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Examens par les pairs des membres du CAD

La Suisse est bien partie pour atteindre ses objectifs d’aide mais devrait jouer un rôle plus influent

 

11/02/2014 - En 2012, la Suisse a apporté 3 milliards USD d’aide publique au développement (APD), soit 0.45 % de son revenu national brut (RNB), ce qui répond bien à l’objectif qu’elle s’est fixé de porter à 0.5 % la part de son APD dans le RNB à l’horizon 2015.

 

Lors d’un nouvel Examen de la Suisse par les pairs, le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE a salué les progrès réalisés par ce pays, qui a affecté un volume de ressources plus important à la lutte contre la pauvreté et s’est employé à affiner sa politique de développement conformément aux recommandations formulées par le CAD en 2009.

 

En particulier, la Suisse a respecté la recommandation de faire de la réduction de la pauvreté et de la durabilité l’objectif primordial de toutes ses activités d’aide, et de renforcer la coopération entre les entités chargées de son aide et les organismes fédéraux qui travaillent dans les États fragiles dans des domaines tels que la diplomatie et les migrations.

 

Notant la tradition de neutralité de la Suisse et l’aptitude qu’elle a toujours montrée à faire œuvre de pionnier dans le domaine de l’action humanitaire, le CAD a encouragé ce pays à jouer un rôle plus influent dans la coopération au développement, en particulier pour contribuer à accroître au maximum le montant des fonds privés affectés aux projets de développement.

 

« L’APD de la Suisse progresse régulièrement depuis 2010, et sa politique consistant à prendre des engagements à long terme auprès des pays bénéficiaires de son aide constitue un exemple pour les donneurs dont les efforts sont moins prévisibles », a déclaré Erik Solheim, Président du CAD de l’OCDE. « La Suisse est en bonne position pour jouer un rôle pilote plus visible dans les questions de développement, et elle peut tirer parti de la vaste expérience qu’elle a acquise sur le terrain pour influer sur l’action définie au niveau mondial dans des domaines tels que les conflits, les situations précaires, la sécurité alimentaire et le changement climatique ».

 

Étant donné que la Suisse se classe maintenant parmi les donneurs de taille moyenne pour le volume de son aide et qu’elle occupe le 11ème rang des donneurs du CAD, entre la Norvège et le Danemark, le CAD lui a recommandé de chercher à transposer ses petits projets de développement, au demeurant fructueux, dans des programmes de portée régionale ou nationale, dont les dimensions peuvent lui permettre de gagner en efficience et d’obtenir des résultats plus durables.

 

La Suisse a montré qu’elle possédait les outils et systèmes requis et la connaissance nécessaire des risques politiques pour pouvoir travailler dans des États fragiles ayant besoin d’un soutien de longue haleine. Les examinateurs pensent qu’elle devrait consacrer à ces pays une proportion plus grande de ses ressources d’aide. La Suisse devrait aussi s’attacher à éviter que la part de son APD bilatérale affectée aux pays les moins avancés ne diminue encore. Cet effort est d’autant plus important que l’on observe une réduction progressive des apports nets d’APD bilatérale des pays de l’OCDE aux pays les plus pauvres.

 

Le CAD a salué l’efficacité des systèmes de gestion de la Suisse en matière de coopération au développement, et la mise en place des procédures plus rationnelles et décentralisées pour ses bureaux locaux. Il a toutefois noté qu’elle devrait adopter, en matière d’effectifs, une politique qui lui permette de disposer à long terme des compétences dont elle a besoin.

 

En tant que centre financier international de premier plan où sont installées nombre d’entreprises multinationales exerçant des activités dans les pays en développement, la Suisse peut, selon les examinateurs, jouer un rôle utile en poursuivant les efforts qu’elle déploie pour assurer une imposition correcte et transparente des particuliers et des entreprises.

 

Chaque membre du CAD est soumis à l’examen par ses pairs tous les quatre à cinq ans, le but étant de suivre ses efforts de coopération au développement, de lui permettre de rendre compte de l’exécution des engagements qu’il a pris, et de lui faire des recommandations qui l’aident à progresser. Réalisé sous la conduite de deux membres du CAD, cet examen s’étend en règle générale sur six à huit mois et comporte des entretiens avec les autorités du pays considéré, ainsi qu’avec des fonctionnaires, d’autres donneurs, des organisations de la société civile et des acteurs du secteur privé des pays en développement. D’autres précisions sont fournies à l’adresse http://www.oecd.org/fr/cad/examens-pairs/.

 

L’examen de la Suisse par ses pairs a notamment donné lieu à des missions au Burkina Faso et au Kirghizistan. La Corée et la Nouvelle-Zélande, membres du CAD, ont fait fonction d’examinateurs, et la Chine a pris part à l’exercice en qualité d’observateur. Pour obtenir davantage d’informations, les journalistes doivent prendre contact avec ida.mcdonnell@oecd.org à la Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE, ou avec catherine.bremer@oecd.org à la Division des médias.

 

Pour recevoir un exemplaire du rapport d’examen de la Suisse par les pairs, les journalistes doivent envoyer un message à l’adresse news.contact@oecd.org

 

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