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Focus

Le siècle de l’Afrique?

 

Africa Econ Forum 2013

© REUTERS

« À en juger par les signes d’un véritable renouveau et de réels progrès, je crois en effet que l’Afrique entre dans une ère nouvelle », déclarait Myles Wickstead en 2005, alors qu’il dirigeait la Commission pour l’Afrique au Royaume Uni. Il avait vu juste.

Le PIB de l’Afrique connaît depuis 2000 une solide croissance de 5 % par an, tirée par la demande de produits de base et stimulée par des liens plus étroits avec la finance et les échanges mondiaux, une gestion économique plus efficace dans les secteurs public et privé, l’amélioration des communications et d’autres innovations technologiques, et par des progrès en termes de conditions de vie et d’éducation.

 

La productivité a augmenté sur l’ensemble du continent et le revenu par habitant, malgré une croissance démographique élevée par rapport au reste du monde, a progressé deux fois plus vite que dans les pays de l’OCDE, amorçant ainsi l’essor rapide de la classe moyenne. Des réfrigérateurs aux téléphones portables, aux voitures et aux services financiers, la consommation a explosé : au Ghana par exemple, le taux de motorisation a fait un bond de 81 % depuis 2006.

 

Mais des obstacles considérables persistent malgré ces progrès.

 

L’Afrique a du mal à atteindre les huit Objectifs du Millénaire pour le développement  alors qu’il reste à peine deux ans avant l’échéance. Ainsi, un tiers seulement des Africains disposent d’installations sanitaires, et un autre tiers n’a pas accès à l’eau potable. Dans ce contexte, la lutte contre les maladies reste un défi de taille, d’autant que le prix des vaccins augmente. Ces problèmes sont particulièrement préoccupants dans les États fragiles d’Afrique, dont les 200 millions d’habitants sont en constante situation de dépendance. Bien qu’une étude récente de la Banque mondiale laisse entrevoir certains progrès dans les États fragiles, leur situation difficile met en évidence l’importance de l’aide au développement et la nécessité pour les donneurs de revenir sur les récentes baisses appliquées.

 

L’aide sera essentielle également pour remédier à ce que la Banque africaine de développement appelle un « déficit d’infrastructures », un énorme gouffre dont le comblement coûterait 50 milliards de dollars par an environ pendant 10 ans, d’après les estimations de la Banque.

 

De toute évidence, l’Afrique doit transformer ses structures économiques si elle veut exploiter plus pleinement ses abondantes ressources naturelles. Il faudra notamment aider les pays à se tourner vers des activités à plus forte valeur ajoutée, comme la production manufacturière, et à tirer des bénéfices accrus de l’exploitation même des matières premières en ancrant plus profondément les entreprises mondiales dans les chaînes d’approvisionnement locales.

 

Une autre priorité consiste à investir davantage dans l’acquisition de compétences et dans l’éducation des enfants, en particulier pour améliorer les perspectives des dizaines de millions de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Il faut aussi poursuivre les efforts accomplis – souvent avec l’aide de l’OCDE – pour renforcer les institutions publiques, améliorer les systèmes fiscaux et lutter contre la corruption.

 

En définitive, l’Afrique peut-elle continuer d’aller de l’avant et résister à des difficultés à court terme, en particulier à la baisse de la demande de la Chine ? La réponse est oui, en partie grâce à la hausse des investissements de l’Inde, de la Corée et d’autres pays, et au maintien des efforts internationaux de développement.

 

Mais les véritables avancées viendront surtout de la coordination des politiques. En favorisant, par des stratégies adaptées, une croissance solidaire et une utilisation accrue du capital humain, les décideurs publics pourraient faire véritablement advenir le siècle de l’Afrique. 

 

Suivez les débats de 700 dirigeants, décideurs et experts africains :

OECD Africa Dvpt Forum 2013 French

 

Pour en savoir plus

 

  • L’Afrique doit transformer l’essai – À en juger par les gros titres des médias, l’heure est à l’afro-optimisme. Assistons-nous au décollage économique de l’Afrique ? Le projet Perspectives économiques en Afrique, fruit d’un  partenariat de plus de dix ans entre le Centre de développement, la Banque africaine de développement, le PNUD et la Commission économique pour l’Afrique, propose une analyse contrastée de son « émergence ».
  • Du café pour la paix – Une organisation non gouvernementale locale de la Province orientale de la République démocratique du Congo (RDC) s’efforce de relancer le secteur du café pour remédier dans un esprit solidaire aux préjudices sociaux et économiques causés par le conflit.

En anglais:

 

  • Mining local strengths from global commoditiesYou may be surprised to hear that natural resources could have contributed more than they did to Africa’s buoyant GDP growth had they made more use of local value chains. An important lesson, especially as the global share of Africa’s primary sector has dropped from 11.5% in 1995 to 8.5% in 2005.
  • Africa’s emerging partnerships 2.0?Though China has recently been a dominant force in trade and investment on the African continent, India and Korea are fast becoming serious challengers.
  • Growing with the flow –The 2008 economic crisis shook up the landscape of financial flows to Africa and brought to the fore two major trends: an upsurge in foreign direct investment (FDI) and a parallel rise in remittances from abroad.
  • Sahel and the search for securityIn Mali and throughout West Africa, insecurity and conflict hinder human and economic development. The Sahel region today presents some of the most daunting global security threats, which seriously undermine the stability and development of the region. What is the way forward?
  • Coffee for peaceA local non-government organisation in Orientale Province of the Democratic Republic of Congo (DRC) is working to revive the coffee sector as an inclusive response to repair the social and economic damage caused by conflict
  • After the final – In 2010 South Africa became the first African country to host the FIFA soccer World Cup, one of the biggest global sporting events on earth. Was it a triumph and what lessons could be drawn? Interview with Nhlanhla Musa Nene, South African Deputy Minister of Finance.
  • Transport: Morocco moves forward – Interview with Aziz Rabbah, Moroccan Minister of Transport and Communications, on the main transport challenges facing the country.
  • What peace needs – Several efforts and interventions have been directed towards resolving the myriad issues that impinge on peace, security and development in the Democratic Republic of Congo (DRC). Mary Robinson, Special Envoy of the UN Secretary-General for the Great Lakes Region of Africa, shares her perspective.
  • Africa’s challenges – Donald Kaberuka, President of the African Development Bank, shares his confidence regarding the upsurge in the African economy.

 

 

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