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Maroc

Lancement de la Stratégie de développement du climat des affaires de Maroc

 

8 juin 2011 – Rabat, Maroc

 

Discours de M. Richard Boucher, Secrétaire Général Adjoint de l’OCDE
Lors du lancement de la Stratégie de développement du climat des affaires de Maroc

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs, bonjour. Je remercie le  gouvernement marocain pour l’organisation de cet événement, en particulier M. le Ministre Baraka, Président du Programme MENA-OCDE pour l’investissement depuis la Conférence ministérielle de novembre 2009 à Marrakech. Après la Jordanie et l’Egypte, le Maroc est devenu le troisième président du Programme.

 

Le lancement de la Stratégie de développement du climat des affaires arrive à un moment opportun pour le Maroc qui connaît des évolutions majeures dans le cadre de son ambitieux projet de refonte constitutionnelle et du processus de régionalisation avancée.

 

Le « printemps arabe » a profondément repositionné le débat politique autour des attentes d’une population en quête d’écoute, de dignité, mais aussi d’emploi et de niveau de vie favorable.

 

Ce défi a saisi l’attention des dirigeants il ya deux semaines lors des célébrations du cinquantenaire de l’OCDE dont le thème général était : « de meilleures politiques pour une vie meilleure ».

 

Les Ministres ont demandé à l’OCDE de développer des propositions pour intensifier notre travail en Afrique du Nord dans l’amélioration du climat de l’investissement et la création d’emplois. Nous nous réunissons aujourd’hui pour faire ce travail avec vous.

 

La réunion du G8 de Deauville a également mis ces questions au centre de ses débats et marqué son soutien.

 

La réalisation de ces attentes passe par des réformes économiques et gouvernementales.

La Stratégie de développement du climat des affaires, que nous avons l’honneur de vous présenter aujourd’hui, répond à ce besoin de réformes dans le domaine du climat des affaires. Elle a l’objectif, suite à une évaluation approfondie de l’environnement des affaires, d’identifier les réformes prioritaires et proposer une feuille de route pour leur mise en œuvre.

 

Selon les conclusions globales de la Stratégie, le Maroc poursuit depuis une décennie un programme de modernisation et de réformes qui a instauré un cadre juridique amélioré pour l’investissement. Un des résultats est que les investissements directs étrangers ont été multipliés par six en cinq ans.

 

Cependant, l’impact de ces progrès est encore limité par des problèmes de mise en œuvre et de coordination institutionnelle, et par des contraintes systémiques telles que l’accès au foncier, la corruption ou le secteur informel.

 

La corruption est un problème reconnu par les plus hautes instances marocaines et plusieurs mesures de lutte ont été adoptées, dont l’adoption d’un plan d’action 2010-12, la création de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), et la ratification de la Convention des Nations unies contre la corruption. Cependant, une série de recommandations est suggérée pour renforcer la réforme de la justice, la coopération internationale, les dispositifs d’intégrité dans les affaires et les codes de conduite des entreprises.

 

Dans le domaine de l’investissement, le Maroc mène une politique d’ouverture et a développé un cadre juridique destiné à faciliter l’entrée des investisseurs étrangers. Cependant, ce cadre juridique doit être réformé davantage pour faciliter l’entrée et la réalisation des investissements. En même temps, il faudra renforcer les opérations de la nouvelle Agence marocaine de promotion des investissements (AMDI).

Ces réformes et bien d’autres pourront faire sauter de nombreux obstacles à la prospérité des entreprises et au développement de nouvelles activités économiques. Elles permettraient ainsi la création d’emplois qui est essentielle pour la dignité et la qualité de vie des citoyens.

 

Nous espérons que la Stratégie de développement du climat des affaires sera un outil efficace dans ce sens. Certains projets sont déjà en cours. Par exemple, le gouvernement met en place actuellement une unité centrale pour coordonner les partenariats publics-privés. Les conclusions et recommandations de ce rapport ont émergé d’un travail d’analyse et de consultations avec nos partenaires marocains et sont basées sur les bonnes pratiques au niveau international et régional.

 

Les recommandations de la Stratégie doivent se traduire dans des actions politiques concrètes et l’OCDE peut assister le Maroc dans cette mise en œuvre, mais aussi dans le suivi des réformes.

 

En conclusion, je salue l’excellente coopération qui existe entre le Maroc et l’OCDE et qui s’est renforcée au fil des ans, notamment par son adhésion aux instruments de l’OCDE et son engagement dans le cadre du programme MENA-OCDE pour l’investissement.

 

Mesdames, Messieurs, nous sommes très heureux de faire ce travail avec vous. Je vous remercie de votre attention.

 

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