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Examens par les pairs des membres du CAD

La Norvège donne l'exemple par le volume de son aide et son action en faveur de la lutte contre la pauvreté

 

24/11/2004 - L’aide publique au développement (APD) nette consentie par la Norvège s’est chiffrée à 2.04 milliards USD en 2003, ce qui classe ce pays au neuvième rang des donneurs pour ce qui est du volume de l’aide.  La part du revenu national brut (RNB) que la Norvège consacre à l’APD, 0.92 %,  en fait le donneur le plus généreux de l’OCDE. 

Ce pourcentage n’est pas loin d’atteindre l’objectif de 1 % fixé par le gouvernement norvégien pour 2005 et au-delà. Ce niveau reflète un large consensus au sein de la société norvégienne concernant aussi bien le niveau des financements que l’importance accordée aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Lors l’examen de l’aide de la Norvège, le Comité d’aide au développement (CAD) a loué  l’impressionnante performance de ce pays. Les autorités norvégiennes participent activement aux efforts d’harmonisation et d’alignement sur les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté des pays partenaires. La Norvège a par ailleurs été le premier pays créancier du G7 à effacer la totalité des dettes des pays les moins avancés (PMA) éligibles à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Ces remises de dette n’ont pas été financées sur le budget de l’APD. Elle est aussi un des principaux fournisseurs d’aide humanitaire. Afin de rehausser la prévisibilité des apports financiers à l’égard des sept principaux pays partenaires, le CAD a toutefois encouragé la Norvège à adopter une planification pluriannuelle.

Les orientations stratégiques qui sous-tendent l’aide norvégienne privilégient la lutte contre la pauvreté. Priorité est donnée à l’éducation, à la santé, au VIH/sida, au suivi des initiatives en faveur de l’eau, de l’énergie, de l’agriculture et de la diversité biologique, et aux droits des groupes vulnérables. L’Afrique subsaharienne  reçoit  48 % de l’APD bilatérale et les PMA 55 %. Les critères déterminants pour l’attribution de ressources sont les efforts déployés par les pays eux-mêmes pour atteindre les OMD et la capacité de la Norvège de contribuer à l’obtention de résultats. Le Comité a incité les autorités norvégiennes à accroître la part de l’aide au développement qui vise les pays partenaires.

Une des spécificités de l’APD norvégienne tient à la part très importante – 22 % du total de l’aide au développement consentie en 2002 – qui transite par des ONG, norvégiennes pour la plupart. Les autorités norvégiennes soutiennent les organisations de la société civile qui jouent un rôle de plaidoyer, mais elles ne prendront comme prestataires de services que les ONG dont les activités sont alignées sur les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté des pays partenaires. Cette décision fait débat au sein de la communauté des ONG en Norvège. 

Le CAD a pris note de la récente réorganisation de l’administration de l’aide norvégienne. En avril 2004, la planification, l’exécution et l’administration des activités de coopération au développement ont été intégrées au ministère des Affaires étrangères et la prise des décisions a été décentralisée au profit des ambassades. Cet important remaniement devrait permettre de concentrer les efforts sur les pays prioritaires et de renforcer le ciblage sur les résultats. Les pouvoirs publics doivent cependant veiller à ce que l’administration de l’aide dispose de l’éventail de compétences voulu et de ressources suffisantes pour appuyer efficacement toutes les questions dans l’échelle des priorités de la Norvège, par exemple celles relatives au développement du secteur privé ; et pour exploiter le soutien dont bénéficie l’égalité homme-femme. Le plan d’action destiné à faire de l’agriculture une arme contre la pauvreté sera l’occasion d’expérimenter des conceptions et des instruments novateurs dans ces deux domaines.

Le Comité a par ailleurs invité les autorités norvégiennes à expliquer comment leur approche du développement fondée sur les droits de l’homme se traduit concrètement sur le terrain et peut être conciliée avec la priorité accordée aux stratégies définies localement ; et  comment elle compte adresser les défis liés à ces droits dans les pays partenaires. La Délégation de la Norvège a souligné que les pays partenaires devaient tenir compte de leur obligation d’assurer le respect des droits humains (économiques, sociaux et culturels, aussi bien que politiques et civils) dans le cadre de leurs stratégies nationales de lutte contre la pauvreté. La Norvège est prête à leur apporter son concours à ce niveau tout en poursuivant le dialogue sur les droits de l’homme.

La Norvège mérite d’être louée pour ses efforts en matière d’allégement de la dette, de lutte contre la corruption  et de promotion d’un comportement éthique de la part des entreprises, mais elle doit aussi revoir le niveau extrêmement élevé de protection qu’elle applique aux produits agricoles en provenance de tous les pays à l’exception des PMA, et les clauses de sauvegarde associées à son système généralisé de préférences. De telles mesures iraient dans le sens d’une amélioration de la cohérence des politiques au service du développement.

Le CAD a en outre salué le rôle de premier plan que joue la Norvège dans le domaine de l’action humanitaire, notamment par le biais de ses généreuses contributions aux organisations multilatérales, tout en recommandant au gouvernement de préciser sa ligne d’action dans un document couvrant l’ensemble de sa politique. Une bonne coordination au sein des services intervenant dans l’administration de l’action humanitaire et entre ces derniers, permettra à la Norvège d’assurer une planification efficace, de continuer à garantir le respect des principes humanitaires et de s’attaquer à des questions émergentes, notamment la participation des bénéficiaires et l’amélioration de la notification des apports financiers.

Lors de la réunion consacrée à l’examen des politiques et programmes de la Norvège en matière de coopération pour le développement, qui a eu lieu le 23 novembre 2004, la direction des débats était assurée par le Président du CAD, M. Richard Manning. La délégation norvégienne était conduite par Mme Hilde J. Johnson, Ministre du développement international. Les pays examinateurs étaient l’Espagne et le Japon.

Les principales conclusions et recommandations du CAD seront diffusées sur le site web de l’OCDE, à l’adresse www.oecd.org/cad/examenspairs, dans le courant du mois de décembre 2004. Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter la Division des relations avec les médias de l'OCDE (tél. (33) 1 4524 9700).

Voir tableau et graphiques

 

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