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Régimes de pensions

 Quel a été l’impact de la crise sur les pensions ?
À ce jour, c’est sur les régimes privés de pensions que la crise a eu l’impact le plus prononcé dans les pays de l’OCDE, puisque le recul de leurs investissements s’est établi en moyenne à plus de 23 %, soit 5 400 milliards USD, selon un nouveau rapport de l’OCDE intitulé Perspectives de l'OCDE sur les pensions privées . On estime que les deux tiers de ces pertes (3 300 milliards USD) concernent les seuls États Unis, alors que le Royaume Uni, l’Australie, le Canada, les Pays Bas et le Japon enregistrent des pertes évaluées à 1 200 milliards USD. Les fonds de pension, qui représentent l’essentiel des actifs des régimes privés de retraite, ont été plus fortement touchés dans les pays de l’OCDE, où les actions représentent plus d’un tiers du total des actifs investis. Ce sont les fonds de pension irlandais qui ont enregistré les plus mauvais résultats, avec une perte de 33 % de leur valeur en termes réels d’investissements. Les régimes professionnels de retraite à prestations définies aggravent les contraintes que la crise fait déjà peser sur les entreprises ; de nombreux employeurs éprouvent de plus en plus de difficultés à financer les engagements de pension souscrits à l’égard de leurs salariés, actuels et anciens. Les régimes publics de pension commencent eux aussi à ressentir les effets de la hausse des taux de chômage, de la baisse des rémunérations, et par conséquent, du recul des recettes provenant des cotisations.
 Qui est touché ?
Les personnes qui sont proches de la retraite ou qui viennent de prendre leur retraite dans les pays où les régimes privés de pensions fournissent une large part des ressources des retraités. Il s’agit le plus souvent de titulaires de revenus moyens et élevés, les travailleurs disposant de faibles revenus ayant moins de possibilités d’épargner en vue de leur retraite. Parmi eux, les plus touchés sont les affiliés à des régimes à cotisations définies, car les prestations dépendent de la valeur marchande du portefeuille d’investissements au moment du départ à la retraite. Les pays suivants se trouvent dans cette situation : Australie, Canada, États Unis, Irlande et Royaume-Uni. En Australie et aux États Unis par exemple, de nombreux retraités conservent une très large part de leur épargne retraite en actions, dont la valeur a brutalement chuté.
 Que peut-on faire ?
Il faudrait réformer les systèmes de pensions, tant privés que publics. Le défi auquel sont confrontés les pouvoirs publics dans l’immédiat est d’empêcher l’aggravation de la pauvreté chez les personnes âgées. La plupart des pays de l’OCDE ont mis en place des filets de protection pour les personnes âgées, financés sur des fonds publics. Mais dans certains pays, le niveau des prestations versées à ce titre est très faible. L’Allemagne, la Finlande et le Japon, par exemple, devraient renforcer leurs filets de protection pour les  personnes âgées. Les régimes privés de pension devraient être mieux gérés. Ils devraient être plus transparents et mieux régulés. Leurs systèmes de gouvernance et de gestion des risques demandent à être nettement améliorés. Les décideurs publics doivent aussi introduire des règles et des incitations propres à réduire les risques auxquels sont exposés les individus lorsqu’ils avancent en âge. Les pouvoirs publics et les entreprises doivent investir plus de temps et d’argent dans l’éducation financière du grand public. Pour l’analyse de l’impact de la crise sur les régimes privés de pension, voir Le point sur les marchés des pensions. Les données sur les pensions privées sont disponibles dans : Perspectives de l'OCDE sur les pensions privées. En savoir plus: travaux de l’OCDE concernant les pensions privées et les pensions publiques.