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Général

Qu’est-ce que la croissance verte et comment peut-elle aider à assurer un développement durable ?

 

Vingt ans après le premier Sommet de Rio, le monde reste confronté à un double défi : élargir les possibilités économiques pour tous dans un contexte de population mondiale en expansion ; et faire face aux pressions environnementales qui, en cas d’inaction, pourraient saper notre capacité à tirer parti de ces possibilités.

La croissance verte est à la jonction de ces deux défis et vise à exploiter les possibilités de faire face à l’un comme à l’autre.

La croissance verte signifie promouvoir la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et services environnementaux dont dépend notre bien-être.

Pour cela, elle doit catalyser l’investissement et l’innovation qui serviront d’assise à une croissance durable et susciteront de nouvelles possibilités économiques.

La croissance verte n’est pas un substitut au développement durable. Il s’agit plutôt d’une approche pratique et flexible pour réaliser des progrès concrets et mesurables sur l’ensemble de ses piliers économique et environnemental, tout en tenant pleinement compte des conséquences sociales du verdissement de la dynamique de croissance des économies. L’axe des stratégies de croissance verte est de faire en sorte que les actifs naturels puissent fournir de façon durable tout leur potentiel économique. Il s’agit notamment de fournir les services essentiels au maintien de la vie –– pureté de l’air et de l’eau, et résilience de la biodiversité nécessaire à la production d’aliments et à la santé humaine. Les actifs naturels ne sont pas indéfiniment substituables et les politiques de croissance verte tiennent compte de ce constat.

 

En mai 2011, l’OCDE a publié sa Stratégie pour une croissance verte à l’intention des Chefs d’État et Ministres de plus de quarante pays, qui l’ont accueillie favorablement en considérant qu’il s’agissait d’un outil utile pour élargir la croissance économique et la création d’emplois par une utilisation plus durable des ressources naturelles, des gains d’efficience dans la consommation d’énergie et la valorisation des services écosystémiques.

La Stratégie répond à une demande des Ministres des 34 pays qui ont signé la Déclaration sur la croissance verte en 2009, et se sont ainsi engagés à redoubler d’efforts pour poursuivre des stratégies de croissance verte en tant qu’élément de leur action face à la crise économique et au-delà.
www.oecd.org/croissanceverte


Les politiques de croissance verte font partie intégrante des réformes structurelles nécessaires pour promouvoir une croissance robuste, plus durable et inclusive. Elles peuvent également libérer de nouveaux moteurs de croissance à travers :

  • L’amélioration de la productivité par la création d’incitations à une plus grande efficience dans l’utilisation des ressources naturelles, la réduction des déchets et de la consommation d’énergie, la libération des possibilités d’innovation et de création de valeur et l’allocation des ressources aux usages présentant la plus forte valeur ;

  • Le renforcement de la confiance des investisseurs par une plus grande prévisibilité dans la façon dont les pouvoirs publics abordent les grandes questions environnementales ;

  • L’ouverture de nouveaux marchés par une stimulation de la demande de produits, de services et de technologies écologiques ;

  • Une contribution à l’assainissement des comptes publics par une mobilisation de recettes basée sur une fiscalité verte et l’élimination des aides préjudiciables à l’environnement. Ces mesures peuvent également aider à générer ou libérer des ressources pour les programmes de lutte contre la pauvreté dans des domaines comme l’approvisionnement en eau et l’assainissement, ou d’autres investissements en faveur des populations déshéritées ;

  • La réduction des risques de chocs négatifs pour la croissance, imputables à des goulets d’étranglement au niveau des ressources, ainsi que d’impacts environnementaux préjudiciables et potentiellement irréversibles.

Les stratégies en faveur de la croissance verte doivent être adaptées aux spécificités des pays. Elles devront prendre soigneusement en considération la façon de gérer tout arbitrage potentiel et d’exploiter au mieux les synergies entre la croissance verte et la réduction de la pauvreté. Dans ce dernier domaine, il s’agit par exemple de mettre à la disposition de la population des infrastructures plus efficientes (par exemple, en matière d’énergie, d’approvisionnement en eau et de transport), de s’attaquer aux problèmes de santé associés à la dégradation de l’environnement et d’introduire des technologies efficientes de nature à réduire les coûts et accroître la productivité, tout en réduisant les pressions sur l’environnement. Vu le rôle central que jouent les actifs naturels dans les pays à faible revenu, les politiques de croissance verte peuvent atténuer la vulnérabilité face aux risques environnementaux et renforcer la sécurité des moyens d’existence des plus démunis.

Les stratégies de croissance verte reconnaissent également que le fait de privilégier le PIB comme principale mesure du progrès économique ignore de façon générale la contribution des actifs naturels à la richesse, à la santé et au bien-être. Elles doivent donc s’appuyer sur un plus large éventail de mesures du progrès, qui prennent en compte la qualité et la composition de la croissance, ainsi que la façon dont cela affecte la richesse et le bien-être des populations.

L’OCDE travaille à identifier les panoplies d’initiatives et les outils de mesure que les pays dans différentes situations peuvent adopter pour mettre en œuvre la croissance verte d’une façon qui contribue à l’éradication de la pauvreté, aux possibilités d’emploi et à une économie robuste et durable.

Le point de départ de ces travaux de l’OCDE est qu’il n’y a pas de « formule universelle » pour promouvoir une croissance plus verte.

Le verdissement de la trajectoire de croissance d’une économie dépend du cadre politique et du dispositif institutionnel, du niveau de développement, de la dotation en ressources naturelles et des points exposés à des pressions environnementales. Les défis et opportunités ne sont pas les mêmes pour les pays avancés, émergents ou en développement. Si les plans nationaux pourront différer, les stratégies de croissance verte devront dans tous les cas aller de pair avec les grands piliers de l’action en faveur de l’équité sociale : plus d’investissement dans le capital humain, un soutien de l’emploi solidaire et des politiques fiscales et de redistribution bien conçues.

Le rapport de l’OCDE sur la croissance verte et les pays en développement (à paraître) a pour objet d’identifier les domaines prometteurs dans lesquels des objectifs de croissance verte pourraient être poursuivis, ainsi que les politiques, réglementations, transferts de technologie, financements et nouvelles possibilités en matière de marché et d’innovation qui pourraient contribuer à leur concrétisation. Il passe en revue les principaux obstacles ainsi que les options pour un cadre d’action et un ensemble de critères sur lesquels les pays en développement pourraient se pencher dans leurs efforts en faveur de politiques de croissance verte. Les travaux débuteront également sur la façon dont les progrès pourraient être mesurés.

L’élaboration de ce rapport s’appuie sur un processus de consultation avec les pays en développement. Il s’agit d’offrir aux pays en développement partenaires une plate-forme leur permettant d’indiquer leur intérêt à collaborer avec l’OCDE pour l’élaboration d’un programme d’action pour la croissance verte qui soit réalisable et réponde à leurs besoins et qui prend en compte les aspirations de leurs citoyens. Voir : www.oecd.org/cad/croissanceverte

 

 

 

 

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