Partager

Echanges et emploi

Mettre en place des politiques publiques propres à mieux soutenir l’emploi grâce à des marchés ouverts

Les échanges sont généralement considérés comme une source de croissance, de développement et d’emploi. Au cours des dernières décennies, les échanges se sont considérablement développés grâce, en grande partie, aux avancées dans les transports et les technologies numériques, mais aussi à l’ouverture progressive des marchés par le biais d’accords commerciaux multilatéraux, régionaux et bilatéraux. Ce processus a favorisé les créations d’emplois dans les économies développées et en développement, et a aidé à sortir de la pauvreté des millions d’individus.

L’ouverture commerciale va de pair avec de meilleurs niveaux de salaires et perspectives

Les échanges permettent aux entreprises de s’approvisionner en biens et services auprès des sources les plus compétitives en termes de coût et de qualité – quelle que soit leur localisation géographique – et de vendre leurs biens et leurs services aux consommateurs d’un plus grand nombre de marchés, réduisant de ce fait les coûts et prix moyens. Pour les consommateurs, les échanges sont synonymes d’un plus large choix et de prix plus bas, en permettant l’accès à des biens et des services non disponibles sur leurs marchés nationaux, ou à des biens à des prix plus compétitifs.

Une analyse de l’OCDE sur l’impact des chaînes de valeur mondiales sur l’emploi confirme qu’une fraction importante de l’emploi dans les pays de l’OCDE et dans les grandes économies émergentes dépend des échanges. Dans un pays vaste comme les États-Unis, environ 10 % de la main-d’œuvre participe à la production de biens et de services qui sont consommés à l’étranger; ce chiffre grimpe à 20 % en France, à près de 30 % en Allemagne et jusqu’à 47 % pour une petite économie comme l’Irlande.

De nombreuses études de l’OCDE montrent également que les échanges ont un rôle séparé et positif dans l’augmentation du niveau de revenu moyen. Comparées aux entreprises qui ne participent pas au commerce international, les sociétés exportatrices ont généralement un meilleur niveau de productivité et versent des salaires plus élevés que la moyenne à leurs salariés. Une étude récente de l’OCDE, intitulée Market Opening, Growth and Employment, a établi que la libéralisation multilatérale des échanges pouvait permettre d’accroître les salaires de 4 % dans les régions étudiées, les régions à faible niveau de revenu affichant le plus fort taux de progression salariale (moyennant, aussi, un niveau de disparité maximum entre les différents secteurs).

À partir d’un vaste échantillon d’économies ouvertes et fermées du monde entier, examinées sur une période de plus de 30 ans, l’étude réalisée dans le cadre de l’Initiative de collaboration internationale sur le commerce et l'emploi (ICITE) a montré que les économies ouvertes font également mieux que les économies fermées en termes de conditions de travail, et notamment de taux d’accidents mortels et d’espérance de vie, et qu’en règle générale, le droit du travail y était mieux respecté.

Que peuvent faire les décideurs politiques pour aider les travailleurs à tirer profit des avantages du commerce international, tout en aidant ceux qui ont perdu leur emploi du fait de l’évolution des échanges ?

Si la libéralisation des échanges est bénéfique pour l’économie dans son ensemble, certains secteurs en bénéficient plus que d’autres ; parfois, certaines activités de production sont en declin et des salariés perdent leur emploi. De telles évolutions dans une économie nécessitent souvent, aussi, d’ajuster les salaires. Si le redéploiement des ressources est nécessaire pour que les entreprises et leurs salariés maintiennent leur compétitivité, les ressources ne peuvent pas toutes être redéployées et de nombreux actifs qui se retrouvent au chômage éprouvent des difficultés à retrouver du travail.

Le processus d’ajustement n’est pas toujours automatique et prend du temps. D’autres complications peuvent survenir du fait que la production est souvent concentrée dans certaines régions, ce qui signifie que les ajustements à opérer revêtent aussi une dimension régionale, les emplois perdus étant souvent concentrés dans certaines zones géographiques. Pour que ces ajustements soient efficaces, il faut que les pouvoirs publics investissent afin de permettre aux travailleurs de changer de secteur d’activité ; il faut qu’ils fassent en sorte, par exemple, que les demandeurs d’emploi puissent accéder aux informations nécessaires et que des systèmes de protection sociale soient en place pour les aider, ainsi que leurs familles, à se soumettre au processus de changement.

Dans ce contexte et vu le rythme croissant des mutations, il importe que les politiques mises en place soient propres à soutenir à la fois la main-d’œuvre d’aujourd’hui et également nos futurs demandeurs d’emploi. Afin que plus de travailleurs puissent profiter des bienfaits des échanges, une approche politique plus inclusive est nécessaire pour que le système dans son ensemble fonctionne mieux au service d’un plus grand nombre.

Cela signifie poursuivre la recherche de gains économiques et d’opportunités de croissance inclusive qu’offrent des marchés ouverts, en abolissant les obstacles et en réduisant les coûts qui empêchent les individus et les entreprises, en particulier les petites entreprises, de participer aux échanges. En même temps, cela signifie protéger les travailleurs, pas les emplois. Protéger un petit nombre d’emplois dans un secteur en particulier, en restraignant les échanges, est préjudiciable à la compétitivité et aux emplois dans les secteurs afférents. Les ressources pourraient être mieux réprties dans des programmes de formation et de soutien, favorisant un plus grand nombre d’individus.

Protéger les travailleurs signifie également aller au-delà des aides classiques à l’ajustement vers tout l’éventail des investissements dans les secteurs porteurs de croissance inclusive : évoluer dans les domaines de la santé et de l’éducation vers des dispositifs d’activation qui font qu’il est profitable de travailler ; surpasser les problématiques d’insertion sur le marché du travail afin de promouvoir la mobilité en associant les droits aux individus et non aux emplois; et enfin passer de mesures de garantie de revenu bien ficelées et de dépenses sociales contracycliques à des mesures ciblées pour revitaliser les économies régionales, où les chocs liés aux échanges risquent peuvent se focaliser.

Actualités

Emploi dans l'agriculture et le commerce alimentaire

Ce rapport explore l'impact de la participation dans les CVM dans les domaines du commerce et de l'agroalimentaire sur les retours de travail et, partant, sur l'emploi non seulement dans les secteurs agricoles, mais également dans d'autres secteurs de l'économie.

Lire la suite... (en anglais)

Note de politique

Publications sur les échanges et l'emploi

Accédez à toutes les publications de l'OCDE concernant les échanges et l'emploi dans la bibliothèque iLibrary de l'OCDE.

» Accédez aux publications

Publications sur les échanges

Toutes nos études et analyses sur les échanges sont disponibles gratuitement en ligne sur l’iLibrary de l’OCDE.

» En savoir plus sur le commerce

Inscrivez-vous à notre newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir des mises à jour périodiques par courrier électronique sur les nouvelles publications, vidéos et analyses.

» Inscrivez-vous

Contactez-nous & événements

Pour en savoir plus sur la Direction des échanges et de l’agriculture de l’OCDE, les manifestations que nous organisons et auxquelles nous participons, contactez-nous pour nous poser vos questions.