03/04/2023 - Aidée par le dynamisme de son secteur des hautes technologies, l'économie israélienne s’est fortement redressée après la pandémie et a bien résisté à l'impact économique de la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine. Des réformes visant à réduire les disparités sur le marché du travail et à stimuler la productivité contribueraient à maintenir, élargir et accroître encore l'amélioration des niveaux de vie.

Telles sont quelques-unes des principales conclusions de la dernière Étude économique de l'OCDE sur Israël.

Israël a enregistré une forte croissance, de 6.4 %, en 2022. Selon les projections figurant dans la dernière Étude économique d’Israël réalisée par l’OCDE, la croissance du PIB devrait se poursuivre à un rythme plus modéré, mais tout de même vigoureux, de 3.0 % en 2023 et de 3.4 % en 2024. L'inflation devrait rester élevée en 2023, avec une moyenne de 3.8 %, mais elle devrait progressivement se situer dans la fourchette cible, avec une moyenne de 2.2 % en 2024.

Cependant, les incertitudes, au niveau mondial comme au plan intérieur, restent importantes. Les auteurs de l’Étude recommandent de mener une politique monétaire restrictive et une politique budgétaire prudente jusqu'à ce que l'inflation revienne durablement dans la fourchette cible. Les aides actuellement versées aux ménages et entreprises vulnérables touchés par la hausse du coût de la vie devraient être ciblées et temporaires, et préserver les incitations à économiser l’énergie.

Pour soutenir et renforcer la croissance, il faudra s’employer à résoudre des problèmes structurels sous-jacents tels que l’existence d’une économie à deux vitesses en Israël, qui aggrave les disparités sur le marché du travail avec, d'un côté, un secteur technologique hautement productif offrant des emplois bien rémunérés, et de l’autre, les secteurs traditionnels à faible productivité qui emploient la majorité de la main-d’œuvre dans des professions où les salaires sont généralement plus faibles. Les auteurs de l’Étude recommandent d'accélérer l’adoption des technologies numériques dans les secteurs traditionnels et de réduire les obstacles à la concurrence, à l’investissement et au commerce extérieur dans l’ensemble de l’économie, par exemple en assouplissant la réglementation applicable aux entreprises et en simplifiant les procédures commerciales.

Il faut faire davantage pour réduire les disparités sur le marché du travail. La hausse des niveaux de vie observée en Israël depuis les années 90 s’explique par la croissance régulière de l’emploi, qui est en train de fléchir actuellement du fait du vieillissement de la population active et de l’augmentation de la proportion, dans la population, de catégories ayant des niveaux d’emploi et de salaires inférieurs, comme les Arabes israéliens, parmi lesquels le taux d'activité des femmes est peu élevé, et les Haredim, chez qui le taux d'activité des hommes est faible.

Intensifier les efforts déployés pour intégrer ces catégories au marché du travail, rehausser leur productivité et lever les obstacles à la pleine participation des femmes au marché du travail permettraient de soutenir la hausse future des niveaux de vie, de garantir la viabilité des finances publiques et d'aider à réduire les fractures socioéconomiques. Ces efforts devraient viser en priorité à améliorer les résultats scolaires des groupes accusant un retard, à proposer des formations professionnelles et à développer les compétences numériques, à renforcer les incitations à travailler, notamment par des aides aux parents qui travaillent, et à lever les obstacles à la mobilité professionnelle pour favoriser l’exercice d’emplois à forte productivité.

Pour maintenir des résultats satisfaisants en matière de santé, il faut augmenter le nombre de médecins formés dans le pays, en particulier dans certaines régions, pour répondre aux besoins liés à la forte croissance démographique et au vieillissement de la population.

Enfin, les auteurs de l’Étude notent que si l’intensité carbone de l’économie israélienne a diminué, il faudra redoubler d’efforts dans le domaine de la politique climatique pour atteindre les objectifs nationaux en matière d’émissions. Promouvoir les énergies renouvelables, notamment pour exploiter le potentiel d’Israël concernant le solaire, contribuerait à accélérer la transition verte.

On trouvera ici une Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (nous vous invitons à inclure ce lien dans vos articles).

Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Catherine Bremer à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 80 97).

 

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