Les échanges de produits agricoles et alimentaires ont évolué au fil du temps, la nourriture que nous mangeons et les vêtements que nous portons provenant de plus en plus de systèmes de production mondiaux qui font appel à de nombreux pays. Le blé produit en Australie et en Ukraine, par exemple, est transformé en farine en Indonésie et en Turquie, laquelle est ensuite exportée pour fabriquer des nouilles en Chine et du pain en Afrique et au Moyen-Orient.
Ces chaînes de valeur mondiales (CVM) relient les producteurs de produits alimentaires et de fibres aux consommateurs dans le monde entier, et contribuent à la stabilité des approvisionnements en produits alimentaires et textiles, ainsi qu'à un élargissement de l'éventail de choix offert aux consommateurs, tout en permettant aux producteurs d'engranger des revenus. En 2014, en moyenne, environ 21 % de la valeur des produits agroalimentaires exportés par un pays donné étaient imputables à des biens et services produits dans d'autres pays.
Pour le secteur agricole et pour le secteur alimentaire, la participation aux chaînes de valeur agroalimentaires contribue à renforcer la croissance de l'ensemble du secteur – améliorant la rentabilité des exploitants agricoles et des producteurs d'aliments le long de la chaîne de valeur. L'utilisation d'intrants en provenance d'autres pays pour produire des produits agroalimentaires et le fait d'avoir accès à des consommateurs étrangers via ces chaînes, en particulier, ont contribué à l'expansion des secteurs agroalimentaires et à l'accroissement de la part des gains engrangée par les exploitants agricoles et les producteurs.
Dans ce contexte, les pouvoirs publics et les producteurs souhaitent de plus en plus savoir comment ils peuvent positionner leurs secteurs agricole et alimentaire pour tirer le meilleur parti des possibilités offertes par les CVM agroalimentaires. La façon dont les producteurs des différents secteurs participent aux chaînes de valeur dépend fortement de la nature de leurs production ; ainsi, des produits tels que les légumes frais sont plus susceptibles de passer de manière relativement directe du producteur au consommateur via les CVM que les oléagineux, le blé et de nombreuses fibres, comme la laine et le coton, qui sont employés dans les processus de fabrication de produits alimentaires et de vêtements et qui peuvent traverser les frontières à maintes reprises avant de parvenir au consommateur final.
Néanmoins, si le produit lui-même influe sur la participation aux CVM, les différences observées entre secteurs agroalimentaires dans le monde indiquent qu'il ne s'agit pas du seul facteur entrant en ligne de compte : les gains découlant des CVM agroalimentaires sont déterminés en grande partie par des facteurs liés à l'action publique.
L'accroissement de la valeur dans les CVM agroalimentaires ne passe pas exclusivement par des activités générant plus de valeur, que l'on qualifie généralement d'« activités à valeur ajoutée », comme la transformation de blé en farine. Il est aussi possible de créer de la valeur en exploitant les atouts d'un secteur, qui peuvent résider dans une augmentation de la production de la matère première considérée. Pour chaque secteur d'un pays donné, les gains relatifs résultant d'un glissement vers l'aval de la chaîne de valeur ou d'une augmentation des ventes de produits primaires au sein d'un réseau grandissant de chaines de valeur seront différents. Néanmoins, il importe dans tous les cas de trouver une bonne articulation des politiques publiques pour renforcer la création de valeur :
Dans le cadre de ses travaux, l'OCDE étudie la nature et la forme des CVM qui ne cessent d'évoluer dans les secteurs de l'alimentation et de l'agriculture, et la façon dont les pays peuvent maximiser leur participation à ces CVM et les bénéfices qu'ils en retirent.
Ce rapport synthétise les principales conclusions et messages politiques des récents travaux de l'OCDE sur les chaînes de valeur mondiales (CVM) dans l'agriculture et l'alimentation.
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