Table ronde « Prêts pour demain », 9 juillet 2021

 

Mathias Cormann,

Secrétaire général de l’OCDE

Pairs, 6 juillet 2021
Retranscription du Message vidéo

Mesdames et Messieurs les Ministres, chères et chers collègues,

Je suis ravi d’ouvrir cette table ronde virtuelle intitulée Prêts pour demain : tirer les leçons de la crise du COVID-19 pour renforcer la gouvernance démocratique, et de lancer l’édition 2021 du Panorama des administrations publiques de l’OCDE.

Depuis l’éclatement de la crise du COVID-19, les pouvoirs publics ont été confrontés à d’extraordinaires défis inconnus jusqu’alors.

Les mesures qu’ils ont prises sans tarder face à la pandémie ont joué un rôle crucial en permettant de soutenir les entreprises et les ménages, et de protéger la vie et les conditions de vie, à une échelle et dans des délais inédits.
Les pouvoirs publics ont orienté massivement à la hausse les dépenses en faveur de la santé, et apporté un soutien au revenu des ménages et des entreprises durement touchés par la pandémie sur le plan financier.

Nous estimons à l’heure actuelle que l’aide publique fournie sous la forme d’une augmentation de dépenses et d’un abandon de recettes fiscales représente au total plus de 16 % du PIB des pays de l’OCDE. Les mesures de soutien telles que des prêts aux entreprises équivalent par ailleurs à 10 % supplémentaires du PIB de la zone OCDE.

La crise du COVID-19 a également révélé plusieurs lacunes en matière de gouvernance, et même des menaces pesant sur nos démocraties pourtant anciennes.

Bien que la pandémie ait suscité chez les citoyens un regain de confiance à l’égard des pouvoirs publics, seuls 51 % des habitants des pays de l’OCDE faisaient confiance à leurs institutions en 2020.

Les raisons de cette situation sont assurément complexes ; néanmoins, certains facteurs se détachent nettement.

Renforcer la démocratie devrait être l’une de nos priorités absolues.

Permettez-moi de dégager trois axes d’intervention, dont nous estimons qu’ils ont une importance cruciale dans cette entreprise :

Tout d’abord, nous devons lutter contre les fausses informations - celles-ci alimentent la défiance à l’égard des institutions démocratiques - notamment grâce à des instruments de réglementation et à une communication publique efficace. Avant 2020, seuls 41 % des pays de l’OCDE disposaient d’une politique ou d’un cadre permettant d’orienter leurs mesures de lutte contre la mésinformation et la désinformation. Il faut que nous renforcions ces dispositifs.

Ensuite, les pouvoirs publics doivent s’employer à améliorer l’égalité des chances, la mobilité sociale et la diversité. Tous les individus devraient avoir les mêmes chances de participer, tout en en bénéficiant, à la reprise post-pandémique et à la transformation numérique de nos économies, par exemple. Il est primordial que nous œuvrions en faveur de la représentation de tous les citoyens dans la vie publique, et d’une meilleure participation de ces derniers, tout particulièrement les jeunes, les femmes et les groupes de population défavorisés, au monde du travail et à l’action publique.

Enfin, nous devons renforcer notre capacité à relever les défis mondiaux de notre époque – qu’il s’agisse de lutter avec ambition et efficacité contre le changement climatique ou bien de saisir les occasions offertes par la transformation numérique de nos économies et de mieux gérer les risques qui s’y rattachent.

En 2018, seuls 17 des 34 pays de l’OCDE étaient dotés d’une institution publique spécifique chargée de repérer les crises nouvelles, imprévues ou complexes.

Au niveau mondial, la pandémie a mis au jour les faiblesses de la coopération internationale en période de crise, malgré l’obtention de succès dans certains contextes.

L’OCDE œuvre d’arrache-pied pour aider les pays à surmonter simultanément les trois défis sur lesquels portent respectivement ces axes d’intervention.

Par exemple, nous lançons officiellement aujourd’hui la septième édition du Panorama des administrations publiques de l’OCDE.

Ce rapport présente les toutes dernières données, comparables à l’échelle internationale, sur la performance du secteur public dans les pays de l’OCDE. Il montre comment les pouvoirs publics ont réagi face à l’énorme défi que représente la crise du COVID-19, et établit une référence commune concernant la façon dont la pandémie a redéfini la relation entre institutions et citoyens.

Dans cette étude, en outre, figurent des recommandations essentielles qui visent à renforcer les capacités et la résilience du secteur public en prévision des crises futures, tout en étayant les efforts déployés par les pays pour renforcer la gouvernance démocratique.

Mes chers amis,

La crise du COVID-19 a révélé nos faiblesses dans divers domaines de l’action publique. Cependant, elle nous a également offert une occasion sans précédent de lutter pour une reprise durable et inclusive, une reprise qui nous permettra d’être prêts pour demain, et, surtout, une reprise qui devra aller de pair avec un renforcement de la démocratie, à l’échelon national comme sur la scène mondiale.

Je vous remercie encore de vous être joints à nous aujourd’hui et vous souhaite une excellente discussion, en espérant que l’année prochaine, nous pourrons nous rencontrer en personne !

Merci.

 

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