Statistiques sur le financement pour le développement

L’aide au développement augmente de nouveau en 2016 mais les apports aux pays les plus pauvres diminuent

 

11/4/2017 - L’aide au développement a atteint un nouveau sommet en 2016 avec un montant de 142.6 milliards USD, soit une augmentation de 8.9 % par rapport à 2015 après prise en compte des taux de change et de l’inflation. L’accroissement de l’aide consacrée aux réfugiés dans les pays donneurs a contribué à la hausse de l’aide totale, mais lorsque l’on exclut les dépenses liées aux réfugiés, on constate tout de même que celle-ci s’est accrue de 7.1 %, selon les données officielles que le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE a recueillies.

 

Malgré cette évolution, les données de 2016 montrent que l’aide bilatérale (de gouvernement à gouvernement) aux pays les moins avancés a diminué de 3.9 % en termes réels par rapport à 2015, et l’aide à l’Afrique, de 0.5 %, certains membres du CAD étant revenus sur leur engagement d’agir pour inverser la tendance passée à la baisse des apports aux pays les plus pauvres.


L’aide publique au développement (APD) provenant des 29 pays membres du CAD a représenté en moyenne 0.32 % du revenu national brut (RNB), contre 0.30 % en 2015, le volume de l’aide ayant progressé dans la majorité des pays donneurs. Mesurée en termes réels - après prise en compte de l’inflation et des fluctuations de la monnaie - l’APD a maintenant doublé depuis 2000 (avec une hausse de 102 %).

 

L’APD affectée à l’accueil des réfugiés dans les pays donneurs a fait un bond de 27.5 % en termes réels par rapport à 2015, pour atteindre 15.4 milliards USD. Ce montant représente 10.8 % de l’APD nette totale, contre 9.2 % en 2015 et 4.8 % en 2014. Beaucoup de pays donneurs ont assisté à un afflux sans précédent de réfugiés au cours des deux dernières années, et le CAD s’emploie à clarifier les règles de notification de l’APD de façon à garantir que les dépenses consacrées aux réfugiés n’entament pas le financement destiné au développement. L’aide humanitaire a augmenté de 8 % en termes réels en 2016, passant à 14.4 milliards USD.

 

« Alors que les pouvoirs publics méritent les félicitations pour soutenir l’investissement dans le développement en cette période difficile, il est inacceptable – une fois encore – que l’aide aux pays les plus pauvres soit en régression. Les signes récents donnés par certains pays donateurs concernant les niveaux de l’aide future constituent une source supplémentaire de préoccupation », a déclaré Ángel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE. « Les principales nations donatrices se sont engagées à recentrer leurs efforts sur les pays les moins développés. Il s’agit maintenant de traduire ces engagements en actes. Ensemble, nous devons être très attentifs à la destination des ressources financières et à ce qui est inclus dans l’aide extérieure ». 

 

Une règle du CAD datant de 1988 autorise les pays donneurs à comptabiliser dans l’APD certaines dépenses consacrées aux réfugiés pendant la première année qui suit leur arrivée. L’Australie, la Corée, le Japon et le Luxembourg n’ont comptabilisé dans leur APD pour 2016 aucune dépense concernant les réfugiés, mais 11 pays ont affecté à ces derniers plus de 10 % de leur APD. Parmi eux, l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce et l’Italie ont employé plus de 20 % de leur APD à la prise en charge du coût des réfugiés. 

Téléchargér les données complètes de l'ADP
 

Télécharger les données complètes de l'APD

* Les données se rapportent à l’APD nette, qui ne comprend pas les remboursements de prêts

Globalement, en 2016, l’APD nette totale s’est accrue dans 22 pays, les hausses les plus fortes ayant été enregistrées en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Pologne, en République slovaque, en République tchèque et en Slovénie. Dans certains cas, cette progression a été due à l’augmentation des dépenses consacrées aux réfugiés. L’APD a diminué dans sept pays et les baisses les plus importantes ont été observées en Australie, en Finlande, aux Pays-Bas et en Suède. Parmi les divers pays non membres du CAD qui notifient leurs apports d’aide à cet organe de l’OCDE, ce sont les Émirats arabes unis qui ont enregistré le rapport APD/RNB le plus élevé en 2016, soit 1.12 %.

                                         

En 2016, l’Allemagne s’est ralliée aux pays – Danemark, Luxembourg, Norvège, Royaume-Uni et Suède – qui respectent l’objectif fixé par les Nations Unies de maintenir l’APD à un niveau égal ou supérieur à 0.7 % du RNB. Les Pays-Bas sont repassés au-dessous de 0.7 %, rejoignant les 22 donneurs dont le rapport APD/RNB se situe au-dessous de ce seuil.

 

L’APD représente plus des deux tiers du financement extérieur affecté aux pays les moins avancés, et le CAD s’emploie à faire en sorte qu’elle soit mieux utilisée comme un levier pour mobiliser l’investissement privé et accroître les recettes fiscales intérieures dans les pays pauvres, contribuant ainsi à la réalisation des Objectifs de développement durable d’ici 2030.

 

« Je me réjouis de constater que l’aide apportée par les donneurs du CAD pour le développement a enregistré une nouvelle augmentation annuelle, et j’espère que cette évolution à la hausse se poursuivra », a déclaré Charlotte Petri Gornitzka, Présidente du CAD. « En même temps, une grande part de cette dernière progression tient à l’aide humanitaire et aux dépenses consacrées aux réfugiés dans les pays donneurs. Ces efforts sont tous deux très importants, mais nous devons aussi veiller à préserver le financement des programmes de développement de long terme, surtout ceux qui concernent les pays les moins avancés ».

 

  

Une visualisation de données est disponible pour cette publication à l’adresse: www.compareyourcountry.org/oda?lg=fr
Sélectionner le pays et la langue de votre choix en cliquant sur le bouton « +partager » et intégrer cette application sur votre site Internet.

 

S’agissant des autres composantes de l’APD pour 2016, les contributions des donneurs du CAD aux organisations multilatérales ont augmenté de près de 10 % en termes réels. L’aide est maintenant répartie à parts à peu près égales entre l’aide multilatérale (apportée par l’intermédiaire d’organismes multilatéraux) et l’aide bilatérale (fournie directement par un pays à un autre pays).

 

Descriptif détaillé des données sur l’APD pour 2016 : www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/statistiques-financement-developpement/APD-2016-resume-detaille.pdf

 

Tableaux statistiques complets : www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/statistiques-financement-developpement/APD-2016-tableaux-complets.pdf

 

Graphiques dynamiques sur les donneurs et les bénéficiaires depuis 1960 : www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/statistiques-financement-developpement/ 


Comptabilisation dans l’APD des dépenses consacrées aux réfugiés dans les pays donneurs : www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/refugee-costs-oda.htm

 

Autres données de l’OCDE sur l’aide : www.oecd.org/fr/cad/financementpourledeveloppementdurable/

 

Pour de plus amples informations, les journalistes sont invités à prendre contact avec Catherine Bremer du Bureau des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 97 00).

 

L’OCDE est un forum mondial qui œuvre, aux côtés de plus d’une centaine de pays, à la promotion de politiques propres à améliorer le bien-être économique et social des peuples du monde entier.

 

Documents connexes