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États-Unis

Ëconomie : Pour rester à l’avant-garde, les États-Unis doivent favoriser l’éducation et l’innovation

 

26/06/2012 - Les États-Unis devraient faire plus d’efforts pour encourager l’innovation et offrir un accès plus équitable à un enseignement de grande qualité, afin de conserver son statut d’économie la plus dynamique et productive au monde, selon la dernière Étude économique de l’OCDE sur les États-Unis.

Les données tirées de l’Étude montrent que les États-Unis perdent leur avance en matière d’innovation, ce qui assombrit les perspectives de croissance à long terme et de maintien des niveaux de vie. La productivité américaine progresse toujours plus vite que dans la plupart des autres pays de l'OCDE, mais son rythme s’est ralenti depuis les années 70. En outre, les entreprises américaines sont moins susceptibles d’être plus innovantes que celles d’autres pays membres.

L’enseignement, pourtant essentiel pour doter les actifs des compétences nécessaires afin de devenir plus productifs et de s’adapter à l’évolution technologique, enregistre des résultats particulièrement préoccupants. Les taux de réussite dans le supérieur stagnent depuis trente ans, alors qu’ils ont nettement progressé dans quasiment tous les autres pays de l’OCDE. Aujourd’hui, 22 pays membres sur 30 testés comptent plus de diplômés en sciences et en ingénierie chez les 25-34 ans que les États-Unis.


« Les États-Unis sont toujours l’un des pays les plus innovants au monde, mais la concurrence se durcit et des mesures plus efficaces doivent être mises en œuvre pour leur permettre de rester à la pointe de l’innovation », a déclaré M. Richard Boucher, Secrétaire général adjoint de l’OCDE.

Le rapport recommande d’accroître le nombre de diplômés en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, en facilitant l’accès à des études secondaires de qualité. Les coupes qui ont affecté le budget fédéral consacré à  la recherche et développement devraient être aussi limitées que possible. Dans l’idéal, il conviendrait d’appliquer la décision prise en 2007 de doubler sur dix ans les budgets de trois organismes scientifiques majeurs. Il faudrait réformer la législation sur les brevets afin de favoriser l’innovation en limitant la possibilité de percevoir des droits de licence disproportionnés sur des fonctions mineures brevetées à l’intérieur de produits complexes.

Afin que le chômage de longue durée ne devienne pas chronique, l’Étude propose de mettre davantage l’accent sur des politiques « actives » du marché du travail contribuant à faciliter la recherche d’emploi et à orienter les individus vers des programmes de formation et d’enseignement adaptés. Ces mesures se sont révélées efficaces, même en période de chômage élevé, et devraient compléter les systèmes de prestations « passifs » existants. Les États-Unis dépensent très peu pour les politiques d’activation par rapport à d’autres pays de l’OCDE.

L’Étude met également en évidence le creusement des inégalités de revenus aux États-Unis. Cette évolution s’explique essentiellement par la hausse de l’avantage salarial des travailleurs hautement qualifiés et par l’augmentation disproportionnée des revenus chez les plus hauts salaires au cours des deux dernières décennies. Les fortes inégalités de revenus sont également associées à une mobilité sociale intergénérationnelle faible. Aux États-Unis, les enfants nés de parents ayant des revenus modestes ont plus de mal à s’élever dans l’échelle sociale que dans la plupart des pays européens de l’OCDE.

Il est essentiel, pour relever ce défi, d’assurer l’égalité d’accès à un enseignement élémentaire et secondaire de grande qualité. L’Étude constate également que le régime fiscal et le système de prestations aux États-Unis parviennent moins bien à réduire la pauvreté relative que dans d’autres pays membres, ce qui s’explique largement par des transferts financiers limités et mal ciblés aux ménages à faible revenu.

L’Étude suggère qu’élargir l’assiette d’imposition, grâce à des réductions des dépenses fiscales, notamment en ce qui concerne les intérêts hypothécaires, et harmoniser le traitement fiscal des différentes formes de revenu du capital, tout en abaissant simultanément le taux de l’impôt sur les sociétés, pourrait contribuer à réduire les inégalités de revenu et, parallèlement, à stimuler l’investissement et la croissance à long terme.

À court terme, l’Étude recommande que la politique monétaire continue de soutenir la reprise et que la législation actuelle soit amendée afin d’éviter un fort durcissement budgétaire au début de 2013. Il serait en revanche souhaitable que l’assainissement des finances publiques se poursuive à un rythme progressif dans le cadre d’une stratégie à moyen terme afin de renouer avec la viabilité budgétaire. Selon les estimations de l’OCDE, le taux de croissance de l’économie américaine devrait s’élever à 2.4 % en 2012 et 2.6 % en 2013.

>> Pour obtenir de plus amples informations sur l’Étude économique des États-Unis, voir : www.oecd.org/eco/etudes/us. Vous êtes invité à inclure ce lien dans votre article.


>> Pour lire et partager l’intégralité du rapport en ligne, depuis vos ordinateurs, tablettes et smartphones, merci d’utiliser http://oe.cd/38.


>> Pour davantage d’informations, les journalistes sont invités à prendre contact avec Matthias Rumpf (Matthias.Rumpf@oecd.org) au Centre OCDE de Washington au tél. : +1(202) 445 80 58.

 

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