Partager

Podium : Apprendre tout au long de la vie

 

On ne s’étonne plus de constater que l’école actuelle ne prépare pas nos enfants aux métiers d’aujourd’hui, ni a fortiori à ceux de demain. Mais quels changements apporter à nos systèmes scolaires pour mettre fin à ce phénomène ?

Pendant des siècles, l’école s’est concentrée sur le contenu : être instruit signifiait posséder le savoir, et pour cela, il fallait accumuler les connaissances. Le XXIe siècle a cependant bouleversé notre accès au contenu. En seulement 20 ans, le contenu des plus grandes bibliothèques est devenu accessible en quelques secondes, grâce à internet et aux supports mobiles, et s’accompagne désormais de vidéos et méthodes d’apprentissage interactives qui permettent d’apprendre plus facilement. Vous recherchez un cours de niveau universitaire sur, disons, « la neurobiologie du quotidien » ou « le rôle des marchés mondiaux de capitaux » ? Ils sont disponibles gratuitement et immédiatement, si vous avez accès à un ordinateur (voir www.coursera.org).

Dans n’importe quel domaine majeur, la vitesse et le volume des changements sont tels qu’ils rendent la formation tout au long de la vie absolument indispensable, et non plus facultative. Même si vous avez fait de brillantes études, quelques années après votre entrée dans la vie active, vous sentirez un fossé se creuser entre ce que vous devez savoir, les découvertes récentes et ce qui vous a été enseigné à l’école.

Il suffit d’un clic pour avoir accès à une variété de formations, comment se fait-il alors que de nombreux employeurs se heurtent encore à un « déficit de qualifications » lorsqu’ils recherchent des employés compétents ?

L’apprentissage tout au long de la vie requiert certaines compétences. Il faut être motivé pour apprendre sans soutien ni contrôle permanents de la part d’un professeur, mais aussi pouvoir poser des questions et réutiliser les savoirs acquis dans la vraie vie. Il faut garder les yeux fixés sur son objectif même lorsque l’apprentissage se fait difficile, être prêt à essayer, échouer, s’adapter, et essayer à nouveau jusqu’à ce que les efforts paient. Un tel apprentissage implique des travaux de groupe, parfois virtuels et souvent interculturels. Il s’agit de rester critique face aux informations trouvées sur internet, et non de les mémoriser. Enfin, il faut se montrer créatif et jouer avec les idées et les solutions.

L’apprentissage tout au long de la vie ne débute pas à la fin de l’école. Petit à petit, nous prenons conscience que l’écart entre la main-d’œuvre façonnée par notre système éducatif et les besoins des employeurs n’est pas seulement le fait des dernières années d’enseignement formel mais le résultat d’années d’éducation construites sur des fondations posées dès la petite enfance. Autrement dit, le problème – et sa solution – commencent tôt. Il existe chez les enfants les plus jeunes une curiosité naturelle qui les pousse à poser des questions et à apprendre, notamment par le jeu. Un enfant qui demande sans cesse « pourquoi » ou construit une ville en cubes avec d’autres enfants est justement en train de poser les fondations d’un apprentissage actif, étayé par l’observation et l’investigation. Il apprend en posant ses propres questions, plutôt qu’en mémorisant par cœur les réponses aux questions d’autres personnes. C’est le fondement de l’apprentissage tout au long de la vie, une approche qui gagnerait à être prolongée au-delà de l’école maternelle.

L’instruction ne se mesure plus au volume des acquis mais aux compétences et à la motivation nécessaires pour apprendre tout au long de la vie et acquérir de nouvelles connaissances dès que nécessaire. Il est temps d’alléger les programmes scolaires nationaux et d’encourager l’école à profiter de ce gain de temps pour développer les compétences nécessaires à un tel apprentissage. Il est temps de fonder la réussite scolaire sur d’autres qualités que la seule capacité des enfants à répondre à des examens, en évaluant également leur désir et leur aptitude à apprendre sur le long terme à partir de leurs propres questionnements et de leurs objectifs personnels. Si ce scénario venait à se réaliser, nous pourrions être sûrs que l’école prépare nos enfants aux métiers de demain. Et en apprenant nous-mêmes tout au long de notre vie, nous pourrions tous en savoir plus !

 

Voir www.lego.com

Sponsorisé par 

 

Travaux de l'OCDE sur l'éducation

Travaux de l'OCDE sur l'emploi

 

Thématiques du Forum de l'OCDE 2015

L'Observateur de l'OCDE

‌‌‌‌Andrew Bollington

Andrew Bollington
Président Recherche et
apprentissage
Fondation LEGO

‌‌


© L'Annuel de l'OCDE
2015

 

Documents connexes

 

Also AvailableEgalement disponible(s)