24/04/2014 - Les Pays-Bas sortent progressivement d’une récession à double creux, avec des finances publiques renforcées et des réformes bien engagées pour améliorer le marché du travail et la situation en matière de logement, de soins de santé et de retraites. Les réformes commencent à porter leurs fruits selon l’OCDE, avec un taux de croissance qui devrait atteindre 1% cette année puis 1.3% en 2015.

 

En dépit d’une perspective globalement positive, de nombreux défis persistent selon une série de trois nouveaux rapports de l’OCDE. La croissance potentielle se situe à près de deux points d’indice en dessous du niveau de 2000 et la majorité du secteur bancaire du pays est exposé à un fort endettement des ménages. Les petites et moyennes entreprises ont des difficultés à accéder au crédit dont elles ont besoin pour leur développement, ce qui peut entraver l’innovation nécessaire pour assurer dans l’avenir une croissance économique robuste.

 

En présentant aujourd’hui l’Étude économique des Pays-Bas en même temps que les Examens de la politique d’innovation et de la politique territoriale de ce pays, le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría a souligné que : « L’ouverture de l’économie néerlandaise est une source de dynamisme, mais la croissance en Europe et dans le reste du monde étant sans doute appelée à rester au mieux limitée, le pays ne peut compter sur une forte impulsion économique venant de l’étranger. Il est plus capital que jamais que ses politiques intérieures soient bien orientées. »

 

« Les réformes identifiées dans ces trois rapports se renforcent mutuellement », a ajouté M. Gurría. « L’assainissement de l’équilibre des comptes des banques et des ménages peut avoir des retombées bénéfiques sur l’ensemble de l’économie. Intensifier la politique d’innovation peut contribuer à faire progresser la compétitivité de secteurs clés du pays. Et l’amélioration des politiques urbaines et territoriales peut aider à faire en sorte que la croissance dans les villes néerlandaises maximise leur potentiel en terme de productivité et d’élévation du niveau de vie dans l’ensemble du pays. » (Lire le discours en anglais)

 

Selon l’Étude économique de l’OCDE sur les Pays-Bas, avecla chute des prix de l’immobilier la valeur de nombreux biens est désormais inférieure à celle des emprunts dont ils font l’objet. Les prix nominaux ont baissé de 20 % depuis leur niveau record de début 2008, et un tiers des ménages ont dorénavant un patrimoine négatif.

 

L’étude indique que lorsque le marché du logement amorcera une reprise durable,  il conviendra d’imposer des apports personnels plus importants et l'amortissement régulier pour tous les prêts hypothécaires, afin que le remboursement du capital principal ne soit pas trop élevé ni concentré sur la fin de la période d’emprunt. Elle recommande aussi en particulier d’abaisser la quotité maximale de financement pour la ramener en deçà de la valeur du bien et d’accélérer la réduction des allégements au titre des intérêts hypothécaires. Les banques devraient par ailleurs être encouragées à accroître leurs ratios d’adéquation des fonds propres  en émettant des titres tout en conservant leurs bénéfices. Ceci améliorerait leur résilience aux fluctuations du secteur immobilier.

 

L’Examen OCDE des politiques d’innovation des Pays-Bas indique qu’avec ses universités de recherche de renom international et les capacités technologiques de ses entreprises, le pays figure parmi les économies de la connaissance les plus avancées d’Europe. Le rapport recommande toutefois de faire davantage pour associer les petites entreprises innovantes à la stratégie des « Secteurs leaders », qui concentre les ressources publiques sur le renforcement de secteurs dans lesquels les entreprises néerlandaises excellent déjà. Le rapport suggère également d’accroître le soutien à l’innovation dans les entreprises par le biais de projets conjoints de R‑D avec des établissements de recherche plutôt que simplement par des crédits d’impôts pour la R‑D.

 

L’Examen territorial de l’OCDE des Pays‑Bas 2014 recommande la création d’un cadre national pour la politique urbaine afin de rendre les villes plus performantes sur le plan économique. Il propose d’allonger le calendrier de la décentralisation et des réformes territoriales en cours pour permettre au personnel territorial de s’adapter et assurer une plus large participation des citoyens. Il recommande également d’aligner la Stratégie pour l’innovation dans les secteurs leaders avec la politique des pôles régionaux de l’UE afin de donner plus de cohérence aux incitations locales. 

 

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