et d'expérience.

Aujourd'hui et demain, nous allons rechercher dans nos débats et nos tables rondes à aider les pays qui choisissent l'énergie nucléaire pour en assurer une exploitation sûre, garantie et responsable.
Cette conférence marquera une étape essentielle, j'en suis sûr. Je vous remercie de votre attention et vous souhaite de fructueux échanges.

 

 

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