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Danemark

Danemark : la priorité est à la politique climatique et à l’insertion sur le marché du travail pour une reprise solide et durable, selon l’OCDE

 

16/12/2021 - L’économie du Danemark bénéficie de l’une des reprises post-COVID les plus rapides de l’OCDE. Même s'il convient de rester vigilant face à de nouvelles vagues de propagation du virus, les pouvoirs publics peuvent désormais s’attacher en priorité à promouvoir les objectifs climatiques ambitieux du pays et à développer des possibilités d’emploi pour la main-d'œuvre peu qualifiée, les travailleurs étrangers et les femmes, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

© Études économiques de l'OCDE : Danemark 2021 - L'économie danoise s'est rapidement redressée (graphique)L’activité économique danoise a rebondi rapidement en 2021 et avait dépassé ses niveaux d’avant la pandémie à la mi-2021. Selon la toute dernière Étude économique de l'OCDE consacrée au Danemark, les prévisions de croissance du PIB restent solides, fléchissant à 2.4 % en 2022 et 1.7 % en 2023. La vigueur de la reprise a été assortie de pénuries de main-d’œuvre généralisées, en particulier dans la construction, le secteur manufacturier et celui de l’hébergement et la restauration, ce qui devrait sans doute être accompagné d'un regain plus durable de l’inflation en 2022 et 2023.

En conséquence, les efforts vont devoir porter en priorité, selon l’Étude, sur la réduction des obstacles empêchant les jeunes et les migrants d’accéder à l’emploi, dont un grand nombre ont été durement touchés par la crise, et sur les moyens de faciliter le maintien en activité des mères de famille. La montée en puissance de l’investissement dans les technologies et les infrastructures vertes sera primordiale pour que le Danemark progresse encore dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et qu’il réalise son objectif ambitieux de parvenir à la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle.

« La riposte des responsables politiques du Danemark à la pandémie a contribué à une reprise économique rapide », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann. « La politique macroéconomique doit désormais trouver un équilibre entre soutenir la reprise et faire face à de nouvelles vagues de propagation du virus. Le Danemark devra aussi s’attacher aux ambitieuses transformations économiques, sociales, technologiques et industrielles nécessaires pour être à la hauteur de ses objectifs climatiques ».

Situé à l’avant-garde des efforts déployés dans le monde pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le Danemark consacre 60 % de ses dépenses de relance post-COVID à des objectifs environnementaux, soit un niveau élevé par rapport à d'autres pays. Le Danemark a par ailleurs démontré, durant les trois décennies ayant précédé la pandémie, qu’il est possible de réduire sensiblement ses émissions sans porter atteinte à la croissance, à l’emploi ou au niveau de vie.

© Études économiques du Danemark 2021 - Atteindre les objectifs d'émissions nécessitera plus de progrès dans tous les secteursLes avancées dans la production d’énergie éolienne ont abouti au développement d’un important secteur d’exportation. Cela étant, le Danemark s’est fixé des objectifs d’émission ambitieux et leur réalisation nécessitera de nouveaux progrès dans l’ensemble des secteurs et plus spécialement, dans l’agriculture et le transport.

Par exemple, comme l’utilisation croissante de la voiture a fait augmenter les émissions imputables aux transports, en dépit de la mise sur le marché de véhicules plus écologiques, il faudra faire davantage encore pour encourager l’adoption des véhicules électriques, notamment en favorisant la construction de stations de recharge dans les zones reculées. Dans le secteur de la production d’électricité, où la part des renouvelables s’est envolée et est passée de moins de 10 % au milieu des années 1990 à plus de 80 % en 2020, il faudra réduire la dépendance vis-à-vis de la biomasse ligneuse.

Plus généralement, un régime unifié de tarification des émissions, des réformes structurelles et des mesures réglementaires seront nécessaires dans tous les secteurs de l’économie, les recettes issues de cette tarification et de la fiscalité environnementale devant alors être mobilisées pour compenser les conséquences négatives de ces instruments en abaissant la fiscalité sur les énergies renouvelables, en accordant des aides sous conditions de ressources aux ménages pénalisés et en accompagnant la main-d'œuvre redéployée vers des activités peu émettrices. Le régime de « flexisécurité » du marché du travail danois devrait également aider à protéger cette main-d'œuvre en lui offrant un filet de protection et en l’accompagnant dans l’acquisition de nouvelles compétences et dans sa recherche d’emploi. 

Les niveaux d’investissement élevés prévus dans les infrastructures énergétiques et dans les transports nécessiteront une marge de manœuvre budgétaire. La solidité de ses finances publiques a permis au Danemark de faire front à la crise liée au COVID-19 mieux que bon nombre d’autres pays. Un assouplissement prudent du seuil du déficit budgétaire structurel, de 0.5 % à environ 1 % du PIB, donnerait une certaine latitude pour faire face aux besoins d’investissement et aux enjeux à long terme du vieillissement démographique sans compromettre la viabilité des finances publiques ou la mise en œuvre d’une politique budgétaire active. Les projets visant à indexer l’âge de la retraite sur l'espérance de vie devraient être pleinement mis en œuvre et les efforts devraient se poursuivre pour rééquilibrer la fiscalité et transférer la charge fiscale, dont le poids pèse sur les revenus au risque d’étouffer l’entrepreneuriat, vers la taxation des logements et des atteintes à l’environnement.

Enfin, si l’ancrage de la couronne à l’euro a été bénéfique au Danemark, il convient cependant de veiller aux déséquilibres macroéconomiques pouvant apparaître. Ces déséquilibres tiennent à des taux d’intérêt trop bas au regard de la situation économique au Danemark, qui contribuent à de fortes hausses des prix des logements et à l’endettement rapide des ménages. Selon l’Étude, un durcissement de la réglementation des prêts hypothécaires pourrait être nécessaire si les risques continuent de s’accumuler.

Consulter une Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).

 

Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Catherine Bremer à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 80 97).

 

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour préserver les libertés individuelles et améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde entier.

 

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