Un nouveau rapport de l’OCDE, intitulé The Culture Fix: Creative People, Places and Industries, révèle l’important rôle que les secteurs de la culture et de la création peuvent jouer en tant que moteurs de la reprise post-crise, en termes de croissance de l’emploi et des entreprises, de cohésion sociale et de revitalisation locale. 

Les secteurs de la culture et de la création créent des emplois et stimulent l’activité économique. Ils génèrent des recettes fiscales et un chiffre d’affaires pour les entreprises. Selon l’analyse de l’OCDE, environ 7 % des sociétés appartenant à l’économie d’entreprise étaient rattachées à ces secteurs. En 2020, les emplois dans les secteurs de la culture et de la création représentaient pas moins d’un emploi sur vingt dans certains pays de l’OCDE et de l’UE, et jusqu’à un emploi sur dix dans certaines villes et dans les régions entourant certaines capitales. Il s’agit d’emplois hautement qualifiés. D’après l’analyse de l’OCDE, 62 % des employés de ces secteurs possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 40 % dans l’ensemble de la population active. Ces emplois sont « pérennisés » (10 % des emplois sont fortement menacés d’automatisation, contre 14 % dans toute la population active). En moyenne, environ 40 % des professionnels de la création œuvrent dans d’autres secteurs (par exemple, des concepteurs travaillant dans le secteur de la construction automobile) et donnent lieu à des avancées en innovation et en créativité dans l’ensemble de l’économie.  

En plus de faire de bonnes affaires, la culture rend nos sociétés plus heureuses, plus saines et plus inclusives. Des données de plus en plus nombreuses montrent qu’une participation accrue à la vie culturelle a des effets positifs sur le bien-être et la santé, et qu’elle encourage la cohésion sociale en favorisant l’intégration et l’inclusion des groupes marginalisés. En outre, la culture et la créativité accroissent l’attrait des endroits où elles sont regroupées en tant que lieux de vie, destinations touristiques et lieux où investir. 

Ces secteurs étaient en forte croissance avant la crise. La croissance des entreprises de ces secteurs surpassait celle de l’économie d’entreprise (18 % contre 12 %, en moyenne, dans la zone OCDE). La croissance de l’emploi y était supérieure à la croissance générale de l’emploi dans la plupart des pays (13.4 % contre 9.1 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE et de l’UE). Parallèlement, la demande d’activités culturelles est forte et les dépenses des ménages en loisirs et en culture ont grimpé de 18 %, soit deux fois plus que les dépenses totales.  

Cette croissance est survenue malgré le recul des investissements de l’État. Bien que la culture ait été en forte demande, les dépenses gouvernementales au titre des services culturels ont chuté à une moyenne de 1.2 % des dépenses totales des pouvoirs publics dans la zone OCDE.  

Or, les secteurs de la culture et de la création ont beaucoup souffert de la pandémie de COVID-19. En 2020, leur contribution à la valeur ajoutée brute (VAB) mondiale a décru d’environ 21 % par rapport à 2019 en raison de la crise. Comme le soulignait un récent rapport de l’UNESCO, 10 millions d’emplois ont été perdus à l’échelle mondiale dans ces secteurs. De surcroît, les dépenses par habitant consacrées aux services récréatifs et culturels ont reculé d’environ 30 %, en moyenne, entre 2019 et 2020. Toutefois, les répercussions de la pandémie se sont révélées inégales. Les entreprises à fort contenu numérique, comme les services de jeux et les services de diffusion de musique en continu, s’en sont souvent très bien tirées . Si les mesures publiques de soutien ont en partie contribué à amortir le choc, elles n’étaient cependant pas toujours bien adaptées aux spécificités des secteurs de la culture et de la création (SCC), par exemple les travailleurs qui cumulent travail standard et travail indépendant. Certains secteurs se rétablissent rapidement (la musique, par exemple) tandis que d’autres (tels les festivals et les musées) auront besoin de plus de temps pour vraiment renouer avec leurs niveaux d’avant la crise.  

Consolider la culture au lendemain du COVID-19 renforcera la reprise en termes d’innovation et d’inclusion dans les économies de l’OCDE. Les secteurs de la culture et de la création sont des forces motrices des innovations et des idées dans l’ensemble de l’économie et ils donnent ainsi naissance à de nouvelles conceptions de produits et techniques de production, de nouveaux modèles d’affaires, des moyens innovants d’atteindre les publics et les consommateurs et des formes émergentes de coproduction. 

Lors du lancement du rapport, le Secrétaire général adjoint de l’OCDE, M. Yoshiki TAKEUCHI, a déclaré : « La pandémie de COVID-19 a eu de profonds effets sur le secteur. Ce secteur enrichit nos économies et nos sociétés, mais il est trop souvent le parent pauvre des autres secteurs économiques. Il représente un angle mort au sein des politiques publiques. Une meilleure prise en compte des différents besoins des industries de la culture et de la création générera des dividendes économiques et sociaux qui favoriseront une reprise plus forte. »   

Le rapport indique qu’il est crucial que les pouvoirs publics prennent des mesures afin d’harmoniser les règles du jeu pour les travailleurs, les entreprises et les organisations de ces secteurs, en adaptant à leur intention les politiques relatives à l’emploi, à la protection sociale, à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Il recommande également aux pouvoirs publics d’envisager de fournir de manière ciblée des conseils et un accès au financement, ainsi que des occasions de relier les entreprises des secteurs de la culture et de la création avec d’autres secteurs de l’économie en vue de favoriser la croissance et l’innovation. 

Pour en savoir plus sur le rapport The Culture Fix: Creative People, Places and Industries :oe.cd/pub/culture

Pour en savoir plus au sujet des travaux de l’OCDE sur la culture :www.oecd.org/cfe/leed/culture.htm.   

Pour de plus amples informations, les journalistes sont invités à prendre contact avec Shayne MacLachlan, Shayne.MACLACHLAN@oecd.org, ou avec la Division des médias de l’OCDE (news.contact@oecd.org).