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Perspectives économiques, analyses et projections

 1. Qu’est-ce qui différencie les prévisions de l’OCDE?
Compte tenu du nombre de prévisions économiques publiées, on peut se demander ce qui distingue les prévisions réalisées par l'OCDE. Le plus important, c'est que les prévisions de l'OCDE et les analyses qui les accompagnent s'attachent à tracer le cadre du débat sur l'action des pouvoirs publics dans les pays membres. De plus, l'exercice de prévision de l'OCDE présente un certain nombre de caractéristiques que l'on ne retrouve généralement pas dans la plupart des autres travaux de prévision:
1.  Les évaluations par l'OCDE de l'évolution future des principales variables macroéconomiques mériteraient l'appellation de "prévisions conditionnelles", dans la mesure où elles sont dépendantes d'un certain nombre d'hypothèses techniques essentielles comme l'évolution future des cours de change et des prix du pétrole et des autres matières premières. Ainsi, les prévisions de l'OCDE répondent à des questions comme: "Que va-t-il se passer dans le pays X si le gouvernement maintient ses orientations macroéconomiques actuelles?", ou "Compte tenu de l'action actuelle des pouvoirs publics, quels types de déséquilibres ou de points de tension risquent de se manifester dans les deux prochaines années, par exemple, sous forme d'une accélération de l'inflation, d'un creusement du déficit des paiements courants ou d'un gonflement du chômage?" Cela permet ensuite de mettre en évidence des problèmes économiques potentiels et de stimuler le débat chez les responsables sur ce que l'on peut faire pour obtenir de meilleurs résultats.
2.  Le processus suivi par l'OCDE dans cet exercice veille à la cohérence des prévisions à l'échelle mondiale. Cette cohérence est tout d'abord obtenue grâce au processus de production "interne" du Secrétariat de l'OCDE. L'exercice semestriel de prévisions débute par un large échange de vues en interne entre experts des pays et spécialistes des divers domaines économiques. On obtient ainsi une base de départ cohérente pour l'analyse des perspectives mondiales et de ses interactions potentielles avec les prévisions des différents pays par le biais des relations commerciales et financières. Deuxièmement, la cohérence internationale est assurée par un processus d'itération prédéterminé passant par le modèle économique mondial Interlink de l'OCDE, et par des discussions entre experts des pays et du commerce international.
3.  Le processus comporte un mécanisme intégré de "vérification sur le terrain" car l'OCDE bénéficie de la participation d'experts et de responsables gouvernementaux lors de l'élaboration de ses prévisions. L'OCDE organise de larges débats sur les perspectives et les analyses sur les prévisions et les analyses correspondantes avec les experts et responsables gouvernementaux des pays membres. L'OCDE rencontre des spécialistes gouvernementaux des prévisions économiques pour vérifier que ses premières conclusions sont en cohérence avec leurs connaissances de la situation locale. Les grandes lignes des Perspectives économiques et de l'analyse sont présentées au Comité de politique économique de l'OCDE qui en examine les conséquences pour l'action des pouvoirs publics. Ce comité se compose de hauts fonctionnaires des ministères de l'Economie ou des Finances et des banques centrales. Enfin, des renseignements sur les pays sont tirés des Etudes économiques des pays membres publiées régulièrement par l'OCDE.
 2. Quels sont les domaines couverts par les prévisions?
Les estimations relatives à la demande et à la production intérieure (PIB) sont données en termes "réels", c'est-à-dire corrigées des effets de l'inflation. Les prévisions du marché du travail sont résumées par le taux de chômage, tandis que l'inflation est mesurée à la fois par les "indices implicites des prix du PIB", indicateur le plus large de l'inflation d'origine "interne", et par l'indice des prix à la consommation (souvent désignée sous le nom d'"inflation globale"). Comme on l'a vu, on s'efforce d'assurer la cohérence des volumes et des prix dans les prévisions sur les échanges internationaux, car c'est surtout par l'intermédiaire des échanges que la conjoncture d'un pays influence les autres économies. La balance des paiements courants mesure la situation d'un pays en matière de commerce et de paiements extérieurs. Elle couvre les échanges de biens et de services ainsi que le solde des revenus d'investissements étrangers et des transferts officiels. Ces prévisions ne sont que le "sommet de l'iceberg". En effet, un grand nombre d'autres variables font également l'objet de prévisions. Il s'agit notamment: des comptes sectoriels des administrations publiques, des entreprises et des ménages; de la production potentielle et des écarts de production; du marché du travail: statistiques de flux et de stocks; des taux d'intérêt à court et long terme; des indicateurs de compétitivité, flux des échanges avec l'étranger (biens et services) et soldes extérieurs courants. Des prévisions portant sur un grand nombre de ces variables sont publiées dans les tableaux de l'Annexe des Perspectives économiques qui retracent leur évolution sur une vingtaine d'années, y compris la période de prévision. On peut obtenir une couverture géographique plus complète des statistiques rétrospectives et des prévisions en consultant le cd-rom des statistiques des Perspectives économiques .
 3. Quelles sont les variables et les relations essentielles?

Les performances d'une économie traduisent l'interaction de nombreuses variables économiques et relations correspondantes. Les principales relations économiques examinées peuvent se résumer comme suit:
Demande interne. Les prévisions sur la consommation privée tiennent généralement compte du revenu disponible, du patrimoine des ménages, des variations du taux d'inflation, de la situation monétaire et financière ainsi que des indicateurs avancés de la confiance des consommateurs et des ventes au détail. En général, l'évaluation de l'investissement fixe des entreprises se fait à l'aide de variables non financières (ventes, production et utilisation des capacités) et financières (marge brute d'autofinancement et taux d'intérêt). Elle fait aussi intervenir les informations tirées des enquêtes de conjoncture. Les prévisions concernant la construction résidentielle prennent en compte les tendances démographiques, les stocks de logements, le revenu réel et la situation financière. Elles s'appuient également sur des indicateurs conjoncturels de l'activité du bâtiment. Les prévisions sur la formation des stocks sont généralement établies par référence aux rapports pertinents stocks/production et stocks/ventes.
Emploi, salaires et prix. Les tendances de l'emploi et d'autres variables du marché du travail sont le plus généralement évaluées par rapport aux variations du niveau de la production effective et attendue, auxquelles viennent s'ajouter des éléments importants ayant trait aux évolutions de la productivité, aux contraintes de capacité et aux coûts. Les prévisions de taux de chômage sont établies à partir des prévisions sur l'emploi et l'offre de main-d'œuvre, l'évolution de cette dernière variable étant appréciée sur la base des tendances démographiques et d'hypothèses relatives aux taux d'activité. Les évaluations sur les salaires et autres rémunérations prennent en compte un certain nombre de facteurs déterminants, tels les déterminants de la formation des salaires. Les pressions de la demande sur le marché du travail, les taux de productivité et les termes de l'échange jouent également un rôle essentiel sur les prévisions globales des salaires réels et des indemnités réelles perçus par les salariés. L'évaluation des tendances
des prix intérieurs et de l'inflation s'appuie de façon déterminante sur les coûts unitaires, le poids de la demande et de l'écart de production ainsi que sur les prix à l'étranger.
Écarts de production. L'écart de production est défini comme la différence entre le PIB effectif et le PIB potentiel estimé, en volume et en pourcentage du PIB potentiel. Les estimations des productions potentielles sont difficiles à estimer et sujettes à de substantielles marges d'erreur, car la notion de prix constant est rare depuis que le chain-linking des données est devenu la norme. La production potentielle est estimée par une fonction de production qui prend en compte le stock de capital, les variations de l'offre de travail, la productivité des facteurs de production et le taux de chômage compatible avec une inflation salariale constante (NAIRU) pour chaque pays membre.
Échanges extérieurs et balance des paiements. Comme nous l'avons noté à plusieurs reprises, l'OCDE s'efforce d'assurer la cohérence des volumes et des prix dans les échanges internationaux, car c'est surtout par l'intermédiaire des échanges que la conjoncture d'un pays influence les autres économies. Les prévisions initiales sur la croissance du volume aggrégé des importations de biens et services sont calculées à partir de l'activité économique (les dépenses) et de la position concurrentielle retardée. Les prévisions des volumes agrégés d'exportation de biens et services sont basées sur l'évolution des marchés à l'exportation et celle des positions concurrentielles. Les prévisions sur les prix des exportations (l'indice des exportations de biens et services est calculé sur la base de la comptabilité nationale) sont fondées initialement sur les mouvements des coûts unitaires de main-d'œuvre, des prix à l'importation et des prix à l'exportation des concurrents, tandis que les prix des importations sont calculés comme la moyenne pondérée des coûts à l'étranger et des prix intérieurs. Les prévisions du revenu des investissements perçus ou versés traduisent le rendement des encours d'avoirs et d'engagements à l'étranger et des taux de rendement.

 4. Qui est responsable des prévisions et des analyses?

Les discussions entre les économistes de l'OCDE et les responsables nationaux sont précieuses parce qu'elles tirent parti des connaissances et des compétences des pays membres. Toutefois, même si le Secrétariat leur apporte toute l'attention qu'il convient, les commentaires et les propositions des pays membres ne sont pas automatiquement pris en compte dans la version finale des Perspectives économiques. En dernier ressort, les prévisions et les analyses publiées correspondent à l'évaluation totalement indépendante par les économistes de l'OCDE des conditions économiques dans le monde. Les Perspectives économiques sont publiées sous la responsabilité du Secrétaire général de l'Organisation.

 5. Des prévisions ou des scénarios à moyen terme sont-ils établis?
Les estimations relatives à la demande et à la production intérieure (PIB) sont données en termes "réels", c'est-à-dire corrigées des effets de l'inflation. Les prévisions du marché du travail sont résumées par le taux de chômage, tandis que l'inflation est mesurée à la fois par les "indices implicites des prix du PIB", indicateur le plus large de l'inflation d'origine "interne", et par l'indice des prix à la consommation (souvent désignée sous le nom d'"inflation globale"). Comme on l'a vu, on s'efforce d'assurer la cohérence des volumes et des prix dans les prévisions sur les échanges internationaux, car c'est surtout par l'intermédiaire des échanges que la conjoncture d'un pays influence les autres économies. La balance des paiements courants mesure la situation d'un pays en matière de commerce et de paiements extérieurs. Elle couvre les échanges de biens et de services ainsi que le solde des revenus d'investissements étrangers et des transferts officiels. Ces prévisions ne sont que le "sommet de l'iceberg". En effet, un grand nombre d'autres variables font également l'objet de prévisions. Il s'agit notamment: des comptes sectoriels des administrations publiques, des entreprises et des ménages; de la production potentielle et des écarts de production; du marché du travail: statistiques de flux et de stocks; des taux d'intérêt à court et long terme; des indicateurs de compétitivité, flux des échanges avec l'étranger (biens et services) et soldes extérieurs courants. Des prévisions portant sur un grand nombre de ces variables sont publiées dans les tableaux de l'Annexe des Perspectives économiques qui retracent leur évolution sur une vingtaine d'années, y compris la période de prévision. On peut obtenir une couverture géographique plus complète des statistiques rétrospectives et des prévisions en consultant le cd-rom des statistiques des Perspectives économiques .
 6. Les prévisions de l’OCDE sont-elles exactes?
Les prévisions de l'OCDE sont ce qu'elles sont, à savoir des prévisions et non pas des prédictions. L'analyse vient enrichir les prévisions et définit un cadre pour évaluer les résultats et recommander des changements d'orientation dans l'action des pouvoirs publics. Mais l'analyse ne peut que souligner les risques, elle ne peut dire précisément quels sont ceux qui se concrétiseront et à quel moment. L'économie n'est pas une science exacte. En définitive, elle étudie le comportement humain qui évolue en fonction des expériences et des anticipations. En outre, elle doit s'efforcer de s'adapter à mesure que les économies et les systèmes économiques évoluent. L'OCDE vérifie régulièrement l'exactitude de ses prévisions. L'un des principaux objectifs de ces examens consiste à vérifier si les erreurs sont dues aux prévisions des données, à la non-réalisation des hypothèses correspondantes ou à des erreurs d'appréciation de la situation économique ou des facteurs déterminant les perspectives. En effet, les prévisions indiquent parfois que les politiques du moment produisent des résultats peu satisfaisants ce qui peut donner lieu à des changements d'orientation qui se révèlent par là-même être des erreurs (souhaitables) de prévision. Les erreurs de prévision importantes interviennent généralement lors de grands tournants de l'activité économique. Les raisons à l'origine de ce phénomène peuvent donner matière à débat. Ces erreurs peuvent être dues à des défaillances d'appréciation ou à une diminution du pouvoir de prédiction des informations, disponibles au moment des retournements de conjoncture. A propos de la dernière évaluation de l'exactitude des prévisions de l'OCDE, voir Vogel (2007) , Lenain (2002) et Koutsogeorgopoulou (2000) .