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Examens par les pairs des membres du CAD

Recommandations du CAD au moment où l'Irlande se prépare à porter son programme de coopération pour le développement à hauteur de 1 milliard USD

 

20/11/2003 - A l'occasion d'un examen de fond du programme de coopération pour le développement de l'Irlande, le Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE a noté que l'aide publique au développement (APD) irlandaise avait considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, passant de 70 millions USD en 1992, soit 0.16% du revenu national brut (RNB), à 398 millions USD en 2002, soit 0.40% du RNB. Preuve de sa détermination à lutter contre la pauvreté, l'Irlande achemine la moitié de son APD vers les pays les moins avancés, ce qui constitue le pourcentage le plus élevé parmi les 22 pays membres du CAD, contribuant ainsi à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement.

L'APD de l'Irlande devrait continuer de s'accroître - le gouvernement entend atteindre d'ici 2007 l'objectif de 0.7% du revenu national fixé par les Nations unies. Cet engagement, qui porte sur 1 milliard USD, s'inscrit dans la longue tradition de solidarité de l'Irlande envers les pauvres et les déshérités. Cependant, le fait que l'Irlande n'a pas atteint son objectif intermédiaire à l'échéance 2002, soit une APD équivalant à 0.45% du RNB, et que le budget de l'APD pour 2003 et 2004 n'a été que modestement accru soulève quelques inquiétudes quant à la probabilité d'atteindre l'objectif de 0.7% d'ici 2007.

Un accord de financement sur plusieurs années conclu avec le ministère des Finances avait permis aux responsables de la coopération pour le développement de se fixer des échéances à moyen terme, au fur et à mesure de l'expansion rapide du programme. Cet accord a pris fin, d'où une plus grande difficulté pour les responsables du programme de coopération pour le développement de mettre en oeuvre leur propre programme et de respecter par ailleurs les engagements pris au titre des partenariats à long terme et des accords de financement pluriannuels avec les pays partenaires, les organismes de développement des Nations unies et les ONG irlandaises oeuvrant en faveur du développement.

L'intérêt que porte depuis longtemps l'Irlande à la santé et à l'éducation se double maintenant d'une vive détermination à lutter contre la pandémie de VIH/sida. Un engagement d'au moins 30 millions USD par an annoncé par le Premier ministre en 2001 pour lutter contre le VIH/sida à travers des activités multilatérales/mondiales, régionales, nationales et locales est venu soutenir les efforts déployés pour prendre systématiquement en compte le VIH/sida dans tous les domaines couverts par le programme.

Le Président du CAD, M. Richard Manning, a fait la synthèse des principales recommandations du Comité en vue de consolider les progrès réalisés depuis le dernier examen de l'aide réalisé par le CAD en 1999 :

  • La grande majorité de la population soutient les efforts de développement de l'Irlande. Il importera de continuer de mobiliser l'opinion et de lui permettre de s'investir davantage dans le programme de coopération pour le développement en s'en appropriant les desseins, les réalisations et les enjeux à mesure que s'accroîtra l'APD, de façon à atteindre durablement l'objectif de 0.7 %.
  • L'Irlande devrait prévoir maintenant la façon dont elle gérera et mettra en oeuvre son programme d'un montant de 1 milliard USD, de façon à maintenir l'attention qu'elle porte aux pays les moins avancés, spécialement en Afrique de l'Est où elle concentre son aide, à soutenir un éventail d'organismes multilatéraux, à poursuivre son combat contre le problème du VIH/sida qui se pose de façon particulièrement aiguë dans les régions où l'Irlande mène prioritairement ses activités, et à promouvoir la stratégie prospective qui est la sienne en ce qui concerne la dette.
  • Pour gérer l'augmentation rapide et substantielle de son APD en suivant une trajectoire de croissance prévisible et pour aider les responsables du programme de coopération pour le développement à respecter leurs accords de financement pluriannuels, l'Irlande devrait réintroduire un nouvel accord sur plusieurs années qui fixerait les enveloppes allouées à l'APD.
  • L'Irlande a réglé quelques-uns des problèmes de ressources humaines les plus urgents identifiés lors de l'examen de l'aide réalisé par le CAD en 1999, mais il faudra, dans le cadre de son programme de coopération pour le développement, continuer de renforcer les effectifs, l'expertise et les compétences en matière de gestion du développement, au fur et à mesure de l'expansion du volume de l'APD, qui fait entrer l'Irlande dans le camp des donneurs moyens. Cela devrait donner plus de possibilités d'offrir des perspectives de carrière dans le domaine du développement au sein du ministère des Affaires étrangères.
  • Il a été bénéfique pour l'Irlande de concentrer ses principaux partenariats bilatéraux sur seulement sept pays de programme. Elle devrait approfondir son engagement dans ces pays, en s'associant de plus près aux activités des organisations de la société civile locale et en la soutenant, de même que le secteur privé local, et en inscrivant son action dans une perspective régionale. L'Irlande devrait par ailleurs maintenir une approche prudente dans la désignation de nouveaux pays de programme.
  • Par rapport à la moyenne des membres du CAD, l'Irlande consacre une part importante de son APD au cofinancement d'activités menées par des ONG. Les responsables du programme de coopération pour le développement devraient continuer de promouvoir des approches stratégiques, la prise en compte systématique de questions à caractère transversal (égalité homme-femme, gouvernance, VIH/sida et environnement) et un contrôle, un suivi et une évaluation plus systématiques des activités de la part des ONG partenaires.
  • Les responsables du programme gèrent l'aide d'urgence et à la reconstruction dans une perspective plus stratégique, en mettant davantage l'accent sur la qualité, la reddition de comptes, et les résultats obtenus. Ils pourraient aller plus loin dans ce sens en définissant des orientations plus précises, notamment une stratégie de sortie pour ce qui concerne l'aide humanitaire ou, le cas échéant, pour poursuivre l'action en l'intégrant à des stratégies de développement d'après un conflit dans une perspective à plus long terme.
  • Pour se donner le maximum de moyens de véritablement contribuer à s'attaquer au problème du VIH/sida, les responsables du programme devraient s'appliquer à faire de cette question une constante de leur programme en recrutant davantage de spécialistes et en mettant en place un important programme de formation dans ce domaine à l'intention de l'ensemble du personnel. Au moment de l'actualisation du cadre stratégique du programme, en 2004, il conviendrait de mettre en avant cette approche qui consiste à prendre systématiquement en compte la question du VIH/sida, et de donner des orientations pour faire face aux questions d'égalité homme-femme, de droits de l'homme et d'équité dans le cadre des programmes de plus en plus vastes d'accès au traitement. Les responsables du programme devraient lancer une évaluation d'envergure de l'impact de ses activités de lutte contre le VIH/sida.
  • Le CAD se félicite de la création d'une unité spéciale chargée d'évaluer la cohérence des politiques dans l'optique du développement et de diffuser les résultats des analyses effectuées. Cela devrait renforcer la capacité de l'Irlande à accompagner les effets sur les pays en développement de tout l'éventail de ses politiques gouvernementales.

 Lors du nouvel examen des politiques et programmes de coopération pour le développement de l'Irlande réalisé par le CAD, qui a eu lieu le 17 novembre 2003, la Délégation de l'Irlande était conduite par M. David Donoghue, Directeur général du programme de coopération pour le développement de l'Irlande (Development Co-operation Ireland). Les pays examinateurs étaient la Belgique et la Suisse.
 
Pour toute information complémentaire relative aux travaux que mène l'OCDE dans le domaine du développement, prière de contacter Helen Fisher, Division des relations avec les médias (tél: [33] 1 45 24 80 97).

 

Tableau et graphiques .

 

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