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Examens par les pairs des membres du CAD

L'Autriche fait avancer des réformes majeures en vue d'accroître l'efficacité de son aide

 

28/10/2004 - Le Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE s'est félicité des réformes majeures intervenues dans le système d'aide autrichien depuis le dernier examen de l'aide effectué en 1999, et notamment de la Loi sur la coopération pour le développement, adoptée en 2002 et modifiée en 2003, et du Programme triennal 2004-2006 qui orientent les priorités de l'Autriche en matière d'aide. Le CAD salue les engagements pris par l'Autriche à l'égard de la réduction de la pauvreté et de la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et espère qu'ils seront pleinement mis en œuvre et pris en compte dans la répartition des ressources. Cela nécessitera un ferme soutien des sphères politiques et de solides effectifs.

La création de l'Agence autrichienne de développement (AAD) en janvier 2004, aux fins de la mise en œuvre efficace d'un programme d'aide en expansion, offre de nouvelles opportunités mais pose aussi des défis. L'AAD est chargée d'administrer le programme d'aide bilatérale du ministère des Affaires étrangères (MAE). Sa mise en place renforcera le rôle central joué par le MAE dans la stratégie de développement et l'orientation de l'action au sein du système d'aide autrichien, mais la répartition des tâches entre le MAE et l'AAD doit encore être mise en pratique.

En 2003, l'aide publique au développement (APD) nette de l'Autriche s'élevait à 505 millions USD, soit 0.20 pour cent du revenu national brut (RNB), ce qui plaçait ce pays au troisième plus bas niveau parmi les 22 pays membres du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE. Le Comité s'est félicité du projet de l'Autriche de réaliser l'engagement qu'elle a pris au Sommet européen de Barcelone en 2002 de porter son APD à 0.33 pour cent de son RNB d'ici 2006, ce qui l'obligera à augmenter les dépenses actuellement prévues pour 2004, soit 573 millions d'euros, de 222 millions d'euros (+ 40 pour cent environ). Pour ce faire, elle devra mobiliser le soutien de l'opinion publique.

Le CAD recommande que l'Autriche définisse une stratégie claire, assortie d'un échéancier, dans la perspective des accroissements de ses crédits d'aide au développement. Cela est particulièrement important dans la mesure où le programme d'aide autrichien se caractérise par une place importante faite aux allègements de dette, qui devrait diminuer à moyen terme. Une planification financière à long terme est nécessaire pour rendre l'aide autrichienne plus prévisible. Le Comité a salué le projet formé par l'Autriche de renforcer la concentration sectorielle et par pays, compte tenu de son avantage comparatif, notamment en Europe du Sud Est.

Le MAE administre directement 22 pour cent de l'APD autrichienne ; sept autres ministères fédéraux interviennent dans les dépenses de coopération pour le développement. Le Programme triennal de l'Autriche aide le MAE à coordonner les activités ne relevant pas directement de lui. Le Comité a estimé qu'à terme, un dispositif plus formel de coordination interministérielle pourrait s'avérer nécessaire. S'agissant de la cohérence des politiques au service du développement, la nouvelle Loi sur la coopération pour le développement offre une base juridique claire pour l'améliorer. Le MAE, qui est chargé de faire appliquer cette loi, a besoin d'un programme d'action à l'appui de la cohérence établissant des priorités ainsi que de ressources suffisantes pour s'acquitter de cette tâche. Le CAD invite instamment l'Autriche à continuer de soutenir les activités associant secteur privé et développement qui mettent clairement l'accent sur le développement économique et le bien-être des pays bénéficiaires. Qui plus est, les organisations non gouvernementale (ONG) et le Parlement autrichiens peuvent jouer un rôle important en sensibilisant l'opinion publique à la nécessité de veiller à la cohérence des politiques au service du développement.

Le soutien apporté par l'Autriche à la société civile locale est apprécié par les pays partenaires. De nouveaux instruments ont été mis en place pour apporter un soutien aux ONG (qui jouent un rôle important dans l'acheminement de l'aide autrichienne), ce qui devrait permettre de mieux aligner les activités sur les stratégies et systèmes des pays partenaires tout en respectant les fonctions des ONG, par exemple en matière de sensibilisation. Le CAD encourage les autorités autrichiennes à renforcer le dialogue et la concertation avec les gouvernements des pays partenaires, notamment sur les questions d'harmonisation et d'alignement.

Le Comité recommande que le MAE prenne l'initiative de définir une position claire sur l'aide programme et ses conditions. Les politiques concernant la gestion du personnel et la passation des marchés doivent être actualisées pour répondre aux exigences d'un programme d'aide bilatérale renforcé et de plus en plus spécialisé. Il importe de veiller à l'indépendance organisationnelle de la fonction d'évaluation du système d'aide autrichien et de maintenir la qualité élevée des notifications statistiques de l'Autriche qui, depuis l'examen de l'aide de 1999, ont été rendues parfaitement conformes aux normes du CAD.

L'examen des politiques et programmes de l'Autriche en matière de coopération pour le développement a été effectué par le CAD le 27 octobre 2004. Les discussions ont été dirigées par le Président du CAD, M. Richard Manning. La délégation autrichienne était conduite par M. Georg Lennkh, Directeur général de la coopération pour le développement, ministère des Affaires étrangères. Les examinateurs pour l'examen de l'aide de l'Autriche étaient la Finlande et l'Allemagne. La République tchèque a participé à cet examen en tant qu'observateur.

Les principales conclusions et recommandations du CAD concernant cet examen seront publiées sur le site web de l'OCDE, à l'adresse www.oecd.org/dac, durant la semaine du 2 novembre 2004. Pour plus d'informations, les journalistes sont invités à prendre contact avec Helen Fisher, Division des relations avec les médias de l'OCDE (tél. [0033 1] 45 24 80 97).

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