Les priorités des systèmes de santé lorsque l’argent est rare

 

 

 

Nos dépenses de santé battent tous les records : elles représentent 9 % du PIB des pays membres de l’OCDE (2008), et dépassent 10 % dans sept pays de l’OCDE – États-Unis, France, Suisse, Autriche, Allemagne, Canada et Belgique. Malgré un ralentissement entre 2003 et 2007, les dépenses de santé ont augmenté plus vite que le PIB dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE ces quinze dernières années et pourraient augmenter de 50 à 90 % de plus d’ici à 2050.

 

Contexte


Au lendemain de la crise financière et économique, de nombreux pays se trouvent confrontés à des déficits budgétaires et à la nécessité de réduire les dépenses publiques pour rétablir la stabilité macroéconomique. La santé étant l’une des principales composantes de la dépense publique, améliorer l’utilité des dépenses de santé sera une priorité politique. Les ministres auront l’occasion de débattre des moyens dont ils disposent pour réduire leurs dépenses de santé sur le court terme. Ils verront aussi ce qu’ils peuvent faire pour améliorer l’efficience des systèmes de santé sur le long terme.

Au cours des précédentes phases de ralentissement de l’activité économique, de nombreux pays ont eu recours à des mesures comme le durcissement des contraintes budgétaires pour les acheteurs ou les prestataires, pour faire baisser les dépenses de santé. Une réduction des effectifs et des délais pour de nouveaux investissements ont été utilisés dans la quasi-totalité des pays membres de l’OCDE alors que les mesures de contrôle salarial sont pratique courante. Pour autant, les mesures à court terme prises face à la crise ont souvent eu des conséquences à long terme pour les dépenses de santé futures. Par exemple, une réduction des dépenses consacrées à la prévention risque d’entraîner un renchérissement du coût de la santé plus tard. Les gouvernements doivent veiller à ce que les mesures qu’ils prennent pour maîtriser les dépenses publiques à court terme ne nuisent pas à la réalisation de leurs objectifs à long terme, en l’occurrence disposer de systèmes de santé plus équitables, plus réactifs, plus efficaces et plus efficients. 
 
Les ministres se pencheront sur les nombreux instruments susceptibles d’améliorer le rendement de l’argent investi : meilleure coordination des soins, technologies de l’information plus développées, plus large recours aux évaluations des technologies en santé et politique mieux adaptée dans le domaine pharmaceutique par exemple. Rémunérer les prestataires en fonction de leur plus ou moins grande réussite par rapport à des objectifs de qualité – par exemple, plus large recours à une médecine fondée sur les preuves et respect des recommandations de pratique clinique – apparaît une mesure efficace.  Mais il ne faut pas trop tabler sur de telles mesures pour réaliser des économies : les données ne montrent guère qu’elles permettent de maîtriser les coûts et, souvent, elles nécessitent d’abord d’importants investissements. En revanche, elles permettront à long terme d’obtenir plus de santé pour une dépense équivalente, ce qui est un résultat intéressant en soi.

 

Questions à examiner

  • En période de restrictions budgétaires, comment les gouvernements peuvent-ils continuer à améliorer les résultats en santé et l’accès à des soins de qualité ?
  • Quelles sont les orientations les plus prometteuses pour obtenir de meilleurs résultats en santé à un moindre coût ?

 

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