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Lettonie

Renforcer la dynamique des entreprises, élargir l’accès au crédit et améliorer les capacités du secteur public contribueront à rehausser le niveau de vie en Lettonie

 

25/04/2024 - À la suite de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, la croissance économique a marqué le pas en Lettonie, la hausse des prix de l’énergie ainsi que les perturbations des échanges et des chaînes d’approvisionnement ayant réduit la demande intérieure et pesé sur la compétitivité des entreprises, selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Lettonie.


D’après les prévisions de l’OCDE, le PIB de la Lettonie devrait croître de 1.8 % en 2024 puis de 2.9 % en 2025, après avoir reculé de 0.3 % en 2023. Compte tenu de la diminution des prix de l’énergie et des produits alimentaires, l’inflation globale devrait tomber à 1.7 % cette année, après avoir atteint 9.1 % en 2023, avant de se stabiliser à 2.3 % en 2025. Le repli de l’inflation soutiendra les revenus réels et la consommation privée, tandis que des apports massifs de fonds de l’Union européenne (UE) contribueront à stimuler l’investissement dans les infrastructures publiques. Les salaires continueront d’augmenter fortement en raison des pénuries de compétences, ainsi que de la hausse prévue des rémunérations dans le secteur public et du salaire minimum.


La Lettonie devrait mettre en œuvre des réformes afin de dégager les marges de manœuvre budgétaires nécessaires pour pouvoir faire face à de fortes tensions sur les dépenses dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la défense et de la sécurité intérieure, ainsi pour financer les investissements publics supplémentaires requis pour accélérer la transition écologique et renforcer la sécurité énergétique. Les réformes budgétaires devront être axées sur l’amélioration de l’efficience des dépenses, la redéfinition des priorités en matière de dépenses et l’augmentation des recettes provenant de l’imposition des revenus et des patrimoines ainsi que des taxes environnementales. Supprimer progressivement les dépenses fiscales dommageables pour l’environnement, comme celles qui constituent des subventions aux combustibles fossiles, tout en rehaussant les prix effectifs du carbone, apporterait également une pierre à l’édifice. Une actualisation des valeurs cadastrales en fonction de la valeur de marché des biens immobiliers contribuerait à améliorer la situation financière des communes.


« L’économie lettone a réussi à rebondir vigoureusement après la pandémie, tandis que la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie provoquaient un ralentissement de la convergence du niveau de vie vers la moyenne de l’OCDE. Pour obtenir une progression durable des revenus et du niveau de vie, la Lettonie devra améliorer la productivité de sa main-d’œuvre, afin de garantir sa compétitivité internationale. Renforcer la dynamique des entreprises et le potentiel d’innovation de l’économie lettone exigera de stimuler l’investissement en améliorant l’accès aux financements, de faire reculer l’économie informelle pour garantir des conditions de concurrence équitables entre les entreprises, et de lever les obstacles à l’entrée sur le marché auxquels se heurtent les entreprises, en particulier dans le secteur des services, a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, lors de la présentation de l’Étude aux côtés du ministre letton de l’Économie, Viktors Valainis. « La Lettonie doit également améliorer la situation de ses finances publiques, pour pouvoir satisfaire des besoins accrus de dépenses prioritaires et réduire les tensions inflationnistes d’origine budgétaire, tout en garantissant la viabilité de la trajectoire de sa dette », a-t-il déclaré.


Pour améliorer la qualité de ses services publics et l’efficience de ses dépenses, la Lettonie doit continuer d’améliorer l’analyse d’impact de ses politiques publiques, de renforcer la gouvernance publique et de centraliser la passation des marchés publics ainsi que la gouvernance des entreprises publiques. La transformation numérique des services publics a beaucoup progressé, réduisant les formalités administratives imposées aux entreprises et aux ménages. Toutefois, l’utilisation de données à des fins d’évaluation de l’impact des politiques publiques reste limitée, ce qui réduit l’efficience des dépenses publiques, par exemple s’agissant de la planification des infrastructures. Veiller à ce que les règles de transparence qui s’imposent aux agents publics s’appliquent à toute personne impliquée dans des marchés publics et des décisions de dépenses contribuerait à renforcer la lutte contre la corruption.


Améliorer l’accès au crédit est une priorité pour faire augmenter l’investissement. Les réformes récentes ont permis d’améliorer sensiblement les procédures d’insolvabilité et le recouvrement d’actifs ainsi que la lutte contre le blanchiment de capitaux et la corruption, mais l’accès au crédit reste limité. Renforcer l’application du droit de la concurrence sur les marchés de capitaux et réduire les obstacles à la mobilité des clients permettraient d’abaisser les taux débiteurs et les exigences de garanties, dont le niveau est actuellement élevé. Approfondir les marchés financiers grâce à l’introduction en bourse de grandes entreprises publiques et faciliter l’accès des fonds de pension aux titres nationaux pourraient contribuer à améliorer l’accès aux financements.


Réduire l’économie informelle et abaisser les obstacles à la concurrence figurent au nombre des autres priorités essentielles pour stimuler l’investissement et la croissance de la productivité. Renforcer l’application de la législation fiscale, améliorer la qualité des services publics et poursuivre la lutte contre la corruption pour renforcer la confiance dans les institutions sont autant de mesures qui aideraient à faire reculer l’économie informelle. Il serait également utile de réduire le coin fiscal sur les faibles revenus d’activité, par exemple en abaissant les cotisations de sécurité pour les bas revenus tout en maintenant les prestations sociales. Les entreprises publiques jouent un rôle important dans de nombreux secteurs de services, où les obstacles à l’entrée sont élevés. Pour garantir des conditions de concurrence équitables entre les entreprises publiques et privées, la Lettonie devrait renforcer les prérogatives de son Conseil de la concurrence, pour lui permettre de mener des enquêtes de marché et de contester les décisions administratives qui restreignent le jeu de la concurrence.


La Lettonie doit investir davantage dans le capital humain et faciliter l’immigration qualifiée, de façon à remédier aux pénuries de main-d’œuvre. Il serait judicieux à cet égard d’encourager un plus grand nombre de femmes à choisir des professions hautement qualifiées, et de continuer de faciliter l’immigration qualifiée par la promotion de l’anglais et d’autres langues de l’UE sur les lieux de travail, ainsi que de réduire les restrictions à l’exercice de certaines professions. Il est nécessaire d’accroître l’offre de structure d’accueil des jeunes enfants pour aider davantage de femmes à entrer sur le marché du travail. Mettre en place des fonds sectoriels pour la formation contribuerait à renforcer l’offre de formation dans les petites entreprises.


On trouvera ici une Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).


Les journalistes souhaitant obtenir de plus amples informations sont invités à contacter Reemt Seibel, à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 97 00).

 

 

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