Partager

Santé

Les prix des médicaments sur un marché global : politiques et enjeux - Communiqué de presse

 

25/09/2008 - La publication de l’OCDE Les prix des médicaments sur un marché global : politiques et enjeux détaille les différences nationales en matière de consommation et de coût des médicaments, et indique comment se déterminent leurs prix en s’intéressant aux avantages et inconvénients des diverses politiques et pratiques.

La dépense pharmaceutique varie selon le pays

Ce rapport montre qu’en 2005, la dépense pharmaceutique par individu s’élevait en moyenne à 401 USD (en PPA) dans les pays de l’OCDE et, dans la moitié de ceux-ci, ne s’écartait pas de cette valeur de plus de 20 %. Les États-Unis et le Mexique affichaient respectivement la dépense la plus forte (792 USD) et la plus faible (144 USD).

Si les pays les plus riches affichent en général une dépense pharmaceutique plus élevée par individu, d’autres facteurs entrent également en ligne de compte. Le revenu par habitant explique moins du quart des disparités de dépenses.

En 2005, la France et l’Espagne affichaient des prix de détail inférieurs à la moyenne de l’OCDE, tandis que les États-Unis, le Canada et l’Allemagne se situaient plus de 30 % au-dessus de cette moyenne. Les prix pharmaceutiques de détail les plus élevés s’observaient en Islande et en Suisse, avec un écart de plus de 50 % à la moyenne. Dans certains pays, médecins et patients adoptent rapidement les médicaments nouveaux aux lieu et place de traitements existants ; cette tendance est moins palpable ailleurs. En outre, certains pays ont davantage recours aux génériques, moins onéreux que les princeps. La moitié environ de toutes les spécialités vendues au Royaume-Uni, aux États-Unis et aux Pays-Bas sont des génériques. En France, en Espagne et en Italie, cette proportion n’atteint pas 15 %.

Les politiques pharmaceutiques ont des répercussions sur les prix et l’utilisation des médicaments, les bénéfices du secteur et les incitations à l’innovation

Les dépenses pharmaceutiques, le volume et la répartition des médicaments consommés, les prix acquittés sont autant d’éléments influencés par les politiques visant le secteur pharmaceutique. En pesant sur les bénéfices de ce dernier, ces politiques contribuent également à orienter les décisions d’investissement dans la R-D pharmaceutique.

Par exemple, l’assurance subventionne les sommes dépensées par les individus pour des produits pharmaceutiques. Ce faisant, elle atténue les obstacles financiers qui entravent l’accès à ces produits, et augmente la consommation. Simultanément, les protections liées aux brevets procurent un monopole commercial aux vendeurs de spécialités pharmaceutiques innovantes, et la possibilité de conserver des prix relativement élevés lorsqu’il n’existe pas de substitut thérapeutique.

Tous les pays de l’OCDE ont instauré une certaine dose de régulation des prix des produits pharmaceutiques. Si deux pays – le Canada et le Mexique – ont choisi de plafonner les tarifs de tous les médicaments brevetés du marché, qu’ils soient ou non couverts par des régimes financés sur fonds publics, la plupart des pays de l’OCDE régulent les prix des médicaments dont l’utilisation est subventionnée par de tels régimes, que ces médicaments soient ou non protégés par un brevet.

La politique de fixation des prix la plus courante repose sur des comparaisons internationales et consiste à fixer un prix plafond en fonction d’une formule prenant en compte les prix en vigueur dans d’autres pays. Cette pratique présente plusieurs inconvénients. Tout d’abord, l’industrie pharmaceutique lance ses produits dans les pays où elle est en mesure de fixer librement les prix à l’entrée sur le marché (comme en Allemagne ou aux États-Unis), ou de négocier des prix relativement élevés (comme en Suisse). Deuxièmement, il existe un risque de se référer à des prix catalogue artificiellement élevés, car les organismes payeurs négocient fréquemment des ristournes confidentielles qui diminuent le prix effectivement acquitté. De même que la menace que représente pour les industriels du secteur le commerce parallèle et transfrontalier de produits pharmaceutiques, cette pratique contribue à la convergence des prix catalogue et pose des problèmes d’accessibilité financière dans les pays à moindre revenu.

Une autre manière courante de fixer les prix des médicaments consiste à les comparer avec les prix de substituts thérapeutiques déjà présents sur le marché. Habituellement, une « prime » (un prix plus élevé) n’est accordée qu’aux produits dont l’évaluation corrobore un apport thérapeutique additionnel. En Allemagne et dans d’autres pays en nombre croissant, le remboursement est plafonné par le prix des produits considérés comme similaires, de sorte que si les patients achètent des produits plus onéreux, la différence reste à leur charge.

L’évaluation pharmacoéconomique (qui consiste à évaluer les coûts et bénéfices escomptés d’un produit) peut être utilisée pour décider si un médicament vaut le prix que son fabricant propose. Un tiers environ des pays de l’OCDE ont recours à cette technique pour prendre leurs décisions de prix et de remboursement, mais ils sont peu nombreux à mettre en œuvre des programmes formels. L’évaluation pharmacoéconomique peut aider à optimiser la dépense tout en diffusant des signaux de marché importants quant aux types d’investissement les plus utiles. Elle reste néanmoins un exercice techniquement difficile et porteur de jugements de valeur.

Le présent rapport fera l’objet de débats lors du symposium qu’organise l’OCDE les 27 et 28 octobre 2008 sur la tarification pharmaceutique, sous la présidence du Dr Julio Frenk, ex-Ministre de la Santé du Mexique, qui prendra en janvier prochain le poste de doyen de la Harvard School of Public Health. Le Dr Frenk a présidé en 2004 la réunion des Ministres de la Santé de l’OCDE, qui a imprimé leur élan aux travaux de l’Organisation dans ce domaine. Saluant la parution de ce rapport de l’OCDE, il a souligné : « La fixation des prix des produits pharmaceutiques est un véritable défi pour les pouvoirs publics, qui veulent à la fois optimiser les dépenses de l’État et soutenir l’innovation pharmaceutique. Si la recherche d’un optimum financier peut à court terme se solder par une limitation du nombre de médicaments nouveaux face aux enjeux futurs de la santé, les politiques qui prennent en compte les apports de ces médicaments relativement à leur coût peuvent contribuer à satisfaire l’un et l’autre objectifs ». Le symposium sera une occasion de tirer des leçons de la mise en œuvre de politiques différentes dans tel ou tel pays.

Veuillez cliquer ici pour accéder à la note de synthèse de la publication Les prix des médicaments sur un marché global : politiques et enjeux. Des rapports sur la tarification et les politiques pharmaceutiques au niveau national sont disponibles pour le Canada, le Mexique, la République slovaque, la Suède et la Suisse.

Pour plus d’informations: www.oecd.org/health/pharmaceutical.

Les journalistes disposant d’un mot de passe peuvent se procurer le rapport complet sur Source OECD ou sur le site protégé des journalistes. Ceux n’en disposant pas sont invités à envoyer un courriel à news.contact@oecd.org.

Pour de plus amples informations sur les politiques de fixation des prix pharmaceutiques, la presse est invitée à contacter Valérie Paris (Valerie.Paris@oecd.org) ou Elizabeth Docteur (Elizabeth.Docteur@oecd.org), toutes deux membres de la Division de la santé de l’OCDE.

 

Documents connexes