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Salle de presse

L’Islande doit lutter contre l’inflation et tirer le meilleur parti de l’immigration

 

20/06/2023 - Portée par le tourisme étranger et la vigueur de la demande intérieure, l’économie islandaise est aujourd’hui l’une des plus dynamiques de l’OCDE. Sa croissance devrait toutefois ralentir, dans la mesure où le durcissement des conditions financières et le climat d’incertitude pèsent sur l’investissement des entreprises, d’après un nouveau rapport de l’OCDE.

Selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à l’Islande, les pouvoirs publics devraient continuer de s’attacher à faire baisser l’inflation, à renforcer la croissance de la productivité en améliorant l’environnement des entreprises, et à favoriser l’intégration des migrants.

L’inflation perdure. Elle a culminé autour de 10 % au début de 2023, mais elle s’est généralisée, se diffusant au secteur intérieur des services. D’après les projections, elle refluera vers l’objectif de 2.5 %, pour autant que les politiques monétaire, budgétaire et financière restent alignées, mais devrait néanmoins rester supérieure à 3 % à la fin de 2024. Les autorités doivent assainir les finances publiques et mener une politique macroprudentielle marquée par la vigilance pour dégager une marge de manœuvre budgétaire et préserver la stabilité financière.

Selon les prévisions figurant dans l’Étude, la croissance économique devrait se modérer à l’avenir et passer de 6.4 % en 2022 à 4.4 % en 2023 puis à 2.6 % en 2024. La consommation des ménages se tassera à mesure que les salaires réels continuent de fléchir et que le tourisme étranger se stabilise. Sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt réels, l’investissement en logements reculera en 2023, mais devrait repartir à la hausse en 2024. Le taux de chômage devrait se hisser progressivement aux alentours de 4.5 %. « L’économie islandaise a fortement rebondi après la pandémie et a fait preuve de résilience face aux conséquences économiques, en Europe et à l’échelle mondiale, de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, lors de la présentation de l’Étude à Reykjavik, aux côtés du ministre des Finances et des Affaires économiques, Bjarni Benediktsson. « Les autorités doivent poursuivre le resserrement des politiques monétaire et budgétaire pour ramener l’inflation vers l’objectif et ancrer fermement les anticipations d’inflation. La mise en place d’un guichet unique facilitant l’accès aux services d’intégration des migrants, notamment la reconnaissance des compétences et la maîtrise de la langue islandaise, contribuera à optimiser l’impact positif de la hausse du nombre de migrants sur la croissance à long terme. » 

Les coûts liés au vieillissement de la population font peser un risque sur la viabilité de la dette à long terme. Les dépenses publiques de santé et de soins de longue durée devraient sensiblement augmenter, quoiqu’à partir d’un niveau plus bas que dans la plupart des autres pays de l’OCDE. Des réformes visant notamment à relever l’âge de départ à la retraite et à réduire les dépenses fiscales contribueraient à freiner le rythme d’accumulation de la dette.

La productivité du travail augmente de seulement 1 % environ par an et son ralentissement s’est récemment accentué. Des réformes structurelles destinées à améliorer l’environnement des entreprises pourraient redynamiser la croissance de la productivité et contribuer à la lutte contre l’inflation. Malgré les progrès réalisés dans les secteurs du tourisme et de la construction, d’importants obstacles à l’entrée des entreprises locales et étrangères subsistent dans d’autres secteurs. À cet égard, il serait utile d’assouplir le système d’autorisations et de permis, actuellement trop vaste, et d’investir dans les compétences recherchées sur le marché du travail. Taxer plus lourdement et plus largement les émissions de gaz à effet de serre et investir dans des mesures qui sont efficaces par rapport à leur coût permettraient d’obtenir de manière efficiente de nouvelles réductions des émissions.

Par ailleurs, l’Islande devrait redoubler d’efforts pour mieux intégrer les migrants et leurs enfants. Des formations linguistiques destinées aux adultes et des mécanismes de reconnaissance des qualifications efficaces sont indispensables pour aider les immigrés à réaliser leur potentiel, et il conviendrait d’adapter le système de formation des adultes de façon à répondre aux besoins de formation de cette population. Il est essentiel de renforcer les compétences linguistiques des élèves issus de l’immigration pour améliorer leurs résultats scolaires, mais aussi de mieux préparer les enseignants à répondre à la diversité des besoins pédagogiques en classe. Une intégration réussie de la population immigrée nécessite également de répondre à ses besoins de logement, ce qui suppose notamment d’accroître l’offre de logements sociaux et abordables.

Vous trouverez ici une Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).


Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Spencer Wilson à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 81 18).

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour préserver les libertés individuelles et améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde entier. 

 

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