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Une coopération pour le développement efficace

Les forums de haut niveau sur l’efficacité de l’aide : petit historique

 

Rome (2003) l Paris (2005) l Accra (2008) l Busan (2011)

 

Avec le climat d’optimisme et d’enthousiasme qui s’est instauré après la guerre, la coopération internationale pour le développement a pris un coup d’accélérateur au début des années 60. Depuis lors, elle n’a cessé d’évoluer et est désormais reconnue comme l’un des principaux facteurs qui font avancer le développement dans le monde. Pourtant, le succès n’a pas toujours été au rendez-vous : le manque de coordination, des objectifs trop ambitieux, des échéances irréalistes, sans compter les contraintes budgétaires et la poursuite par le pouvoir politique de son intérêt personnel, ont trop souvent empêché que l’aide soit aussi efficace qu’on l’aurait souhaité.

 

L’idée de formuler un ensemble de principes garants de l’efficacité de l’aide – auxquels adhèrent désormais plus d’une centaine de pays qui y voient un patron pour l’optimisation de l’impact de l’aide – est née de la nécessité de comprendre pourquoi l’aide ne produisait pas, sur le plan du développement, les résultats que tout le monde aurait souhaités et de relancer les efforts en vue de faire des ambitions affichées à travers les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) une réalité. Ces principes trouvent leur ancrage dans un désir permanent d’améliorer l’acheminement de l’aide, dont attestent trois grandes manifestations, les Forums de haut niveau sur l’efficacité de l’aide de Rome, Paris et Accra tenus respectivement en 2003, 2005 et 2008.

 

Aupremier Forum de haut niveau (Rome, 2002), les principes de l’efficacité de l’aide ont pour la première fois été ébauchés dans une déclaration formelle. Il s’agissait cependant encore d’une manifestation rassemblant uniquement des donneurs. Les priorités d’action répertoriées dans la Déclaration de Rome sont les suivantes :

  • veiller à ce que l'aide au développement se fonde sur les priorités et le calendrier des pays qui la reçoivent
  • concentrer les efforts des donneurs sur la coopération déléguée et accroître la marge de manœuvre du personnel chargé à l'échelon local de la gestion des programmes et projets
  • enfin encourager l'application de bonnes pratiques et opérer un suivi de leur mise en œuvre, parallèlement à la conduite de travaux d'analyse visant à renforcer la capacité des pays bénéficiaires d'assumer le premier rôle dans la détermination de leur trajectoire de développement

» Accéder à la page d’accueil du Forum de Rome 2002

» Voir le texte intégral de la Déclaration de Rome (pdf en anglais, 55 kB)

 

Au deuxième Forum de haut niveau (Paris, 2005), donneurs et bénéficiaires se sont pour la première fois mis d’accord sur un certain nombre d’engagements et sont convenus de se tenir mutuellement comptables du respect de ces derniers. Ces engagements sont énoncés dans la Déclaration de Paris. Outre un exposé de principes, celle-ci fournit une feuille de route concrète, orientée vers l’action, pour l’amélioration de la qualité de l’aide et de son impact sur le développement. Elle définit une série de mesures spécifiques d’exécution et met en place un système de suivi pour permette l’évaluation des progrès et garantir que donneurs et bénéficiaires se rendent mutuellement des comptes sur le respect de leurs engagements respectifs.

En vertu de la Déclaration de Paris, l’amélioration de l’efficacité de l’aide passe par l’application des cinq principes fondamentaux suivants :

1. Appropriation : Les pays en développement définissent leurs propres stratégies de lutte contre la pauvreté et s'emploient à améliorer leurs institutions et à combattre la corruption.

2. Alignement : Les pays donneurs s'alignent sur ces objectifs et utilisent les systèmes locaux.

3. Harmonisation : Les pays donneurs œuvrent à la coordination et à la simplification des procédures, et partagent les informations afin d'éviter les doubles emplois.

4. Gestion axée sur les résultats : Les pays en développement et les donneurs doivent donner la priorité aux résultats en matière de développement et veiller à les mesurer.

5. Responsabilité mutuelle : Les donneurs et les partenaires sont mutuellement responsables des résultats obtenus sur le front du développement.


» Accéder à la page d’accueil du Forum de Paris 2005

» Accéder à l’ensemble de la documentation relative à la Déclaration de Paris

 

Au troisième Forum de haut niveau (Accra, 2008), des représentants de la société civile étaient également présents, ce qui a encore élargi l’éventail des parties prenantes à l’action en faveur de l’efficacité de l’aide. L’accent a été mis sur la nécessité d’approfondir les progrès vers les objectifs fixés en 2005 et aussi d’opérer des améliorations dans une série de domaines prioritaires. Conçu pour accélérer et consolider la mise en œuvre de la Déclaration de Paris, le Programme d’action d’Accra prend acte des progrès accomplis et définit les mesures à prendre pour enclencher la vitesse supérieure vers les objectifs cibles arrêtés à Paris.

Il propose des améliorations dans les domaines de l'appropriation, du partenariat et de l'obtention de résultats.

 

Le renforcement des capacités est également un aspect central du Programme d'action d'Accra.

» Accéder à la page d’accueil du Forum d'Accra 2008 (en anglais)

» Accéder à l’ensemble de la documentation relative à la Déclaration de Paris et au Programme d'action d'Accra

 

Les principes préconisés dans la Déclaration de Paris et le Programme d’action d’Accra ont rallié l’adhésion de toute la communauté du développement, ce qui a entraîné une transformation positive des pratiques dans le domaine de l’aide, où la norme est désormais que les bénéficiaires arrêtent eux-mêmes leur stratégie nationale de développement en concertation avec leur parlement et leurs citoyens (appropriation), que les donneurs appuient ces stratégies (alignement) et rationalisent leurs activités sur le terrain (harmonisation), que les politiques de développement soient centrées sur des objectifs clairs se prêtant à un suivi (gestion axée sur les résultats du développement), et que donneurs et bénéficiaires soient conjointement comptables de la réalisation de ces objectifs (responsabilité mutuelle).

Ces principes sont aussi à la base d’autres engagements, visant des situations particulières, à savoir : la Déclaration de Bogotá (relative à l’efficacité de l’aide dans la coopération Sud-Sud), les Principes d’Istanbul (centrés sur le rôle de la société civile) et la Déclaration de Dili (axée sur l’efficacité de l’aide dans les Etats fragiles ou affectés par un conflit).

 

Au quatrième Forum de haut niveau(Busan, 2011), l’attention se reportera sur la question de savoir si ces avancées vers l’objectif d’efficacité de l’aide sont suffisantes pour permettre d’affronter des défis mondiaux encore plus importants.

Face aux récentes crises, financière, sécuritaire, alimentaire, sanitaire, climatique et énergétique, et pour assurer la concrétisation des Objectifs du millénaire pour le développement, la communauté du développement doit aller plus loin.

Le succès de Busan passe par :

  • l'instauration d'un partenariat plus large et plus solide à tous les niveaux du développement, associant pays développés et en développement et aussi le secteur privé et les organisations non gouvernementales
  • la définition d'un ensemble de principes d'efficacité de l'aide reposant sur des preuves tangibles afin de mettre un terme aux pratiques qui rendent plus difficile la concrétisation des résultats du développement
  • la relance des efforts déployés à l'échelle mondiale pour assurer la réalisation des OMD et la fourniture des biens publics mondiaux indispensables
  • la reconnaissance du fait que les Etats les plus pauvres et les plus fragiles du monde ont besoin de sécurité, de capacités et d'une attention particulière
  • une prise de conscience du fait que l'obtention de résultats requiert des politiques, des textes législatifs et des dispositifs institutionnels qui encouragent tout un chacun à s'impliquer directement dans le processus de développement
  • une convergence de vues sur le fait que tous les acteurs du développement sont conjointement responsables de la production, et aussi de la mesure, des résultats - ce qui signifie qu'ils doivent se doter des capacités voulues pour collecter, évaluer et relayer des informations qui montrent l'efficacité des programmes et leur utilité

» Consulter une présentation générale sur Busan 2011

» Accéder au site spécial consacrée au Forum de Busan 2011

 

 

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