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Australie

De nouvelles réformes sont nécessaires en Australie pour améliorer l’égalité entre les genres et être à la hauteur des ambitions climatiques

 

26/10/2023 - L’Australie s’est redressée de la pandémie de Covid 19 plus rapidement que d’autres grandes économies, mais la croissance est entrain de ralentir sous fond d’un durcissment des conditions financières. Afin de faire baisser l’inflation, le rapport publié par l’OCDE préconise que la politique monétaire reste restrictive. Les recettes publiques exceptionnelles provenant de la hausse des prix des matières premières devront  de même être mises de côté.

Selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à l’Australie, une politique macroéconomique conciliante et la hausse des prix des exportations de matières premières ont contribué au rebond de la demande intérieure réelle, qui avait retrouvé sa tendance d’avant la pandémie à la mi‑2022. Toutefois, la reprise rapide de la demande, conjuguée à des contraintes affectant l’offre, a contribué à des déséquilibres macroéconomiques, avec des pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs clés. Si le pic d’inflation a été atteint, les tensions sur les prix se sont généralisées, gagnant les services après les biens manufacturés, les produits alimentaires et les produits énergétiques.

Selon les projections de l’OCDE, la croissance économique devrait rester en demi-teinte jusque dans le courant de l’année 2025. Les taux d’intérêt élevés et les tensions sur le coût de la vie freineront les dépenses des ménages. Cependant, la forte croissance de la population et la hausse des exportations compenseront en partie ces difficultés. Les tensions sur le marché du travail devraient s’atténuer, avec un taux de chômage qui devrait augmenter autour de 4.4 % en 2025, et l’inflation devrait continuer de se modérer. Un ralentissement plus marqué que prévu en Chine constitue un risque à la baisse pour la croissance économique.

Le ratio de la dette publique au PIB a augmenté de 30 points de pourcentage depuis 2010. En outre, on estime que les coûts budgétaires annuels de la santé et des soins de longue durée devraient augmenter de 0.8 % du PIB entre 2023 et 2040. Des réformes s’imposent dans le domaine de la fiscalité et des dépenses, de même que des mesures visant à asseoir un cadre budgétaire robuste, de façon à reconstituer des marges au niveau des finances publiques et à compenser les coûts budgétaires du vieillissement démographique.

Il faudrait augmenter les recettes en réduisant les exonérations de la taxe sur les produits et services et envisager d’en relever le taux. De plus, continuer de réduire les avantages fiscaux liés aux pensions privées permettrait d’aligner plus étroitement leur traitement fiscal sur celui d’autres formes d’épargne et d’accroître les recettes. Des économies sont également possibles sur le front des dépenses. Encourager la prise en charge d’un plus grand nombre de patients dans les structures de soins primaires et promouvoir la prévention peuvent contribuer à réduire la hausse des dépenses publiques qui accompagne le vieillissement de la population.

Sur le marché du travail, les inégalités entre les genres ont baissé de manière régulière, mais restent visibles. Des réformes sur la fiscalité, les services d’accueil des jeunes enfants,  l’enseignement, les prestations sociales et le congé parental pourraient améliorer les perspectives offertes aux femmes sur le marché de l’emploi, favoriser une répartition plus égale du travail non rémunéré entre les genres et aider les femmes les plus vulnérables, notamment les mères célibataires. Des mesures plus efficaces sont également nécessaires pour améliorer la situation des Australiens autochtones.

Les autorités sont déterminées à atteindre la neutralité en gaz à effet de serre d’ici2050. L’Australie, qui dispose d’abondantes ressources éoliennes et solaires ainsi que d’une grande richesse en ressources minérales indispensables à la transition climatique, est bien placée pour devenir un producteur majeur d’énergie renouvelable. Toutefois, de nouvelles réformes d’envergure sont nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction des émissions, étayer le redéploiement de la main-d’œuvre et assurer l’adaptation au changement climatique.

L’objectif de parvenir à produire 82 % d’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030 que s’est fixé l’Australie joue un rôle central dans sa transition vers la neutralité carbone. Pour qu’il puisse être atteint, l’Australie devrait être prête à prendre de nouvelles mesures de soutien public et envisager d’augmenter et de recentrer les financements publics sur le développement et la démonstration de technologies propres et économes en énergie.

Avec la décarbonation de l’économie, les travailleurs devront quitter des secteurs à forte intensité de carbone pour se redéployer vers des secteurs bas carbone. De nombreuses professions au cœur de la transition vers les énergies renouvelables font l’objet de pénuries de main-d’œuvre au niveau national, ce qui signifie qu’il faudrait mettre en place des programmes axés sur la réaffectation des travailleurs ayant perdu leur emploi et sur le développement des compétences nécessitées par les emplois dans le secteur des énergies renouvelables.

L’Australie est très exposée aux aléas liés au climat comme les feux de forêt et de végétation, les chaleurs extrêmes et les fortes précipitations. L’adaptation au changement climatique nécessitera des investissements considérables et une planification rigoureuse. La divulgation obligatoire des risques liés au climat dans certaines situations, par exemple la vente de biens immobiliers, permettra de mieux sensibiliser la population à ces risques et d’encourager une adaptation plus efficace. En outre, l’intégration d’une réflexion sur les risques climatiques dans la plannifcation du territoire contribuera à une réduction des risques.

On trouvera ici une Synthèse de l’Étude économique de l’Australie reprenant ses principales conclusions et graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).

 

Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Spencer Wilson au Bureau des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 81 18).

 

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques propres à sauvegarder les libertés individuelles et à améliorer le bien-être économique et social des populations du monde entier.

 

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