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Séminaire du CAD/CSAO : défis régionaux d'une coopération efficace au Sahara-Sahel

 

Siège de l'OCDE, Paris, 16 juin 2014

Les membres et partenaires du Groupe d'orientation politique (GOP) et du Comité d’aide au développement de l’OCDE (CAD) ont participé à un séminaire le 16 juin axé sur la réponse à donner aux enjeux sécuritaires régionaux au Sahara-Sahel. Ce séminaire informel a permis de ­sensibiliser les participants aux questions de  « sécurité- développement » qui affectent la région et aux réponses qui sont actuellement mises en place. Suite à une présentation d’une vue d’ensemble de la dimension régionale des questions sécuritaires actuelles, avec une attention particulière apportée aux différents trafics, l’analyse a porté sur la manière dont les lignes directrices existantes de l’OCDE destinées à travailler lors de situations de transition peuvent influencer l’action collective au sein des pays et dans la région. Le Secrétariat du CSAO a souligné l’importance de dépasser une approche spécifique à chaque pays pour aborder la dimension régionale des enjeux sécuritaires. Ce séminaire était conjointement organisé par les Secrétariats du CAD et du CSAO.

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Contexte

La complexité des menaces transnationales qui affectent la région saharo-sahélienne s’est illustrée par la crise malienne. La difficulté à favoriser le développement et à asseoir l’autorité de l’État sur de larges étendues faiblement peuplées, où les services publics sont faibles, est caractéristique de la région du Sahel. L’insécurité récurrente et le cercle vicieux qui lit pauvreté et conflit, entravent le développement humain et économique dans les états fragiles. 

La région est en transformation continue, dans un contexte d’intensification et de diversification des échanges commerciaux et sociaux, et d’urbanisation croissante. Les groupes nomades adoptent des modes de vie plus sédentaires et diversifient leurs activités économiques. Les réseaux sociaux historiques demeurent forts et structurent le commerce. S’y greffent parfois les trafics, le long des routes transsahariennes.

Pendant des siècles, le commerce transsaharien est dominé par l’or, le sel et les esclaves. Dans la période suivant l’indépendance, les réseaux sociaux et commerciaux saisissent les opportunités créées par les frontières nationales et les politiques publiques (restrictions à l’importation, subventions, non-convertibilité des monnaies). Plus récemment, les trafics (armes, drogues, pétrole) se développent à partir des réseaux transnationaux, ajoutant à la complexité des défis de la région ouest-africaine. D’une part, les trafics offrent des opportunités de mobilité sociale et économique significatives pour les populations locales ; d’autre part, ils causent des pertes de revenus fiscaux, financent le terrorisme et découragent le tourisme et l’investissement.

Les évolutions récentes favorisent une mobilisation importante de la communauté régionale et internationale en faveur de la stabilisation des espaces saharo-sahéliens. Malgré ces efforts, l’efficacité de l’action est sapée par des insuffisances et des brèches. 

 

Messages clés

Les messages clés suivants sont ressortis du débat :

  • Les menaces mondiales exigent une action mondiale concertée. La communauté internationale doit travailler ensemble en vue de la résolution de menaces  globales. Le CAD et ses lignes directrices internationales offrent précisément ce type de forum.
  • Les causes et effets transnationaux sont importants. Dans le cadre d'une action mondiale concertée, les causes et effets transnationaux doivent être pris en compte dans les décisions ; l’exemple du Mali en est la parfaite illustration ; l'engagement international au Mali a contribué à déplacer les voyous  vers les pays voisins.
  • Les solutions nationales sont fragilisées par les menaces mobiles. Les mécanismes actuels ne sont pas adaptés pour relever les défis existants dans le Sahara-Sahel : les défis sont caractérisés par la mobilité, mais les réponses sont pour la plupart ancrées dans des approches territoriales.
  • Les trafics illicites sont plus profondément enracinés dans la région que le terrorisme. Ils entravent fortement le développement de la région.
  • Les lignes directrices existantes aident à travailler dans des contextes de fragilité.  Les programmes et stratégies de la région devraient contribuer à aborder les causes et conséquences des conflits aux niveaux national et régional. Une première étape consiste à analyser comment ces programmes et stratégies intègrent et contribuent aux objectifs de paix et de renforcement de l'État énoncés dans le Nouveau Deal pour l'engagement international dans les États fragiles.
  • Des mécanismes de financement novateurs et souples sont nécessaires. Pour aborder les défis actuels du Sahara-Sahel, il est nécessaire de développer de nouveaux mécanismes de financement de paix et de sécurité plus souples.
  • Le dialogue politique est essentiel. La politique doit être mise au centre d’un partenariat renforcé  entre acteurs régionaux et partenaires au développement ; l’appui au dialogue politique inclusif et au règlement des conflits devrait être une priorité pour les partenaires au développement.
  • La responsabilité est partagée. La promotion d’un  dialogue plus inclusif et fréquent pour appuyer la résolution des défis actuels dans le Sahara-Sahel  est une responsabilité partagée ; en particulier, le CAD pourrait servir de cadre pour encourager un dialogue renforcé avec les organisations régionales qui détiennent un rôle clé.

Présentations

 

Outils et lignes directrices de l'OCDE

 

À lire

 

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