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Examens par les pairs des membres du CAD

Communiqué de presse de l'examen par le CAD de l'aide de la Nouvelle-Zélande

 

OCDE - Paris, 15 Avril 2005

Après le succès qu’a été la création de NZAID, le moment est venu d’accroître le volume de l’aide

Le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE s’est félicité de la décision de la Nouvelle-Zélande de revoir ses politiques et son système d’acheminement de l’aide. Il a en particulier salué la création d’un organisme d’aide sous le nom de NZAID, qui a rehaussé l’aptitude de la Nouvelle-Zélande à mettre en œuvre des programmes efficaces à l’appui du développement. Compte tenu de ce succès, le CAD a préconisé la fixation d’un objectif ferme, à moyen terme, afin d’amorcer concrètement un accroissement de l’aide destiné à porter celle-ci à 0.7 % du RNB comme le recommandent les Nations unies. Bien qu’elle ait progressé en termes absolus, à 0.23 % du revenu national brut (RNB), l’aide publique au développement (APD) émanant de la Nouvelle-Zélande demeure nettement inférieure à la moyenne des membres du CAD avec ses 0.42 %.

« La Nouvelle-Zélande se veut un bon citoyen du monde et son action à l’appui du développement, dans la région Pacifique en particulier, atteste qu’elle s’y applique. Cela dit, il nous semble qu’elle devrait, pour donner une assise plus solide à ses ambitions, prévoir un calendrier précis d’accroissement de son aide sur le moyen terme. La logique rend maintenant incontournable une augmentation du volume de l’APD », a indiqué le Président du CAD, Richard Manning.

Cet examen était le premier auquel était soumis le programme d’aide de la Nouvelle-Zélande depuis la création de NZAID. Le Président du CAD en a résumé comme suit les principales conclusions :

Il faut louer la décision du gouvernement néo-zélandais de créer NZAID, avec le statut d’organisme semi-autonome, et de faire par la même occasion de l’élimination de la pauvreté le nouvel axe central de l’aide.

Les réformes ont remédié aux défaillances qui avaient été mises en évidence dans le précédent examen du CAD en 2000, en améliorant le ciblage stratégique de l’aide et en étoffant les compétences en matière de développement. Le CAD a constaté que, dans la pratique, le choix pour NZAID du statut d’organisme semi-autonome s’est révélé judicieux. L’Agence a ainsi pu déterminer elle-même la structure de ses effectifs et  se doter de solides compétences en matière d’élaboration de politiques et de programmes, dans le droit fil des théories les plus récentes sur l’efficacité de l’aide et les objectifs du millénaire pour le développement. La lutte contre la pauvreté s’entend en l’occurrence au sens large, la croissance économique, la paix et la sécurité étant considérées comme autant de conditions indispensables au développement, et s’inscrit dans une approche qui garantit la cohérence avec les objectifs généraux de la politique étrangère néo-zélandaise.

NZAID est encouragée à réduire le nombre de ses principaux partenaires bilatéraux, en particulier en Asie où ses ressources sont très éparpillées.

NZAID entretient des relations avec 19 partenaires bilatéraux principaux : onze dans le Pacifique et sept en Asie du Sud-Est, plus l’Afrique du Sud, seul de ses partenaires qui soit situé en dehors de ces deux régions. NZAID participe aussi au financement de programmes régionaux, multilatéraux et d’ONG couvrant au total une centaine d’autres pays. Le CAD recommande à la Nouvelle-Zélande de continuer à concentrer son aide sur le Pacifique, où elle a un rôle et un impact particulièrement importants. En ce qui concerne ses relations avec l’Asie, une approche plus sélective permettrait à la Nouvelle-Zélande de mieux coordonner son action avec celle des autres donneurs et de réduire des coûts de transaction qui pèsent lourdement sur les pays les plus pauvres.

Un intérêt particulier mérite d’être accordé à ce que la Nouvelle-Zélande a accompli dans des pays comme les Iles Salomon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée en dépit d’une situation politique difficile.

La réponse apportée par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, avec leurs partenaires régionaux, dans le cadre de la mission d’assistance régionale aux Iles Salomon (RAMSI), à l’appel lancé par le gouvernement des Iles Salomon, désireux de rétablir l’ordre public et la stabilité économique, avait un caractère novateur et a été fructueuse. Le soutien fourni par la Nouvelle-Zélande, en collaboration avec la Commission européenne, pour la reconstruction du système éducatif des Iles Salomon et le renforcement des capacités locales mérite des éloges tout particuliers.

La Nouvelle-Zélande est incitée à renforcer la coordination à l’échelle de l’ensemble de l’administration de son action à l’appui du développement en fournissant un cadre plus explicite aux efforts de cohérence des politiques, notamment par la mise en place d’un dispositif interministériel de consultation systématique.

Les questions auxquelles sont confrontés les pays en développement sont nombreuses et évoluent au fil du temps, surtout dans le cas des îles du Pacifique où se posent des problèmes complexes dans des domaines comme les migrations, l’environnement, l’éducation et l’investissement. L’attachement de la Nouvelle-Zélande à la cohérence des politiques au service du développement serait attesté par une déclaration politique faisant de cette dernière un objectif pour l’ensemble de l’administration.

La primauté accordée à l’éducation de base et au renforcement de la capacité des pays en développement de concevoir et mettre en œuvre leurs propres politiques d’éducation est bienvenue et témoigne d’une réorientation en profondeur.

Auparavant, le programme néo-zélandais dans le domaine de l’éducation faisait une large place aux bourses d’étude en Nouvelle-Zélande, sans lien manifeste avec les besoins du développement et les priorités des pays en développement. La Nouvelle-Zélande est incitée à consacrer, comme elle s’y est engagée, la moitié de son aide en faveur du secteur de l’éducation à l’éducation de base et à accroître notablement les crédits alloués à cette dernière tout en améliorant encore l’efficacité de son soutien à l’enseignement supérieur.

Renforcer la présence de NZAID sur le terrain, en particulier dans des pays partenaires clés, doit maintenant devenir une priorité.

NZAID a encouragé des méthodes collégiales, en étroite collaboration avec le MFAT, de gestion des programmes-pays, qui se sont révélées efficaces. Reste qu’un renforcement de sa présence sur le terrain est primordial pour lui permettre de participer activement au dialogue avec les partenaires locaux et aux dispositifs de coordination avec les autres donneurs.

L’examen par le CAD des programmes et politiques de la Nouvelle-Zélande en matière de coopération pour le développement a eu lieu le 13 avril 2005. Les débats ont été animés par le Président du CAD, Richard Manning. La Délégation de la Nouvelle-Zélande était conduite par le Directeur exécutif de NZAID, Peter Adams. Les examinateurs étaient le Danemark et la Commission européenne.

Les principales conclusions et recommandations du CAD à l’issue de cet examen seront affichées sur le site web de l’OCDE, à l’adresse www.oecd.org/dac, au cours de la semaine du 18 avril 2005.

Pour toute information complémentaire, s’adresser à Josie Pagani, Manager des communications, OCDE, (mailto:josie.pagani@oecd.org ou tél. [00 33 6] 74 59 67 62).

Pour voir le tableau de l'aide et des graphiques, cliquer ici.

Les principales conclusions et recommandations du CAD issus de cet examen ont été publié sur le site web de l'OCDE : voir www.oecd.org/cad.

 

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