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Pourquoi faut-il des marchés ouverts

Pourquoi l’ouverture des marchés est un enjeu majeur

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Les populations se livrent au commerce et les États ouvrent leurs marchés parce qu’il est dans leur intérêt de le faire. Les échanges et l’ouverture des marchés s’accompagnent toujours d’une amélioration des performances économiques des pays, quel que soit leur niveau de développement, ils offrent des possibilités nouvelles aux travailleurs, aux consommateurs et aux entreprises du monde entier et contribuent à sortir des millions de citoyens de la pauvreté. Les économies relativement ouvertes connaissent une croissance plus rapide que celles qui sont relativement fermées et les entreprises qui prennent part aux échanges présentent en général des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail que les autres. La prospérité et les opportunités ainsi créées dans le monde entier favorisent aussi une stabilité et une sécurité accrues au bénéfice de tous.

Les échanges profitent-ils vraiment aux citoyens ordinaires ?

Les échanges contribuent à tirer des centaines de millions de personnes de la pauvreté : la part de la population mondiale dont le revenu est inférieur à 1.90 USD en PPA par jour est tombée de 35 % environ en 1990 à moins de 10 % en 2015. Les données relatives à l’incidence des échanges sur la pauvreté dans les pays en développement de 1993 à 2008 montrent que l’évolution du revenu réel des 20 % d’habitants les plus pauvres est fortement corrélée à l’ouverture des échanges. Les économies en développement et émergentes sont aujourd’hui plus présentes que jamais dans les échanges et contribuent ainsi à une baisse des inégalités entre les pays (mais pas toujours à l’intérieur des pays).

Les échanges procurent un accès sans précédent aux biens et aux services, et la disponibilité des biens constitue une révolution pour les ménages à faible revenu. Un exemple, celui du prix d’achat d’un téléviseur : entre 1980 et 2014, le prix d’un appareil globalement comparable a connu une baisse de 73 %, imputable en partie à d’ambitieux efforts de libéralisation des échanges et les téléviseurs intelligents d’aujourd’hui sont bien meilleurs que ceux qui se trouvaient sur le marché dans les années 80. La baisse des prix profite particulièrement aux ménages pauvres qui consacrent une part relativement plus élevée de leurs dépenses à des produits qui donnent lieu à d’importants échanges (produits de base tels que denrées alimentaires et vêtements par exemple).

Les échanges font baisser les prix, mais ils fournissent aussi des emplois à des millions de personnes dans le monde. Dans un grand pays comme les États-Unis, 10 % environ de la population active prend part à la production de biens et de services exportés et consommés à l’étranger, ce qui représente 14 millions d’emplois environ. Ce pourcentage est porté à 20 % en France, à près de 30 % en Allemagne et à 47 % dans une petite économie ouverte comme l’Irlande.

Dans tous les pays, la part des emplois qui reposent sur les échanges est sensiblement plus élevée si l’on tient compte des exportations « indirectes » (vente d’un bien ou d’un service par une personne ou une entreprise à un autre acteur du marché national qui l’utilise comme moyen de production dans ses exportations). Dans certains pays comme la Chine, ces emplois peuvent être plus nombreux que ceux des secteurs d’exportation proprement dit. Ces circuits d’exportations indirectes sont particulièrement importants pour les petites entreprises.

Les échanges jouent aussi un rôle dans la hausse des revenus et l’amélioration des conditions générales de travail. Les entreprises exportatrices des États-Unis, par exemple, offrent des salaires supérieurs de 6 % en moyenne à ceux que versent les entreprises qui n’exportent pas. Qui plus est, sur le plan des accidents de travail, du travail des enfants, du travail informel ou des effets sur le travail des femmes, les économies ouvertes enregistrent de bien meilleurs résultats que les économies fermées et le droit du travail y est en général mieux respecté.

Les échanges aident également les entreprises à renforcer leur productivité et leur capacité d’innovation

L’ouverture des échanges profite également aux entreprises en leur donnant accès à de plus vastes débouchés, en leur permettant d’accroître leurs volumes de production et en encourageant la concurrence et l’innovation sur les marchés. Les entreprises exportatrices sont en général plus productives que celles qui n’exportent pas.
C’est aussi grâce aux échanges que les nouvelles technologies circulent plus librement dans le monde et profitent à davantage d’entreprises et de personnes. Les petites entreprises en particulier ont tout à gagner de la diffusion des technologies et des compétences de gestion, ainsi que des possibilités de se développer et de renforcer leur productivité. Plus un pays intensifie ses échanges, plus les technologies et les idées se répandent ; les travailleurs sont plus performants et la hausse de la productivité peut conduire à une augmentation des salaires.

Les échanges peuvent entraîner des évolutions structurelles qui nécessitent une aide à l’ajustement

Les échanges, puissants moteurs de changement structurel, contribuent à la réaffectation des ressources vers les secteurs et les domaines où elles présentent la plus grande efficacité. C’est là que réside l’un des principaux avantages des échanges, mais aussi l’une de leurs faiblesses. Les bienfaits des échanges ne sont pas tous immédiats et les travailleurs n’en tirent pas tous profit. Les pertes peuvent être importantes et concentrées sur certains individus, souvent ceux qui sont les moins à même de s’adapter par leurs propres moyens. C’est pourquoi les pouvoirs publics doivent non seulement veiller à ce que les citoyens puissent tirer profit des possibilités offertes par les échanges et les technologies, mais aussi trouver les moyens d’aider ceux qui ont des difficultés à s’adapter.

Face à ces préoccupations, les États peuvent être tentés de mettre en place des politiques et des mesures protectionnistes – sous forme de droits de douane, de quotas et de subventions diverses – destinées à préserver les emplois et les entreprises nationales. En réalité, cette solution pénalise ceux qu’elle cherche à protéger : les emplois qui ne subsistent que grâce à cette protection sont peu susceptibles de perdurer ou de générer d’autres emplois ; la protection de certains emplois ou de certaines entreprises constitue un moyen onéreux d’aider un nombre relativement faible de personnes et entraînent des coûts (qui ne cessent d’augmenter au fil du temps) qui pèsent sur les emplois d’autres secteurs et sur les ménages à faible revenu, amenés à payer des prix plus élevés. Il est plus judicieux de combiner des politiques nationales et internationales pour favoriser une croissance inclusive et partager les profits tirés des échanges.

Si l’ouverture des marchés peut être source de profits, certains craignent que le système commercial sous sa forme actuelle ne fonctionne pas comme il le devrait sur ce plan. Il est essentiel de bien comprendre les enjeux et les opportunités présentés par les échanges mondiaux pour s’assurer que les profits attendus se matérialisent pour les entreprises comme pour les familles.

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