Le Japon devrait inclure les travailleurs non réguliers dans les assurances sociales, faciliter l’accès à l’aide sociale, étendre les mesures d’activation, selon l’OCDE
Le Japon affiche des taux d’emploi de travailleurs masculins et de travailleurs âgés élevés ainsi qu’un taux de chômage bas, mais davantage d’efforts sont nécessaires pour promouvoir la croissance des taux d’emploi des femmes ainsi que ceux des personnes âgées afin de faire face à la baisse de la population en âge de travailler, tout en réduisant également la dualité du marché du travail.
Les déséquilibres financiers dans le système d’assurance chômage a encouragé une réforme restrictive du droit aux indemnités de chômage en 2001, et seuls environ un quart des chômeurs reçoivent actuellement des prestations liées au salaire. Mais récemment, l’obligation de cotisation est étendue aux travailleurs dont les contrats sont de durée relativement courte, et qui en étaient préalablement exempts, afin d’élargir la couverture sociale des travailleurs non réguliers. La plupart des périodes d’indemnisation sont courtes, et lorsqu’elles arrivent à terme, peu de personnes reçoivent des prestations d’aide sociale, puisque seules celles n’ayant ni économies, ni biens de consommation onéreux y ont droit, et que l’aide sociale peut être refusée au prétexte d’efforts insuffisants dans la recherche d’un emploi.
Un certain nombre de caractéristiques du marché du travail permettent toutefois la gestion de ce système. Des limites relatives au montant de l’indemnisation du chômage encouragent de nombreux travailleurs à préférer un emploi garanti à vie (lifetime employment), qui présente un faible risque de chômage. Lorsque les travailleurs perdent leur emploi, ils sont fortement motivés à reprendre le travail vers la fin de leur période d’indemnisation. Un réseau national de volontaires aide à identifier au niveau local les personnes en grande difficulté. Les mères seules avec des emplois à bas salaire bénéficient aisément des allocations spéciales et comptent davantage sur ces allocations plutôt que sur l’aide sociale. L’augmentation de la couverture des prestations exposerait certaines de ces caractéristiques au risque, et plutôt qu’une réforme radicale, le rapport recommande la prudence dans l’assouplissement de l’accès aux prestations sociales assortie, d’une augmentation de l’aide à l’emploi pour ses bénéficiaires.
La part des dépenses pour les programmes actifs du marché du travail dans le PIB est relativement faible. La plupart des dépenses apparaissent sous diverses formes d’aide au placement plutôt que des subventions à l’embauche à grande échelle ou des programmes liés à la formation professionnelle. Dans le contexte de la crise récente, des budgets supplémentaires ont été mis à disposition des gouvernements régionaux et locaux afin de mettre en place des programmes de création d’emploi, une approche non utilisée depuis des années : les budgets extraordinaires en cas d’urgence ne sont cependant pas toujours utilisés, et les informations relatives aux résultats effectifs des programmes du marché du travail devraient être améliorées.
Le travail non régulier représente un tiers de l’emploi salarié au Japon, mais ce concept renvoie à une variété de situations auxquelles correspondent différentes politiques d’emploi. De nombreux travailleurs non réguliers sont des femmes mariées travaillant à temps partiel, pour lesquelles le système d’impôts et d’exonération de cotisations sociales représente souvent un frein au travail à temps complet. Les jeunes adultes ne trouvant pas de travail régulier sont désormais reconnus comme groupe cible pour les programmes du marché du travail. La plupart des entreprises fixent toujours l’âge obligatoire de départ à la retraite à 60 ans, mais elles sont obligées d’établir un système qui permet de continuer à travailler jusqu’à l’âge légal de la retraite (prochainement fixé à 65 ans pour les hommes), ce qu’elles font typiquement en offrant à leurs anciens employés des contrats à durée déterminée avec des salaires plus faibles assortis de retraites complémentaires d’entreprises. En fait, de nombreux travailleurs âgés changent de métier et continuent à travailler jusqu’à l’âge de 65 ans et même davantage.
L’étude « Activation Policies in Japan » fait partie du projet de l’OCDE sur la politique du marché du travail et les stratégies d’activation visant les chômeurs et autres bénéficiaires de prestations aptes à travailler. Sept rapports seront rédigés dans le cadre de ce projet : les rapports consacrés respectivement à l’Irlande, la Norvège, la Finlande et la Suisse ont déjà été publiés, et les prochaines études concerneront l’Australie et le Royaume Uni. Les versions électroniques de l’ensemble des rapports sont accessibles gratuitement à l’adresse suivante : www.oecd.org/els/workingpapers dans la série Documents de travail de l’OCDE sur les affaires sociales, l’emploi et les migrations n° 113 (Japon), n° 112 (Suisse), n° 98 (Finlande), n° 78 (Norvège) et n° 75 (Irlande).
Pour de plus amples informations, veuillez contacter David Grubb (david.grubb@oecd.org, +(33 1) 45 24 91 76) ou Peter Tergeist (peter.tergeist@oecd.org, +(33 1) 45 24 92 57) à la Direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE. Pour plus d’information sur le travail de l’OCDE sur l’activation et les politiques actives du marché du travail, voir : www.oecd.org/els/employment/almp ; pour davantage d’information sur les travaux relatifs au Japon, veuillez consulter l’adresse suivante : www.oecd.org/japan.
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