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Genre et développement

Édition 2014 du SIGI: s’attaquer aux racines de l’inégalité des genres est possible et essentiel pour contrecarrer les effets dominos de l’inégalité au cours de la vie d’une femme, selon le Centre de développement de l’OCDE

 

Oslo, 27/11/2014. Les pays connaissant différents niveaux de développement ont franchi des étapes importantes dans la réduction des inégalités liées au genre à travers des initiatives prometteuses qui s’attaquent aux normes sociales discriminatoires, d’après les résultats de l’édition 2014 du Social Institutions and Gender Index (SIGI). Néanmoins, écarts et défis demeurent dans des domaines essentiels affectant les droits socio-économiques et politiques des femmes ainsi que leur exposition à la violence, à la fois dans les pays en développement et les pays OCDE.

 

« Ce qui n’est pas mesuré ne compte pas. C’est pour cela que le Centre de développement de l’OCDE s’efforce de quantifier les normes sociales et les institutions discriminatoires. Il relève de la responsabilité de chacun de changer ces normes et de faire de l’égalité des genres une réalité. », a déclaré Federico Bonaglia, Directeur adjoint (a.i) du Centre de développement de l’OCDE lors du lancement de l’édition 2014 du SIGI au ministère des Affaires étrangères à Oslo, en Norvège.

 

Selon l’indicateur, les performances socio-économiques et les résultats en termes de développement payent un lourd tribut aux institutions sociales discriminatoires.

 

Pour la première fois depuis son lancement en 2009, la Base de données des genres et des institutions – sur laquelle s’appuie le SIGI – intègre les pays de l’OCDE dans son analyse, portant le nombre de profils nationaux à 160.

 

Parmi eux, 108 pays présentent des données suffisamment complètes pour permettre une comparaison du niveau de discrimination dans les institutions sociales. L’indicateur les classe selon cinq groupes de niveaux de discrimination : de très bas (pays dépourvus de cadres légaux solides et de droits égaux dans la plupart des dimensions du SIGI) – à très haut (pays disposant de cadres juridiques et de pratiques d’ordre coutumier dans la plupart des dimensions).

 

 press release sigi 2014

 

Consulter les analyses régionales

 

 

Parmi les résultats clés de l’édition 2014 :

  • Sur les 108 pays pour lesquels le SIGI est calculé, l’Argentine, la Belgique, la Mongolie et Trinidad et Tobago affichent les plus bas niveaux d’inégalité hommes-femmes liées aux institutions sociales. À l’autre extrémité, l’inégalité hommes-femmes dans les institutions sociales est un problème important au Bangladesh, en Égypte, au Niger et au Yémen.
  • Les responsabilités domestiques non rémunérées sont réalisées principalement par les femmes, lesquelles y consacrent trois fois plus de leur temps que les hommes ; ce chiffre allant de 1.3 fois au Danemark à 10 fois au Pakistan.
  • La violence à l’encontre des femmes est une pandémie mondiale, perpétuée par les normes sociales. 35 % des femmes pensent que la violence domestique est justifiée dans certaines circonstances ; elles sont 3 % à le penser en Jamaïque et 92 % en Guinée. 30 % des femmes ont été victimes de violence fondée sur le genre au cours de leur vie ; elles sont 7 % au Canada à près de 80 % en Angola.
  • Les femmes continuent à se voir refuser leurs droits de propriété à travers 102 pays du fait de lois discriminatoires ou de pratiques de l’ordre de la coutume. Cela a un impact direct négatif sur leur autorité décisionnaire au sein de leur foyer ou pour leurs opportunités d’émancipation économique.
  • Seul un membre parlementaire sur cinq est une femme.

 

À l’approche de l’agenda post-2015 et l’adoption des Objectifs de Développement Durable, les données du SIGI et les profils nationaux montrent qu’un objectif autonome sur l’égalité des genres qui réponde aux défis universels auxquels les femmes sont confrontées, partout dans le monde, est essentiel pour permettre un développement inclusif, fondé sur les droits et durable.

 

 

Pour plus d’informations, merci de prendre contact avec Bochra Kriout (Tel: +33 1 45 24 82 96), au Centre de Développement de l’OCDE.

 

 

Pour en savoir plus sur le SIGI :

 

Note aux rédacteurs : à propos du SIGI

Lancé pour la première fois en 2009, le SIGI est une mesure entre pays des facteurs des écarts et inégalités liés au genre. Les institutions sociales discriminatoires regroupent les lois formelles et informelles, les normes sociales et les pratiques qui restreignent ou excluent les femmes et par conséquent limitent leurs accès aux droits, justice et capacités d’autonomisation. La discrimination fondée sur le genre est mesurée à travers cinq dimensions : les discriminations au sein du code de la famille, les atteintes à l’intégrité physique, la préférence pour les garçons, l’accès restreint aux ressources et aux biens ainsi que les atteintes aux libertés civiles. En tant qu’indicateur composite, le SIGI mesure les pays sur la base de 14 indicateurs, notamment le mariage précoce, les préférences liées à la fertilité, la participation à la vie politique, l’accès sécurisé à la terre et l’accès aux services financiers.

 

Cette année, les classements des pays ont été remplacés par une nouvelle classification par niveau de discrimination, permettant une meilleure compréhension des caractéristiques communes, des tendances et connaissances qui transforment les institutions sociales de manière positive et mènent à des niveaux de discrimination plus bas.

 

 

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