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Nouvelle-Zélande

Améliorer l’éducation, la concurrence et l’atténuation du changement climatique ainsi que l’adaptation à ses effets : Des priorités essentielles pour la Nouvelle-Zélande

 

06/05/2024 - L’économie de la Nouvelle-Zélande est en phase de rééquilibrage régulier, après une période de surchauffe consécutive à la pandémie de COVID-19 et, plus récemment, un épisode de croissance atone. La croissance économique repart lentement et l’inflation ralentit. Cette baisse de l’inflation devrait stimuler les revenus réels et la croissance économique en 2025 : c’est ce qui ressort d’un récent rapport de l’OCDE.

Selon les projections figurant dans la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Nouvelle-Zélande, la croissance du PIB devrait s’orienter à la hausse, passant de 0.6 % en 2023 à 0.8 % en 2024, puis progresser plus fortement pour atteindre 1.9 % en 2025. L’inflation globale est en repli, à mesure de l’effet de freinage exercé sur l’activité économique par le durcissement de la politique monétaire. Le taux de chômage, de 3.7 % en 2023, devrait atteindre 4.7 % en 2024 et 4.8 % en 2025.

La reprise vigoureuse observée après la pandémie, qui a été tirée par la demande intérieure, s’est accompagnée d’un creusement marqué du déficit des paiements courants, devenu l’un des plus élevés de la zone OCDE, mais celui-ci a diminué depuis en raison du ralentissement de la croissance du PIB et des importations et du retour des touristes internationaux.

Les perspectives sont assombries par le risque d’un freinage prolongé de la croissance en Chine et celui d’une accentuation des tensions géopolitiques, notamment en raison du devenir des conflits au Moyen-Orient, ainsi que par les incertitudes entourant, au plan national, l’évolution des taux d’intérêt et de l’inflation.

« L’économie de la Nouvelle-Zélande poursuit son rééquilibrage, sur fond de baisse de l’inflation et de diminution du déficit des paiements courants » a déclaré la Cheffe économiste de l’OCDE Clare Lombardelli en présentant l’Étude aux côtés de la Ministre néo-zélandaise des Finances Nicola Willis. « Des réformes s’imposent pour améliorer les résultats dans les domaines de l’éducation, de la concurrence et de l’atténuation du changement climatique ainsi que de l’adaptation à ses effets, de façon à étayer une croissance soutenue et à améliorer les niveaux de vie de l’ensemble de la société néo-zélandaise. »

Selon l’Étude, les dépassements récents des prévisions de dépenses ont contribué à faire augmenter de 16 points de pourcentage le ratio dette publique-PIB de la Nouvelle-Zélande entre 2019 et 2023. Il s’agit d’une des plus fortes hausses enregistrées dans la zone OCDE, qui a entraîné une dégradation marquée de la situation budgétaire du pays. Pour ramener son budget à l’équilibre et favoriser le retour de l’inflation vers son objectif, la Nouvelle-Zélande devrait s’employer à réduire progressivement son déficit en assainissant sa dépense publique, tout en conservant une politique monétaire restrictive jusqu’à ce que l’inflation s’approche de son objectif.

Contrôler plus étroitement les dépenses publiques permettrait à la Nouvelle-Zélande d’être mieux à même de répondre aux besoins de financement que vont entraîner le vieillissement de sa population et la transition énergétique verte. Avec la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, il est nécessaire de surveiller, voire de réformer, le marché de l’assurance, de façon que les dommages liés au changement climatique puissent continuer d’être convenablement couverts. La planification par les pouvoirs publics est rendue délicate par la multiplication de ces phénomènes météorologiques extrêmes ainsi que par la croissance démographique, l’expansion urbaine et l’existence de droits de recours juridiques. Des ressources supplémentaires seront nécessaires pour qu’il soit possible de mettre en œuvre les recommandations en matière d’aménagement du territoire et de résilience des infrastructures face au changement climatique, ainsi que pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L’Étude souligne également la nécessité de stimuler la concurrence pour contribuer à rehausser la productivité. En raison de la petite taille et de l’éloignement de l’économie néo-zélandaise, les grandes entreprises sont moins incitées à innover et à rechercher des gains d’efficience tout en améliorant leurs services et en abaissant leurs prix. Pour remédier à ce handicap, il faut veiller à aligner la politique de la concurrence sur les normes internationales. Les améliorations apportées à la législation et à la réglementation ont permis de mieux lutter contre les facteurs anticoncurrentiels ces dernières années. Cependant, une stratégie plus explicite d’intensification progressive des interventions des autorités est nécessaire pour s’attaquer aux problèmes de concurrence encore non résolus. Il faudrait également en faire plus face aux enjeux soulevés par l’économie numérique en matière de concurrence.

L’éducation est un autre domaine dans lequel des réformes pourraient contribuer à favoriser la croissance future. Les résultats scolaires ont baissé entre 2009 et 2022, et des études de l’OCDE montrent que l’impact négatif sur la productivité globale pourrait avoisiner les 4 %.

Le système scolaire décentralisé de la Nouvelle-Zélande présente de nombreux atouts. Cependant, la mise en place d’un programme national plus détaillé et davantage axé sur les connaissances, le recours à des conseillers pédagogiques spécialisés plus nombreux et une refonte de la formation initiale des enseignants, notamment en mathématiques et en sciences, contribueraient à remédier à la très grande diversité des résultats obtenus d’un établissement à l’autre et au sein d’un même établissement. La Nouvelle-Zélande est l’un des pays qui, au niveau international, réussit le mieux à prendre davantage en compte la dimension culturelle et à accroître l’implication des familles et des communautés dans l’éducation. Des efforts visant à transposer dans les filières intermédiaires en anglais les pratiques propres aux filières en maori pourraient améliorer le sentiment d’appartenance et accroître l’assiduité scolaire, qui reste inférieure à ses niveaux d’avant la pandémie de COVID-19 et qui est particulièrement basse parmi les catégories défavorisées.


Pour obtenir de plus amples informations, les journalistes sont invités à contacter Johanna Gleeson, à la Division des médias de l’OCDE (tél. : + 33 1 45 24 97 00).

 

 

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