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Économie

Le Canada doit stimuler les entreprises, doper l’emploi et améliorer le bien‑être

 

11/03/2021 - L’économie du Canada est sur la voie de la reprise après le choc de la pandémie de COVID‑19, mais les risques et les incertitudes demeurent et plusieurs secteurs d’activité et catégories socio‑économiques restent vulnérables. Selon un nouveau rapport de l’OCDE, il faudrait continuer d’apporter un soutien aux ménages et aux entreprises jusqu’à ce que la reprise soit bien installée, en axant l’aide sur les entreprises viables pour créer des emplois.

« La crise mondiale a suscité une prise de conscience sur de nombreux fronts. Le processus de la reprise offre une chance de bâtir des économies plus résilientes, qui soient aussi plus équitables et plus vertes », a déclaré M. Alvaro Pereira, Directeur de la Branche des études nationales de l’OCDE, en présentant l’Étude économique consacrée au Canada lors d’une manifestation virtuelle organisée par la Canadian Association of Business Economics (CABE) et l’Ottawa Economics Association (OEA). « Moyennant de bonnes politiques publiques, le Canada peut sortir de cette crise avec une économie plus solide, plus durable et plus inclusive, apportant à tous plus de bien‑être. »

D’après la dernière Étude économique du Canada, les cas de contaminations et de décès liés au COVID‑19 ont été moins nombreux que dans beaucoup de pays et les pouvoirs publics ont rapidement pris des mesures qui se sont matérialisées par l’un des plus importants plans de soutien globaux initiés par les pays de l’OCDE. Si les dernières mesures d’endiguement prises ont eu pour effet de ralentir le rebond de l’activité, l’assouplissement des restrictions à mesure que la campagne de vaccination progresse permettra à la reprise de monter en puissance. Après une contraction de 5.4 % de la production en 2020, les auteurs de l’Étude tablent sur une croissance de 4.7 % en 2021 et de 4 % en 2022.

Des risques importants et d’amples incertitudes entourent les perspectives économiques du Canada. Du côté positif, l’impulsion donnée par le plan de relance américain pourrait être plus forte que prévu. Sur le front intérieur, on ne peut savoir avec quelle rapidité la confiance des consommateurs rebondira – avec un chômage qui devrait rester supérieur à ses niveaux d’avant la crise jusqu’en 2022 – ni connaître le moment où les ménages pourraient commencer à dépenser l’épargne considérable qu’ils ont accumulée pendant les périodes de confinement. L’endettement élevé des ménages et des entreprises continue d’être source de préoccupations.

Le soutien macroéconomique à la demande globale devrait rester important tant que l’économie sera fragile. Les mesures de soutien aux personnes et aux entreprises devraient évoluer au fur et à mesure de la reprise afin de garantir que l’aide est ciblée sur l’emploi et sur des entreprises viables. La politique monétaire devrait continuer d’être axée sur le soutien de la reprise. Dans le même temps, le soutien de l’État a également pour corollaire une nette augmentation de la dette publique. Les auteurs du rapport soulignent que le Canada doit établir une feuille de route claire et transparente pour mener sa politique budgétaire afin d’assurer que la dette publique n’échappe pas à tout contrôle. Lorsque la pandémie sera écartée, il faudra stabiliser la dette et trouver des moyens de faire face aux engagements de dépenses supplémentaires.

Les entreprises auront aussi besoin de soutien pour s’adapter aux conditions qui prévaudront après la crise liée au COVID‑19. Les auteurs de l’Étude suggèrent au Canada de procéder à un réexamen de ses procédures d’insolvabilité afin de faire en sorte que les entreprises viables rencontrant des difficultés aient une chance de se redresser. De manière générale, un abaissement des obstacles aux échanges entre provinces et l’amélioration de l’infrastructure de l’internet à haut débit seraient profitables au climat des affaires. Il faudra également mettre en place des mesures plus vigoureuses pour inciter les entreprises à devenir davantage respectueuses de l’environnement. Les auteurs du rapport sont favorables aux récentes propositions d’augmentation importante du prix du carbone annoncées par le gouvernement fédéral dans le cadre du plan climatique renforcé. Ils suggèrent en outre que le Canada recoure davantage, plus généralement, à la fiscalité environnementale qui y est faible par rapport à son niveau dans d’autres pays.

La crise a exacerbé les inégalités socio‑économiques. Les pertes d’emploi ont été plus importantes dans les secteurs à bas salaires qui emploient massivement des jeunes et des femmes. La crise a également mis en lumière les préjudices subis par les minorités ethniques et les peuples autochtones qui s’en sortent généralement moins bien, même en temps normal, en termes de revenu, d’espérance de vie, de logement et de santé. Elle a également mis au jour des lacunes dans des domaines comme les soins de longue durée pour les personnes âgées, la politique de santé et l’offre de logements abordables. La reprise devrait être une occasion de remédier à ses vulnérabilités.

Le bien‑être, qui fait l’objet d’un examen approfondi dans le rapport, pourrait être largement amélioré si les pouvoirs publics utilisaient davantage les indicateurs du bien‑être lors de la mise au point des politiques publiques et de l’élaboration du budget qui leur est consacré. Plus précisément, le bien‑être aurait à gagner d’un renforcement de l’aide sociale, d’un développement accru des services de garde d’enfants de façon à ce que les femmes puissent faire carrière et d’une amélioration de la qualité des services de santé au moyen de procédures plus efficientes. Pour mettre fin à la pénurie de logements abordables, il conviendrait de prendre des mesures visant à augmenter l’offre, notamment en réduisant l’encadrement des loyers et en assouplissant les règles de zonage et d’occupation des sols. En ce qui concerne les peuples autochtones, les auteurs du rapport préconisent en particulier de renforcer leur autodétermination, facteur essentiel pour améliorer les retombées de l’action publique.

 

On trouvera dans la Synthèse de cette Étude économique ses principales conclusions et ses principaux graphiques (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).

 

Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Catherine Bremer à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 80 97).

 

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour améliorer le bien‑être économique et social des populations dans le monde entier.

 

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